Le groupe Mein Sohn William se fait tirer le Portrait

D’après le réseau social Facebook, le groupe rennais Mein Sohn William orchestré par Dorian Taburet, fête son anniversaire ce samedi. Heureux hasard, l’association de court-métrages créée à Rennes en 2010, Manual Focus lui a consacré un court-métrage intitulé Un portrait qui a été mis en ligne le 1er janvier 2013 sur la Toile.

Ce Portrait a été réalisé dans le cadre du jeu-concours « Je suis [fan] » lancé par la marque Nikon en septembre dernier. Depuis lundi 17 décembre, il a aussi été financé intégralement par les internautes via la plateforme Ulule. A travers ce film de deux minutes vingt, Simon Amand, réalisateur et scénariste de ce court-métrage, a abordé le thème de la photographie argentique et de la complémentarité des arts. Rencontre.

Il y a un mois presque jour pour jour, l’association Manual Focus se réunissait pour parler du jeu-concours « Je suis [fan] » de Nikon. Simon Amand, président de l’association, scénariste et réalisateur d’Un portrait et son équipe décident  d’y participer et de mettre en scène une femme-photographe qui adore un groupe et qui le suit partout de concert en concert, appareil photo argentique « Nikon » en main. A partir de toutes les photos que la protagoniste a prises, elle les rassemble, les colle pour réaliser un portrait géant de deux mètres sur trois de son artiste favori, comme ce qui a été fait avec Bob Marley. L’équipe a choisi de montrer la fin de cette réalisation qui a été créée de toute pièce pour l’occasion par l’équipe du film.

Pour le choix de l’artiste, « on cherchait quelqu’un qui ait une gueule »

Pour commencer leur projet, Simon et ses cinq acolytes ont dû choisir un artiste local dont le personnage principal de l’histoire allait devenir fan. En novembre dernier, ils se sont adressé à la Maison des jeunes et de la culture (Mjc) du Jardin Moderne pour connaître les one-man band originaires de Rennes. Simon et Antoine Bon, producteur et directeur photo, ont tout de suite accroché avec Dorian Taburet, musicien multi-instrumentiste et chanteur de Mein Sohn William, autant pour sa musique que pour la personne en elle-même. Car une photo a dû être faite de l’artiste pour  la reproduire en version géante. « On cherchait quelqu’un qui ait ce qu’on appelle, une gueule. Les mecs boys bands ne nous intéressaient pas », continue Simon.

Le court-métrage s’articule autour de différents lieux : le lieu de vie -choisi aux Ateliers du Vent- de la photographe interprétée par Marianna Didiergeorges, secrétaire, membre de l’association et actrice, la salle du Jardin Moderne où un concert du groupe se déroule pendant le court-métrage et un laboratoire photo où est tourné un développement d’une photographie argentique -au centre culturel colombier, le Phakt-. Un portrait s’est déroulé sur trois jours et demi et s’est terminé le 7 décembre dernier pour pouvoir mettre en ligne la vidéo le plus rapidement possible et avoir des chances de gagner un prix : « On est habitués à travailler dans l’urgence », sourit Simon.

Dorian TaburetLa photographie, un art à part entière 

« La méthode de travail de l’appareil photo argentique nous intéressait. Alors on s’est dits qu’on allait vraiment le faire, raconte-il. On a vraiment voulu développer une photographie argentique. » Mais seulement une seule, celle qui est montrée pendant la scène dans le laboratoire. Les milliers d’autres photos qui composent le portrait de Dorian Taburet sont numérisées, pour des raisons de coût et de temps. « C’est aussi ça le cinéma, c’est faire du faux pour que cela ait l’air vrai », résume le président de l’association.

Et au final, c’est quoi être fan ? « C’est créer quelque chose qui dépasse le domaine artistique dans lequel on est ». Car la jeune femme d’une vingtaine d’années est photographe, aime un groupe de musique et lui dédie une œuvre d’art plastique, à proprement parler. Un portrait fait aussi la part belle à l’image en elle-même. « La photographie [argentique et numérique], c’est un art. Cela nécessite un savoir-faire, au-delà de la vision artistique et de la création », conclue Simon à l’heure où Instagram et les smartphones sont majoritairement utilisés pour prendre des clichés.

Voir le court-métrage : ici