Focus sur un blog Rennais #17 : L’atelier de Vyvyane

Toutes les semaines, le blog lavierennaise vous fait découvrir un blog à travers une interview du créateur ou de la créatrice.

Musique, littérature, cuisine, politique, bande-dessinée, le blog lavierennaise ne ferme aucune porte ! Et si cela vous intéresse, vous pouvez me contacter en remplissant le formulaire ‘Contact’ ci-dessus.

Aujourd’hui, le blog lavierennaise vous propose de découvrir le blog l’Atelier de Vyvyane, crée par Viviane, jeune étudiante en prépa Khâgne/Hypokhâgne au lycée Châteaubriand, à Rennes. Depuis août 2011, elle montre à travers des photos sur son blog, ses créations au crochet, tricot et couture. Dans l’interview, on parle de la création Rennaise, des cadeaux de Noël à faire fait main et du tricot qui redevient tendance.

Blog lavierennaise : Bonjour, peux-tu te présenter s’il te plaît ?

Viviane : Je m’appelle Viviane avec deux i, je suis étudiante, je viens d’arriver à Rennes qui est une très belle ville et je fais de la couture, du tricot et du crochet à mes heures perdues… Et j’en ai beaucoup ! (Rires)

Ah, tu trouves quand même le temps malgré la prépa littéraire ?

Techniquement, je n’ai pas beaucoup d’heures. Finalement, j’y passe tout mon temps libre !

Ton blog L’atelier de Vyvyane est la continuation d’un autre blog…

… Qui n’existe plus ! Il y a trois ans environ, j’ai commencé à faire des petites choses à la couture et au crochet donc j’ai crée un blog. J’ai changé de plateforme en août 2011 car il n’était pas beau esthétiquement. Il n’y avait pas de belles photos, c’était juste pour montrer ce que je faisais.

Dans les premières pages de L’atelier de Vyvyane, tu floutais tes photos où tu apparaissais. Au départ, tu voulais garder l’anonymat ?

Ce n’était pas une question d’anonymat mais d’utilisation de l’image. Je n’aime pas le fait de mettre ma tête sur Internet mais depuis peu, je fais attention à la qualité de mes photos. Je trouve que ce n’est pas beau avec du floutage au milieu. Par contre, je continue de couper les têtes des gens que je prends en photo par respect pour leur image.

Tu y montres tes travaux au tricot, couture, crochet, etc., comment ça t’est venue à l’idée ?

J’ai vu mes grand-mère tricoter, coudre. C’est familial, ma mère est une tricoteuse acharnée. Par contre, elle déteste la couture et ne s’est jamais mise au crochet. Moi j’ai commencé par la couture parce que j’aime bien faire des vêtements pour les poupées et pour moi. Ensuite le crochet et le tricot.

« Actuellement, il y a un renouveau de la pratique des travaux manuels »

Charlotte Iung est une « serial tricoteuse », étudiante en arts plastiques, qui a relancé l’idée des cafés tricot pour les jeunes. Est-ce que tu trouves que les 20-25 ans se remettent à ces pratiques ?

Oui et il n’y a pas que les jeunes d’ailleurs. Pendant très longtemps, on a pensé que c’était vraiment pour les grand-mère. Depuis peu, les femmes de tout âge s’y remettent car on est en période de crise et on se dit que cela va être plus économique. C’est vrai, en un sens et c’est beaucoup plus agréable de faire les choses soi-même. En plus, les gens qui font de la couture, du tricot, du crochet en parlent à leur entourage et beaucoup répondent : « Oh, c’est vrai, j’aimerais bien apprendre ! ». Finalement, ça pousse des gens à s’y mettre aussi. Il y a vraiment un renouveau actuellement.

Quelques conseils à ces personnes qui, justement, aimeraient s’y mettre et qui n’osent pas ?

Il ne faut pas avoir peur. Il ne faut pas non plus se dire qu’il faut avoir un matériel énorme car ce n’est pas vrai. On peut très bien commencer sans machine à coudre par exemple. Des aiguilles à tricot et un crochet, ce n’est pas très cher. Il faut se dire que si on rate, ce n’est pas grave, on recommencera. Il existe des bouquins qui nous aident quand on se lance. Mais il ne faut franchement pas avoir peur car on est toujours contents de ce qu’on a fait et plus on progresse, plus on est fiers. Finalement, si cela devient une passion, les outils on les acquiert au fur et à mesure. Les techniques aussi.

Pour toi maintenant, c’est une passion ?

Oui ! Maintenant, j’ai beaucoup d’équipement que je n’avais pas du tout à mes débuts.

« On ne peut pas regarder la société sans regarder les vêtements »

Dans ton blog, il y a une catégorie « Les rubriques de la mode ». C’est un domaine qui t’intéresse ?

Oui mais je ne la suis pas, du tout. Je trouve que c’est un fait sociologique très intéressant, la mode. J’ai des créateurs que j’adore, il me semble qu’on ne peut pas regarder la société sans regarder les vêtements.  Certaines personnes méprisent un peu les couturières car ce sont des « petits métiers ». Et c’est faux ! Pour preuve, on porte tous des vêtements. C’est une des choses principales que l’on fait dans la journée. La mode me fascine complètement. Mais dans les défilés de mode, les vêtements sont bien souvent importables…

J’ai vu que tu aimais bien les vêtements colorés !

Beaucoup ! (Sourire) Il fait toujours gris en Bretagne… (Rires) Il faut se créer une mode à soi, suivre la mode servilement c’est accepter de porter des choses qu’on aime pas, juste parce que c’est à la mode. Ce qui est dommage. Et puis la morphologie fait que des fois, on ne peut pas porter tout ce qu’on aimerait. Personnellement, les mini-jupes je ne peux pas… (Rires) ! J’avoue complètement et j’assume de ne pas être à la mode. Finalement, il y a très peu de gens qui le sont tout à fait.

Maintenant, il y a cette envie de ne plus ressembler à tout le monde et faire ses vêtements soi-même y joue peut-être…

Finalement, il y a plein de gens passionnés de couture mais on les trouve sur internet, notamment sur le forum anglophone Thread and needles. On poste les photos de nos projets, cela donne de l’inspiration et on voit ce que font les autres.

Tu connais un peu le milieu des créateurs Rennais même si tu viens juste d’arriver dans la capitale bretonne ?

Honnêtement, non. Après je regarde des petites boutiques de créateurs et je bave devant. (Sourire)

Peut-être n’est-ce pas assez mis en avant ?

Ce qui est mis en avant, c’est le côté « mode » du créateur dans des boutiques mais pas du tout le côté « faire soi-même ». Ce sont des gens qui vendent ce qu’ils ont fait mais par exemple, pour les café-tricot, il n’y a pas de publicité. On tombe dessus un jour comme ça.

Les café-tricot organisés par Charlotte à l’Antipode Mjc à l’occasion du festival Cultures urbaines, tu aimerais y participer ?

J’en ai très envie, il faut juste que je regarde les horaires…

Tu t’y intéresses toi au phénomène de yarnbombing ?

J’ai vu quelques photos de temps en temps, cela m’amuse beaucoup mais je n’y suis jamais plus intéressée que cela. Si un jour j’avais l’occasion de rentrer dans le mouvement, ça devrait être marrant !

Tu as dit sur ton blog que tu aimais beaucoup la période de Noël. Qu’est-ce que tu conseillerais de faire fait maison pour les cadeaux de Noël, pour les gros retardataires ?

Pour ceux et celles qui savent déjà coudre, recouvrir des cahiers avec une pochette. Cela prend moins d’une heure. On achète un cahier ou on le fait. C’est vraiment très sympa, utile et personnalisé ! Après, les écharpes. En ce moment, c’est la grande mode et accessible à tout niveau. Si on apprend à monter les mailles au tricot, cela ne prend pas beaucoup de temps. Enfin cela dépend de la vitesse à laquelle on tricote… (Rires) En fait, je cherche toujours des idées cadeaux ! Par exemple, faire une petite pochette et y glisser des cadeaux achetés. Quand on fait les cadeaux soi-même, on ne dépense pas beaucoup et on y met tout son cœur même si ce sont des petites choses, comme une écharpe. Finalement un cadeau que quelqu’un nous a fait de ses mains, c’est beaucoup plus important qu’un cadeau plus gros.

Hauts, pochettes, jupes font partis des vêtements que tu fabriques. Quel est l’autre vêtement que tu aimerais savoir faire ?

Mon grand défi là, c’est de faire un pantalon parce que les modèles de beaux pantalons c’est plus difficile à trouver. Le grand défi 2013 ! (Rires)

« La mode découle de la création mais la création ne découle pas de la mode »

La mode et la création, c’est la même chose ?

Créer, c’est indépendant de la mode. La création, c’est d’abord l’imagination et après on se met à faire du dessin, de la couture ou autre chose. La mode découle de la création mais la création ne découle pas de la mode ! Le domaine de la mode m’intéresse beaucoup mais c’est quand même un milieu fermé à une élite qui peut la payer. La création permet de s’en éloigner et de recréer une autre mode.

Trouves-tu que la création est de plus en plus mise en avant ?

Oui parce que justement ces petits créateurs, dans les boutiques sont remis au goût du jour, comme les produits locaux. Effectivement, le fait main est très « tendance ».

D’ailleurs comme l’a dit Coco Chanel, « La mode se démode, le style jamais ». (Sourire) Quels sont les trois choses que tu aimes fabriquer ?

Je crois que la première chose, ce sont les nounours. J’aime l’idée que dans les oursons, il y ait autre chose que simplement de la fourrure à l’intérieur. J’aime prodigieusement l’idée qu’après un peu de laine et de tissu, on ait crée un petit être trop mignon. Même si ce n’est pas la chose la plus facile à faire car c’est petit et demande beaucoup de détails. En deuxième, les hauts car c’est facilement mettable et en dernier, les pulls. Tu y mets un temps fou, tu y passes des mois et des mois et une fois que tu l’as fini, il est chaud et douillet ! (Sourire)

Dernière question, trois endroits culturels que tu aimes à Rennes ?

Le ciné TNB car il passe vraiment des films supers !

D’ailleurs, je ne sais pas si tu as vu le documentaire Les Invisibles  qui y est diffusé ?

Super ! Un beau film ! Après en lieu culturel… Je dirais la bibliothèque Les Champs Libres, tout le monde peut y aller. C’est très important qu’il y ait un endroit comme cela, ouvert à tous. En fait, je trouve que tout endroit est culturel. Tu peux trouver plein de choses biens en fouillant un peu et finalement, ce n’est pas forcément les lieux qui t’apportent le plus. Moi ce matin, j’ai découvert un panneau d’une rue où je passe tout le temps qui raconte son histoire. Je trouve que ce sont des petites choses comme cela que tu découvres en te baladant. Quand tu prends un peu la peine de lever les yeux, ça peut t’apporter beaucoup. Il faut s’intéresser à  sa ville.

Le groupe Mein Sohn William se fait tirer le Portrait

D’après le réseau social Facebook, le groupe rennais Mein Sohn William orchestré par Dorian Taburet, fête son anniversaire ce samedi. Heureux hasard, l’association de court-métrages créée à Rennes en 2010, Manual Focus lui a consacré un court-métrage intitulé Un portrait qui a été mis en ligne le 1er janvier 2013 sur la Toile.

Ce Portrait a été réalisé dans le cadre du jeu-concours « Je suis [fan] » lancé par la marque Nikon en septembre dernier. Depuis lundi 17 décembre, il a aussi été financé intégralement par les internautes via la plateforme Ulule. A travers ce film de deux minutes vingt, Simon Amand, réalisateur et scénariste de ce court-métrage, a abordé le thème de la photographie argentique et de la complémentarité des arts. Rencontre.

Il y a un mois presque jour pour jour, l’association Manual Focus se réunissait pour parler du jeu-concours « Je suis [fan] » de Nikon. Simon Amand, président de l’association, scénariste et réalisateur d’Un portrait et son équipe décident  d’y participer et de mettre en scène une femme-photographe qui adore un groupe et qui le suit partout de concert en concert, appareil photo argentique « Nikon » en main. A partir de toutes les photos que la protagoniste a prises, elle les rassemble, les colle pour réaliser un portrait géant de deux mètres sur trois de son artiste favori, comme ce qui a été fait avec Bob Marley. L’équipe a choisi de montrer la fin de cette réalisation qui a été créée de toute pièce pour l’occasion par l’équipe du film.

Pour le choix de l’artiste, « on cherchait quelqu’un qui ait une gueule »

Pour commencer leur projet, Simon et ses cinq acolytes ont dû choisir un artiste local dont le personnage principal de l’histoire allait devenir fan. En novembre dernier, ils se sont adressé à la Maison des jeunes et de la culture (Mjc) du Jardin Moderne pour connaître les one-man band originaires de Rennes. Simon et Antoine Bon, producteur et directeur photo, ont tout de suite accroché avec Dorian Taburet, musicien multi-instrumentiste et chanteur de Mein Sohn William, autant pour sa musique que pour la personne en elle-même. Car une photo a dû être faite de l’artiste pour  la reproduire en version géante. « On cherchait quelqu’un qui ait ce qu’on appelle, une gueule. Les mecs boys bands ne nous intéressaient pas », continue Simon.

Le court-métrage s’articule autour de différents lieux : le lieu de vie -choisi aux Ateliers du Vent- de la photographe interprétée par Marianna Didiergeorges, secrétaire, membre de l’association et actrice, la salle du Jardin Moderne où un concert du groupe se déroule pendant le court-métrage et un laboratoire photo où est tourné un développement d’une photographie argentique -au centre culturel colombier, le Phakt-. Un portrait s’est déroulé sur trois jours et demi et s’est terminé le 7 décembre dernier pour pouvoir mettre en ligne la vidéo le plus rapidement possible et avoir des chances de gagner un prix : « On est habitués à travailler dans l’urgence », sourit Simon.

Dorian TaburetLa photographie, un art à part entière 

« La méthode de travail de l’appareil photo argentique nous intéressait. Alors on s’est dits qu’on allait vraiment le faire, raconte-il. On a vraiment voulu développer une photographie argentique. » Mais seulement une seule, celle qui est montrée pendant la scène dans le laboratoire. Les milliers d’autres photos qui composent le portrait de Dorian Taburet sont numérisées, pour des raisons de coût et de temps. « C’est aussi ça le cinéma, c’est faire du faux pour que cela ait l’air vrai », résume le président de l’association.

Et au final, c’est quoi être fan ? « C’est créer quelque chose qui dépasse le domaine artistique dans lequel on est ». Car la jeune femme d’une vingtaine d’années est photographe, aime un groupe de musique et lui dédie une œuvre d’art plastique, à proprement parler. Un portrait fait aussi la part belle à l’image en elle-même. « La photographie [argentique et numérique], c’est un art. Cela nécessite un savoir-faire, au-delà de la vision artistique et de la création », conclue Simon à l’heure où Instagram et les smartphones sont majoritairement utilisés pour prendre des clichés.

Voir le court-métrage : ici 

Idée cadeau de Noël, cours de cuisine à domicile proposé par les P’tites Bulles

La date fatidique de Noël arrive à grand pas. Il ne reste plus que quelques jours pour trouver un cadeau aux proches. Le seul hic, la foule est omniprésente dans les centres commerciaux et les files d’attente sont longues. Envie de changer du bouquin, du chocolat ou du simple chèque ? N’hésitez pas à faire dans l’original, offrez un chèque cadeau pour des cours de cuisine à domicile !

Le goût pour la cuisine faite maison est de retour. Propulsée par les émissions culinaires Un dîner presque parfait, Top Chef ou encore Master Chef, cette envie est revenue au plat du jour. A Rennes, on dénombre trois ateliers culinaires qui ont ouvert il y a moins de cinq ans : les Cercles culinaires, L’Atelier des Chefs et Aozen, restaurant gastronomique de Pierre et Caroline Legrand. Lucie Houbart, 25 ans, tout juste diplômée de son Cap (Certificat d’aptitude professionnelle) pâtisserie, s’est aussi lancé dans l’aventure. Elle a crée son entreprise Les P’tites Bulles en septembre dernier à Rennes et y propose cours à domicile, traiteur dans le département d’Ille-et-Vilaine et ventes de sucreries pour Noël.

 

A vingt-cinq ans, Lucie Houbart a déjà trois cordes à son arc : licence d’arts du spectacle, Dut (Diplôme universitaire de technologie) Gestion des Entreprises et Cap pâtisserie en formation professionnalisante de cinq mois, obtenu cette année. Si son parcours professionnel paraît atypique, il est en fait tout réfléchi. Son envie de base est de monter un lieu « culturel et gourmand », à son image.

Une boutique mise en ligne pour les fêtes de fin d’année

Pour l’instant, la jeune femme a crée Les P’tites bulles, il y a deux mois à Rennes. Ce nom a été choisi lorsqu’elle tenait un blog culinaire où elle ajoutait ses recettes. Ce blog, on peut encore le retrouver sur le site dans la catégorie « Recettes ». Elle a aussi crée une boutique en ligne à l’occasion des fêtes de fin d’année où des biscuits, des sucres aromatisés, des kits à cookies et des épices sont en vente. « Les biscuits de Noël, c’est toute mon enfance », explique cette originaire de Metz, en souriant. « Je ne peux pas passer Noël sans en faire. »

Ainsi, elle apprend aux enfants à réaliser des bonhommes sucrés avec des cours adaptés à chacun. Car Lucie Houbart propose des cours pour adultes et pour enfants. Mais ce n’est pas tout, elle fait aussi traiteur pour des « apéros entre copains ». Bouchées sucrées et salées où se côtoient chèvre, courgettes et chantilly et crumble de légumes, la cuisinière a une spécificité qui fait toute la différence, elle prépare ses petits fours chez les invité-es. « Cela met de l’animation. Des fois, les gens s’intéressent à ce que je fais, ont envie de participer », dit-elle.

Cours de cuisine à domicile : « Je veux apprendre aux personnes à aimer cuisiner »

Au final, Les P’tites Bulles, ce n’est pas seulement cuisiner mais surtout créer du lien et donner envie aux autres de mettre la main à la patte : « Je ne prétends pas enseigner aux personnes comment cuisiner mais plutôt comment leur faire aimer à cuisiner ». Pour Noël, Lucie a eu plusieurs demandes de chèques cadeaux pour des cours de cuisine à domicile.

Des cours à domicile, comment cela fonctionne ? Au préalable, la Rennaise d’adoption s’informe sur les ustensiles qu’ont les cuisiniers en herbe. Les recettes n’ont pas besoin de matériel professionnel mais avoir un fouet est recommandé. La jeune femme brune arrive chez les particuliers avec les ingrédients (qui sont compris dans le prix du cours). Son but, faire de la cuisine du quotidien, avec tout de même un zeste d’originalité. Une cuisine à refaire facilement chez soi. Le plus de cette façon de faire ? Meilleure mémorisation de la recette dans un milieu qui est familier. Pas de panique pour les plus étourdis, à la fin Lucie donne une fiche-recette. A savoir, Lucie laisse les personnes cuisiner et ne fait que superviser et expliquer.

Trois recettes pour des cours adultes (Express, duo, trio) sont proposées avec deux choix de menu pour chaque. Dans chacune une viande et un poisson sont alternés avec des légumes ou féculents : crumble chèvre-tomates, tartare de saumon, veau, gambas, canard, nouilles chinoises, etc. Pour les enfants, il y a trois choix différents où des classiques sont revisités, purée de carottes en forme d’étoile et bâtonnets de poisson pané avec des inventions amusantes comme le velouté de courgettes au kiri et le nugget’s de poulet au cornflakes. « Les recettes sont de saison, certaines vont disparaître après les fêtes de fin d’année car on ne va plus trouver le produit en grande surface. » Un indice, les recettes du mois de janvier seront sous le signe de la pâtisserie. Cette jeune diplômée ne choisit pas que des produits locaux, par faute de temps mais elle respecte au maximum ceux de saison. Pour elle, l’important, c’est de pouvoir refaire facilement la recette chez soi en y ajoutant à son tour sa touche personnelle.

 

Facebook – Twitter – Chèque cadeau

Focus sur un blog Rennais #16 : On teste pour toi

Toutes les semaines, le blog lavierennaise vous fait découvrir un blog à travers une interview du créateur ou de la créatrice.

Musique, littérature, cuisine, politique, bande-dessinée, le blog lavierennaise ne ferme aucune porte ! Et si cela vous intéresse, vous pouvez me contacter en remplissant le formulaire ‘Contact’ ci-dessus.

Aujourd’hui, le blog lavierennaise vous propose de découvrir le blog On teste pour toi, de Romain et Callie, duo Rennais de 23 et 30 ans qui testent pour les autres et disent ce qu’ils en pensent. Blog crée depuis le 14 novembre dernier, il prend encore ses marques mais foisonne déjà d’idées ! Ce couple d’amis détonne et a toujours le mot pour rire. Éloge de Rennes, expositions à l’Antipode et aux Champs Libres ainsi que les délicieux cupcakes du nouveau magasin Surprise party : voilà quelques sujets qui ont été abordés avec eux. 


Bonjour ! Pouvez-vous présenter s’il vous plaît ?

Callie : Je m’appelle Callie, j’ai 30 ans, je suis à Rennes depuis cinq mois et je viens de Paris.

Romain : Moi c’est Romain, j’ai 23 ans, à Rennes depuis plusieurs années. Je suis venu dans cette ville pour mes études, que j’ai arrêtées. Je cherche du travail actuellement, du coup on a du temps libre pour aller voir des expositions, etc.

Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Callie : Grâce au réseau social Twitter. Quand j’étais encore à Paris et que je voulais venir sur Rennes. Il y a eu un retweet de toi qui est apparu sur ma timeline (ndlr : fil d’actualités) ! Je suis tombé sur Romain et on a discuté comme ça. Et quand j’ai emménagé, on s’est rendus compte qu’on habitait à cinq minutes l’un de l’autre.

C’est comme cela que le blog a été crée ?

Romain : Oui, au début on se voyait souvent et puis on s’est dits : pourquoi pas en parler via un blog ? Vu que Callie adore les blogs.

Callie : Cela fait six ans que je suis dans ce milieu-là. J’ai fait des tas de blogs et j’étais « à la tête » d’un blog participatif il y a quelques années. C’est quelque chose que j’aime bien, faire des blogs à plusieurs, je trouve ça plus sympa. Pouvoir échanger à la fois avec les lecteurs et en même temps à l’intérieur du blog. Comme Romain s’ennuyait (rires), je lui ai proposé et il a été emballé. C’est comme ça qu’on en est arrivés là.

Romain : Quand on arrive à Rennes, finalement il y a pas mal de choses à faire. C’est une ville qui bouge bien. Moi j’étais de Brest avant, c’était plus petit et moins actif. Du coup moi à Rennes, j’adore faire plein d’activités. On en profite pour les faire à deux et en parler.

Le principe du blog est de tester de nouvelles choses, restaurants, films, etc. qui viennent d’arriver à Rennes…

Romain : Nouveau ou pas d’ailleurs !

Callie : On teste tout, on s’arrête pas seulement à ce qu’il y a à Rennes.

Oui, vous voulez aussi agrandir vos horizons…

Callie : Voilà. On s’élargit partout ! On teste tout : bouquins, ciné’, musique, cosmétique. On est un peu cobayes quoi !

D’où l’intérêt du participatif pour que cela devienne un blog national.

Romain : On aimerait que des gens viennent nous dire « Nous on a fait ça et on a envie d’en parler. » Ce serait génial que cela soit hyper communicatif avec plein de monde.

Callie : Que les lecteurs viennent nous parler de ce qu’il y a dans leur ville à eux. Parce qu’on aime tous notre ville sinon on y reste pas ! (Sourire) Ce serait bien que les gens nous donnent leurs bons plans ou leurs coins sympa pour que s’il y a des personnes qui vont en week-end là-bas ou qui y emménagent, comme nous l’avons fait à Rennes, on puisse savoir où aller et quoi faire.

Vous dites autant vos coups de cœur que vos coups de gueule.

Romain : Au début, on en avait parlé et Callie disait de dire quand il y a du négatif.

Callie : Moi, par exemple, je me suis retrouvée dans une crêperie. Forcément la parisienne qui arrive en Bretagne veut aller dans une crêperie (Sourire). Le service était lamentable, les prix exorbitants. Cela se trouve c’était un mauvais jour pour eux, pas de bol j’étais là ! Moi je viens à tomber là-dessus, je sais que je ne vais pas chez eux.

J’ai remarqué que ces derniers temps dans les médias web, comme le site Madmoizelle, les « J’ai testé pour vous … » se répandent de plus en plus. Vous avez été influencés par cette « mode » ?

Callie : Justement, il y en a beaucoup partout mais ce n’est jamais que ça. Dans mon ancien blog, je le faisais aussi. Mais on a pas trouvé de blog qui ne faisait que ça. On s’est dits qu’on se basait là-dessus et que nous, on ne faisait que ça.

Votre domaine de prédilection, c’est plus culturel.

Romain : C’est vrai. On fait ce qu’on trouve autour de nous. Pour l’instant, c’est très culture.

Callie : Après on ne demande qu’à découvrir d’autres horizons ! C’est selon nos envies. Il y a une expo’ qui nous intéresse, on y va. Un film qui nous intéresse ? On y va. Demain il y aura une brosse à dents qui nous intéressera, on ira ! Moi je n’aime pas l’idée d’être enfermée dans quelque chose, l’idée de la ligne éditoriale qui est comme ça et dont on ne sort pas. J’aime bien quand ça part dans tous les sens ! On peut parler d’un sujet très sérieux comme une manif’ ou une expo’ et le lendemain, faire un article sur les cupcakes du coin (ndlr : le magasin Surprise party a ouvert ses portes le 21 novembre dernier et ne fait que des cupcakes).

Très bons, d’ailleurs !

Callie : Très bons, très très bons ! Très sympa, l’ambiance est vraiment bien.

Romain : J’espère que cela va durer. Je suis content qu’il y ait un magasin qui ne fait que des cupcakes à Rennes.

J’ai vu que vous aviez un article sur « S’expatrier au Québec ». On peut appeler ça un témoignage de société.

Callie : Carrément. C’est parce qu’on se dit qu’il y a peut-être des lecteurs qui veulent avoir des informations sur le Québec, car c’est une destination assez à la mode en ce moment. Du coup, on suit comme ça quelqu’un qui veut partir là-bas. Il y aura une suite à cet article. Au fur et à mesure de l’avancement des choses…

Romain : Là, c’est s’expatrier donc c’est vraiment pour aller vivre. Mais il y a aussi l’idée d’aller pour étudier ou faire des stages. On a d’autres personnes qui ont fait ça et qui vont nous donner leurs avis. Cela viendra prochainement sur le blog. Il y a différents moyens de partir à l’étranger.

Callie : Après, on ne s’arrête pas qu’au Canada.

Depuis votre arrivée à Rennes, quels sont vos coups de cœur en choisissant un lieu, une exposition et un restaurant ?

Romain : Pour le resto’, c’est facile. Notre coup de cœur à tous les deux, c’est l’Ambassade. Pour le lieu, j’aime beaucoup le marché de la place des Lices, le samedi matin. J’aime bien l’ambiance et y aller même si je n’achète rien.

Callie : Moi le lieu, je prends le Thabor. C’est très cliché aussi mais si je pouvais passer ma vie assise sur les transats devant la fontaine… Je viendrais avec mon sandwich et je serai là du matin au soir. Il y a toujours une dame qu’on appelle « la folle aux chats », « la dame aux pigeons », moi je serais la dame au transat du Thabor ! (Rires) En expo’, j’ai beaucoup aimé Condemned_bulbes, aux Champs Libres lors du festival Cultures Electroni[K].

Romain : On a pas encore fait tant que ça d’expositions, j’ai l’impression. L’atelier Saint-Germain à côté de la rue Saint-Georges. La dame était trop mignonne et ses peintures étaient biens. On a fait ça pendant le circuit des Têtes de l’art. Et elle, elle expose et elle donne des cours. Très accueillante.

Et ce que vous n’avez pas aimé ? Toi Callie, c’était la crêperie… (Rires)

Callie : Elle n’était pas à Rennes même non plus. S’il y avait un truc que je n’aimais pas ici… République à l’heure de pointe. Il y a trop de monde !

Romain : Moi je ne sais pas ce que je n’aime pas à Rennes. Je tombe vraiment amoureux de tout ce que je vois ici. Moi ce qui m’énerve c’est quand il y a trop de monde et que je ne peux pas marcher tout droit dans une rue. C’est le point négatif ! (Rires) Je ne sais pas quoi dire d’autre. Je suis amoureux de Rennes.

Quand on s’intéresse à la ville, on découvre plein de choses.

Romain : Quelqu’un sur Twitter nous a dit une fois : « Rennes, c’est trop nul. Il n’y a rien à faire. »

Callie : Il avait quinze-seize ans je crois, en pleine âge de la rébellion ! Mais non, il y a tout le temps des choses à faire ici. Cela ne s’arrête jamais.

Actualité culturelle abondante ?

Romain : Complètement. Ça, c’est vachement bien.

Callie : Et très abordable. Je reprends toujours mon expérience de Paris. Forcément je ne connais que celle-ci. Quand il y avait des expos sympa à Paris ou c’était excessivement cher et donc pas adapté à tout le monde ou alors tu passais deux heures, deux heures et demi pour rentrer dans l’expo. Ici, à Rennes, c’est accessible à tout le monde.

Romain : La nouvelle exposition aux Champs Libres, les Poétiques mécaniques, on a vraiment envie de la voir. Je pense qu’on va y aller début décembre.

Je voulais savoir ce qu’était la rubrique « Le son du mercredi » dans votre blog ?

Romain : On a commencé à la faire parce qu’on avait envie de parler de musique.

Callie : Nous sommes tous les deux fans de musique à la base mais on a deux genres différents.

Romain : C’est ça qui est bien. Là je suis tombé amoureux d’une musique que j’ai découvert il n’y a pas longtemps mais qui est sortie depuis un petit moment déjà, et du coup on a voulu en parler. C’est génial, original. On cherche aussi des musiques qui ne passent pas tout le temps à la radio.

Callie : Ce mercredi, Romain a parlé de Macklemore et Ryan Lewis. Du coup, on se dit que des lecteurs vont connaître et vont nous dire : « Tiens, je connais ça aussi » et on va rebondir là-dessus dans un article suivant.

Quelle est the place to be à Rennes (ndlr : l’endroit où il faut être) en ce moment ?

Callie : Dans mon salon ! (Rires) Sympa comme question… partout ! Il y en a tellement que je pense qu’on ne peut pas se limiter qu’à un seul. C’est sûrement encore à cause de mon esprit « je n’aime pas me limiter à quelque chose » mais je pense qu’il faut être partout. Rennes ce qui est bien, c’est que tu pars quelque part et tu ne sais pas où tu vas te retrouver, tu te perds dans la ville.

Romain : Ah ça, c’est son truc !

Callie : A chaque fois, il me dit « Ah mais non, c’est impossible de se perdre ici ! ». On l’a fait deux fois et deux fois, j’ai réussi à l’emmener dans des endroits qu’il ne connaissait pas.

Romain : En fait, on arrive toujours à découvrir des coins sympa.

Callie : (…) On est allés à l’Antipode pour aller voir l’exposition de Niark 1, à l’occasion d’Avatars & Cie. Au niveau couleurs, ses tableaux sont vraiment très beaux. On était déçus parce qu’il n’y en avait pas beaucoup, seulement une dizaine de tableaux. Mais la fresque était très jolie. On a trouvé que c’était sympa mais pas assez mis en valeur. Par contre si Niark veut refaire une expo’ plus grande, dans mon salon si il veut, il n’y a pas de problèmes. Et là, ce sera the place to be ! (Rires) Un truc que de lui, je signe sans problème.

Vos prochains articles, vous avez une idée ?

Callie : Oh, il y en a plein ! On a à peu près pour six mois d’articles. (Rires)

Romain : Dimanche prochain, on va aller voir « l’Opéra s’invite aux Champs Libres » pour les premiers Dimanche du mois. Il y a aussi une soirée gratuite à l’Opéra, le même jour. Cela peut être sympa, cela nous donnera une occasion d’y aller pour la première fois.

Callie : On y connaît rien et on se dit que cela peut nous faire un « Son du mercredi ». On va balancer de la musique classique ! C’est ça qui est bien, d’aller dans un truc où on y connaît mais rien du tout. Voir comment on perçoit ça, avec un avis novice.

Romain : C’est bien qu’ils mettent ça en place. Je pense que cela peut être pas mal.

Callie : On va faire le marché de Noël aussi, place du Parlement et le marché des créateurs, début décembre, place Hoche. Il y a aussi des films qui vont passer encore et la musique tous les mercredi.

Du coup, pas du tout les Trans musicales ?

Callie : Cela va dépendre si on gagne au loto (Rires) !

Enfin un blog qui ne parlera pas des Trans (Sourire) !

Romain : Sur Rennes, tout le monde en parle. Nous, on en parlera pas. (Rires)

Callie : On sera le blog fainéant qui envoie les autres faire des articles. (Sourire)

Merci d’avoir répondu à mes questions Callie et Romain !

Bars en Trans 2012 : interview-fleuve de la Rose Noire

Le 19 octobre dernier, le nouveau groupe La Rose Noire monte pour la première fois sur scène au Jardin Moderne, très bien accueilli par le public venu nombreux. Mélange d’hip-hop, d’électro et de dubstep, ce projet est le résultat des influences des trois membres du groupe, Aïtken et Vicking au chant et Votan à la musique.

Sorti leur premier Ep, Hérétique, en octobre dernier sur internet, le groupe a déjà l’envie de sortir un album courant 2013. Leur prochaine date est le 7 décembre, au Mondo Bizarro pour les Bars en Trans. Le blog lavierennaise a rencontré Aïtken et a contacté Vicking par mail. Interview à leur image : très longue mais éclairante sur certains aspects de notre société actuelle.  

 

Blog lavierennaise : Bonjour Aïtken ! Peux-tu présenter ce qu’est la Rose Noire ?

Bonjour Manon ! La Rose Noire, c’est un projet électro, hip hop et dubstep qui est né à partir de l’idée de trois personnes. Il y a Votan aux machines, Vicking à la voix, qui était auparavant dans le groupe X Makeena, et moi à la voix également. Je fais aussi parti du groupe Vortex. En gros, on est parti sur une idée de formation qui fusionne plusieurs styles et inspirations, avec un fond et une forme assez sombres. On a décidé de monter La Rose Noire il y a un an…

Du coup, vous avez travaillé le projet pendant une année ?

Aïtken : C’est ça, oui. Les six premiers mois, on s’envoyait régulièrement les squelettes de morceaux. On les travaillait chacun chez soi et on se les renvoyait en fonction de ce qu’on avait bossé. Cet été, on a pris quatre ou cinq semaines à s’enfermer dans une maison de campagne pour travailler le set pour les concerts et enregistrer l’EP, que nous avons mis en écoute sur internet en octobre dernier. NiCö, ex-compositeur des X Makeena, l’a mixé pour nous, et Sebastien Lorho l’a masterisé au Passage à Niveaux, à Rennes.

Dans le groupe, vous êtes deux Mc’s (ndlr : maîtres de cérémonie). Comment se passe la composition des morceaux ? 

Aïtken : Généralement, on part de ce que fait Votan en instru’. Il nous envoie les premières ébauches et on écrit les textes, en maquettant les voix au fur et à mesure. On échafaude nos parties chacun de notre côté avec Vicking, après on se voit pour faire un point et trouver la cohésion. On repasse ensuite sur la mise en forme des textes selon les modifications qu’apporte Votan sur les instrus, par rapport à nos parties de voix.

C’est un travail collectif quand même.

Vicking : Oui. C’est sûr que cela ne ressemble pas au mode de création que l’on retrouve habituellement dans des groupes avec batterie, basse, guitares, qui sont naturellement enclins à travailler et répéter en commun. Même si on rejoint forcément cette étape dans un second temps, pour préparer le live. On fonctionne d’abord sur un mode d’allers-retours de fichiers numériques et d’idées, par correspondance. C’est rapide, efficace et c’est l’avantage de l’électro et des « home-studios ». Et puis cela ne nous empêche pas de communiquer entre nous sur l’élaboration des morceaux par téléphone, par mails et quand on le peut autour d’un bon whiskey… (Sourire)

Dans la chanson Hérésie de votre EP, Vicking tu écris que la Rose Noire est un « exutoire des traumas qu’on a trop mis de côté, qu’on a omis d’écouter ». Qu’est-ce que cela signifie ?

Copyright : Claire Ronsin

Vicking : Cela signifie qu’on aime se servir de ce projet pour essayer d’appuyer là où c’est douloureux, comme de mettre du sel sur une plaie béante. Identifier les traumatismes et mettre des mots dessus, extérioriser ses démons, pratiquer l’autocritique et la remise en question, tout ça c’est ce qui aide à avancer. Mais je trouve que c’est justement ce qui nous fait cruellement défaut, et là je parle de l’espèce humaine au sens large. Bon, c’est certain que ce n’est pas nouveau mais ça reste quand même flippant. On en arrive à des aberrations malsaines, à une vie collective camisolée et bâillonnée. C’est franchement préoccupant de voir le désert culturel, idéologique, social et écologique gagner du terrain partout. Donc voilà, nous on pense que ce n’est jamais inutile de remettre ça sur la table, qu’importe la forme.

Aïtken : On ne s’est pas mis de limites sur La Rose Noire. On s’est directement dit qu’on faisait ce qu’on voulait, tant pis si ce qu’on fait apparaît aussi noir et qu’importe ce qu’en pensent les gens. Dans nos morceaux, on parle de beaucoup de sujets pas faciles à aborder. Cela passe par le fond de l’âme. Par exemple, en ce moment, on compose un morceau introspectif qui traite de l’accompagnement d’une personne mourante, de la perte d’un être cher, c’est simple mais universel, on est tous confrontés à ça un jour ou l’autre. C’est l’exutoire des trucs qu’on a envie de cracher. En l’occurrence sur ce morceau, des mots qu’on a jamais eu le temps de dire à quelqu’un…

Vicking : Et puis sur d’autres, pour continuer les exemples, ça passe par la rage au ventre instinctive ou bien par l’utilisation de la fiction et de l’anticipation pour parler de ce à quoi on risque de s’exposer sous peu, nano-puces R.F.I.D (ndlr : radio frequency identification), dictatures aux formes diverses, chaos issu de la bêtise ambiante. Parfois on joue les rejetons du diable, bref, tout un florilège d’idées noires et de ressentis qu’on bouillonne de lâcher.

Dans l’interview donnée au webzine Alter1fo, Vicking tu disais que la Rose Noire est, pour vous, « surtout un bon prétexte pour mettre à mal les clichés et les sentiers battus. » Peux-tu expliquer ? 

Vicking : Oui mais je risque d’être un peu méchant (Sourire). En fait c’est surtout un prétexte pour faire ce qu’on aime comme musique. Mais pour nous, effectivement, ça induit naturellement de malmener avec délectation tout ce qui nous énerve d’un point de vue « artistique ». Enfin si on peut encore parler d’art dans certains cas ; que ce soit la soupe commerciale qu’on nous sert partout ou bien même ce que l’on nous présente parfois comme l’ « alternative » qui se résume souvent à des gens incapables d’aligner deux phrases cohérentes et qui travaillent plus leur image que leur son. Le « marché » de la musique et du spectacle en est rempli, il est à la fois triste et risible mais il est à l’image du monde… Donc comme beaucoup d’autres groupes ou artistes, nous on tente juste de prendre tout ça à contre-pied avec notre passion et nos petits moyens, pas obligatoirement de manière frontale, mais entre les lignes et entre deux grosses basses surtout !

Copyright : Claire Ronsin

Le nom de votre EP, cela a un rapport avec la religion ?

Aïtken : Hérétique ? Non, on aimait bien le mot et son sens. Cela collait bien avec l’ambiance des quatre morceaux et avec l’univers général du groupe. Tout simplement!

Avec votre mélange de genres musicaux dubstep, hip hop, électro, vous n’avez pas l’impression d’être un OVNI dans le milieu musical rennais ?

Aïtken : C’est marrant, cette question-là revient souvent dans les discussions ! Les gens font souvent ressortir le fait que ce soit nouveau. C’est vrai qu’on voulait se faire plaisir sur ce projet-là car c’est un mélange de tous les sons qu’on aime écouter. Le hip-hop, c’est la base du truc. J’ai écouté beaucoup de rock aussi, Vicking et Votan également. Il y a un esprit bourrin dans la Rose.
On a essayé de faire un mélange cohérent de tout ça. Après on verra si ça devient un OVNI ou pas, on ne sait pas ce que ça deviendra ! (Sourire) Si c’est le cas, c’est chouette. Sinon, ça ne nous empêchera pas de continuer dans la lignée de ce qu’on a commencé.

Vicking : Je trouve que le paysage musical rennais, et plus largement artistique, est un bon vivier depuis longtemps. On a cette chance là ici. Il y a beaucoup de choses positives qui en ressortent, et de nombreux OVNIs si on regarde bien, au final. C’est cool de sentir que dans cette ville et ses environs, il y a un réel brassage et toujours eu des projets variés et novateurs à émerger et fonctionner par la suite. Des choses de qualité en plus. Et ce qui est vraiment appréciable, c’est que ça touche pleins de styles et de domaines différents, musique, théâtre de rue, danse, arts plastiques, graff, vidéo. Le mélange de tout ça, surtout… ! Ainsi que dans la technique, c’est fou le nombre de techniciens du spectacle qu’il y a dans le coin. Tout ça est super motivant.

Aïtken, tu disais que vos textes étaient personnels, est-ce que cela a pour but de dénoncer aussi quelque chose ? 

Cela dépend des morceaux mais oui, à des moments on peut critiquer certaines choses, aborder des sujets épineux. Il y en a un que j’ai en tête, qui a été écrit dans la douleur parce que c’était une période creuse où cela n’allait pas spécialement. Mais il y a aussi des morceaux où on a envie de balancer des coups de gueule. Cela peut toucher plein de choses, sans s’attaquer à quelqu’un en particulier. Ce n’est pas le but non plus.

Vous parlez d’une réalité ?

Aïtken : On essaie d’être le plus franc possible donc oui, mais toujours en imageant nos propos. On a tendance à faire des textes longs et fournis qui ne sont pas forcément évidents à capter à la première écoute, en concert notamment. Mais ce n’est pas un défaut en soi.

Vicking : Oui et la mise à plat sur disque servira aussi à ça, à la compréhension des textes. En live, ce qui compte le plus, c’est l’énergie, si on comprend pas tout, c’est pas grave, séances de rattrapage sur disque ! (Sourire)

Dans l’interview d’Alter1fo, vous ne vous dites pas pessimistes…

Aïtken : Ah, pas du tout. Au contraire ! Notre musique n’est pas du tout euphorique, c’est clair mais le week-end, on est les premiers à faire la fête et prendre du bon temps. Bon, c’est vrai, parfois on a tendance à s’enfermer dans un manoir, sous l’orage, à écouter de la musique classique ! (Rires) 

Vicking : Comme tout le monde, on a plein de facettes et d’émotions différentes, On a juste eu l’envie d’en privilégier certaines dans ce projet dès le départ. Les plus sombres, c’est vrai. Mais ça reste un univers que l’on crée, ce n’est que de la musique. Rien de plus.

Copyright : Lou Newton

Votre première date de concert, c’était au Jardin Moderne le 19 octobre dernier qui, apparemment, a eu un très bon succès.

Aïtken : Oui, cela nous a touché et nous a fait très plaisir. On a pas fait tant de communication que ça sur cette date, à part sur Facebook. On se doutait qu’il y aurait des potes mais on ne pensait pas qu’il y aurait autant de gens à venir ! Sur les dates qui ont suivi celle du Jardin, il y a eu pas mal de monde aussi. Et puis, en plus on a la chance de bosser avec NiCö au son, ce qui est important. Il nous apporte plein de choses.
On a aussi Rémi qui est aux lumières et qui nous a mis à disposition une grosse partie de ce qui servait aux Makeena sur scène (ndlr : le groupe s’est séparé l’année dernière) en personnalisant le tout pour La Rose Noire, bien sûr ! C’est une nouvelle créa pour lui. Du coup, on a une grosse structure de lumières, des bras rétractables avec « lampes de chirurgiens » que l’on peut déplacer et des rétroprojecteurs aussi. On veut poser un univers sur scène, ce n’est pas juste les trois musiciens qui viennent et qui repartent. C’est une expérience en or de bosser avec ces gars-là.

Tu m’as dit, Aïtken, que ce mois-ci, vous alliez faire une pause. Votre prochaine date est les Bars en Trans, au Mondo Bizarro. Comment appréhendes-tu le concert ?

Impatient, c’est le 7 décembre prochain ! En mode rock’n’roll sans la déco de scène mais avec beaucoup de sueur, on espère ! (Sourire) On profite du mois de novembre pour régler tout ce qui nous reste à régler, avancer sur un teaser vidéo pour le live, avec la captation du Jardin Moderne notamment, faire un peu de com’ et créer notre association. On avance sur d’autres morceaux.. On est en train de voir pour faire un petit pressage CD de l’EP et commencer à démarcher.

Vous allez sortir un album courant 2013.

Aïtken : Oui, c’est ce qu’on aimerait en tout cas. Il est en cours d’écriture, il y aura certainement des morceaux qui étaient sur l’EP, qui seront ré-enregistrés, d’autres que l’on joue déjà sur scène et sûrement de nouvelles tracks qui verront le jour d’ici là. Pas mal d’invités sur un ou plusieurs morceaux aussi, on garde le suspense dessus mais ça risque être chouette !

Vicking : On compte prendre le temps de bien faire les choses, on vise 2013, oui, ça reste vague mais ça nous donne quand même une échéance. On verra aussi en fonction de l’évolution du groupe, de celle des morceaux en live et puis des opportunités qui se présenteront à nous. On ne se met pas trop la pression, juste ce qu’il faut, quoi.

Dernière question : sur votre EP, il y a un morceau entièrement instrumental, Otherside. Va-t-il y’en avoir d’autres sur l’album ?

Aïtken : Il y a de fortes chances, oui. C’est important de laisser de la place à Votan, seul, afin de faire respirer l’ensemble, ne pas surcharger le tout. Et puis ça permet aussi de proposer d’autres couleurs et d’autres ambiances au projet.

 

Ecouter l’Ep Hérétique sur SoundCloud ou Bandcamp

 

ShareLOC, le nouveau site de location fait par et pour des étudiants

C’est tout nouveau ! Cinq étudiants de l’Institut de gestion de Rennes (Igr) ont crée le 16 novembre dernier, un site local qui comprend Rennes et son agglomération, ShareLOC, pensé par des étudiants pour les étudiants et leurs besoins.

Son but : mettre en relation prêteurs et locataires de biens et de services. Besoin d’un four, de cours de guitare ou encore d’un costume pour un entretien ? Voici un site fait pour vous. Pour en savoir plus, le blog lavierennaise a rencontré Alisée et Marine qui expliquent la création du projet.

 

Alisée, Marine, Antoine, Laure et Marie-Océane, cinq étudiants de l’Igr, ont dû créer cette année un blog pour leur cours de cybermarketing. Pour ce groupe de travail, le concept du site leur est venu naturellement en tête : « Lors de l’emménagement d’Antoine (ndlr : l’un des créateurs du site) en septembre dernier, on s’est rendus compte qu’on ne pouvait pas tout acheter. On allait pas acheter une perceuse qui allait servir qu’une seule fois », explique Marine. Ainsi a germé l’envie d’avoir un site de location et de réception de biens et de services, pour les jeunes qui ont besoin de matériel ou de coups de pouce de façon ponctuelle.

Faciliter le quotidien des étudiants

Le principe est simple, cela fonctionne sur la technique du prêt. « Personnellement, je n’ai pas de four. Si je veux faire cuire ma pizza, je peux aller voir quelqu’un qui le loue un euro de l’heure », prend comme exemple Marine. ShareLoc ne sert en fait que d’interface d’échanges entre prêteur et locataire. Pour certains objets comme l’aspirateur, les étudiants ont mis en place un certificat de location avec une caution dont le prêteur indique au préalable le montant.

L’autre avantage avancé, outre le faible coût, est la proximité. « Cela permet de créer du lien dans un quartier », dit Alisée. « Et plus il y aura d’annonces, plus cela sera plus facile de trouver autour de chez soi des choses plutôt qu’aller à l’autre bout de Rennes ! » En à peine dix jours d’existence, le site héberge déjà une cinquantaine d’annonces. En ce temps de crise financière, les étudiants ne roulent pas sur l’or et avoir ce type de « troc payant » est un réel atout.

« Ce nouveau mode de consommation doit s’installer dans les esprits »

« [La tendance de prêt de biens et de services] n’est pas née de notre concept mais on a tout rassemblé sur ce site », précise Marine. Cela va du prêt du déguisement pour une soirée à un endroit pour dormir en passant par la personne qui fait les courses à la place d’une autre. Pour lancer ShareLOC, les étudiants de l’Igr ne se sont pas inspirés d’autres sites. Ils ont juste regardé ce dont ont le plus besoin les jeunes de 15 à 25 ans d’aujourd’hui. Alisée rectifie cependant : « Notre première cible est les étudiants mais cela peut très bien s’ouvrir à tout le monde. »

« Quand on se lance dans un nouveau concept, le nouveau mode de consommation prend du temps à s’installer dans les esprits », observe Marine. Pourtant, depuis leur ouverture officielle le 16 novembre dernier, les étudiants ont répondu présents. A noter que le Centre régional d’information et de la jeunesse (Crij) Bretagne essaye depuis quelques années de sensibiliser les jeunes à d’autres façons de consommer comme le troc. Même si cela n’a aucune valeur monétaire comparé à leur concept, l’échange de biens et de services est là.

Pour diffuser l’idée, les estudiantins vont communiquer dès la semaine prochaine grâce à des affiches et des vidéos, « avec un ton un peu décalé et humoristique », qui s’inspirent largement du site de rencontres français, Meetic. Alors, restez connectés car ShareLOC risque de faire parler de lui dans les semaines à venir !

Mariage et adoption homosexuels : trois étudiants Rennais réagissent

Ces dernières semaines ont été mouvementées sur le plan médiatique : l’ouverture au mariage « pour tous » ainsi que l’adoption, promesse électorale de François Hollande, est débattue en long et en large. Petites phrases assassines relayées par les médias, manifestations et contre-manifestations, c’est l’une des actualités qui fait le plus débat, en ce moment en France.

Ce samedi encore, le Centre gay lesbien bi trans (Cglbt) de Rennes a fait un appel au rassemblement, à 15h30 pour « dire oui à l’égalité ! », place Sainte Anne. Cela fait suite à celle qui a eu lieu contre, il y a une semaine, place de la Mairie. Quelque 900 personnes y sont attendues, d’après l’événement Facebook. Cela fait aussi écho à la manifestation nationale organisée par l’inter-Lgbt le 16 décembre prochain, à Paris.

Les mesures juridiques que sont le mariage homosexuel et la prise en charge de l’adoption de couples du même sexe ne concernent pas que les concubinages actuels. Cela englobe aussi et surtout les générations futures qui souhaiteront se marier et fonder une famille. Pour cette raison et pour connaître l’avis de jeunes sur ce fait de société majeur, le blog lavierennaise a sollicité trois étudiants homosexuels Rennais, Pierre, Elena et Claire. Bien qu’ils soient pour cette avancée sociale, ouverts d’esprit et tolérants, chaque opinion est différente. Cela a été très intéressant d’en discuter avec eux.

 

« Dès qu’on veut changer un principe fort d’une société, forcément il y a beaucoup de gens qui s’élèvent contre ça. Il y a un certain conservatisme etc. par rapport à certaines valeurs, ce que je peux tout à fait comprendre. Comme certains politiques le disent, c’est important qu’il y ait un vrai débat social là-dessus, dresse Elena, étudiante à l’Igr. « Cela mérite vraiment réflexion et il faudrait éviter trop de confrontations avec les politiques qui souhaiteraient faire un changement trop brusque. Prendre le temps des débats, pas accélérer les choses. On ne peut pas imposer un changement comme cela, venant d’une minorité. Le gros problème, c’est qu’il y a beaucoup de gens qui s’emportent des deux côtés et qu’il y a énormément d’amalgames, de dérives que les politiques de tout bord soulignent et condamnent. Parfois il y a un manque de finesse par rapport aux actions qui sont choisies (ndlr : l’action des Femen lors de la manifestation organisée par Civitas). » Mais un débat entre les deux camps anti et pro-mariage gay est-il possible ?

Transformation nécessaire à la société

« Il va se poser de toute façon, les politiques incitent à ça et ne veulent pas prendre de décision dans l’urgence. [Le mariage homosexuel et l’adoption] sont une transformation nécessaire à la société. Il faut prendre le temps que cela se fasse. Cela se fera dans la durée et il faut éviter de le faire de manière trop frontale. S’il y avait un référendum, j’ai tendance à penser que le « Oui » l’emporterait et que du coup, cela créerait une vraie légitimité. La seule solution pour arrêter la provocation des deux côtés est de ne pas laisser les choses s’envenimer. Pour ça, un référendum clorait quelque part le débat. Il y aurait une réponse démocratique à cette question-là. Chacun a l’air campé sur ses positions, cela va faire manif’, contre-manif’, cela va prendre de l’ampleur. »

Pour Elena, il est surtout question de conflit intergénérationnel. « J’ai l’impression que la majorité des jeunes de notre génération (ndlr : génération 90) sont globalement pour. Il y a plus une opposition de générations. C’est normal, la jeunesse veut apporter ses nouvelles valeurs et forcément, les gens d’une autre génération qui ont grandi avec d’autres principes ont du mal avec cette transformation là. Dans mon entourage, je n’ai pas d’agression particulière ni de remarque. C’est peut-être aussi sûrement dû au milieu spécifique dans lequel je suis, artistique intellectuel. Au fur et à mesure que notre génération va grandir et prendre les postes au pouvoir, il va forcément y avoir une évolution. La majorité, homosexuelle ou non, a l’air d’avoir accepté l’idée et cela ne leur pose pas de problème. » A ces paroles, Claire, sa petite-amie, étudiante à Sciences Po Rennes, rajoute : « La nouvelle génération, c’est avant tout l’avenir. »

« On en débat trop pour finalement ne rien dire. »

Mais cette dernière s’empresse de contre-dire Elena : « Je ne suis pas du tout d’accord avec toi. Je n’ai pas l’impression qu’il y ait besoin d’attendre encore, encore et encore. Au contraire, on en débat trop pour finalement ne rien dire et tomber dans des polémiques. La seule chose qui en ressort est le côté homophobe de certaines personnes qui se radicalise et inversement, la provoc’ extrême du courant Lgbt. Le gouvernement devrait faire passer la loi. Pour moi, le débat est, bien sûr, nécessaire mais en même temps, c’est stérile car ce sera toujours le cas : il y aura toujours des gens contre -souvent par conservatisme, religion ou liés à des idées éthiques-, il y aura toujours des gens pour. Au niveau du mariage, je ne vois pas où est le problème. »

Pierre, étudiant en histoire et en couple avec David depuis neuf mois, l’énonce lui aussi clairement : « Le mariage, je suis pour. Le Pacs, pas vraiment, je ne me suis pas assez renseigné mais cela ne m’intéresse pas. » Depuis 1998, le Pacte civil de Solidarité (Pacs) est autorisé. A l’époque, c’est une révolution, il peut permettre à deux personnes de même sexe de s’unir. Il y a treize ans, de nombreuses personnes avaient montré dans la rue leur désaccord. Une décennie après, « est-ce que tu vois encore des manifestations contre le Pacs aujourd’hui ? », demande Claire. Et en effet, il n’y a plus rien. Sa légitimité n’est plus remise en doute.

« Régulariser la situation des droits sur les enfants des conjoint-es »

« Dans le débat, c’est dommage qu’on mélange l’adoption et le mariage », continue Pierre. « Le mariage est aussi lié à l’adoption car quand tu es marié-e, tu es légitime pour adopter, argumente Claire, ancienne étudiante en droit. Cela pose problème car on remet en question une famille avec des parents de même sexe. De fait, la question se pose parce que le mariage inclut le côté « on fait un foyer ». Tu as plein de droits qui découlent de cette union, du statut juridique. En même temps, c’est un peu hypocrite de se dire que ce n’est pas autorisé alors qu’il y a des personnes homosexuelles qui adoptent de manière célibataire et qui sont quand même en couple. »

Claire prend comme exemple la Belgique : «  Pour les inséminations artificielles, les gens vont en Belgique. Cela existe déjà, c’est plus une question de régulariser la situation. Le problème actuel est que tu n’as pas de droit sur l’enfant de ton-ta coinjoint-e et ce n’est pas normal. Il y en a qu’un seul des deux qui peut reconnaître l’enfant. D’accord, il y a le Pacs mais le mariage, tu as aussi des choses supplémentaires. Ce n’est pas tout à fait la même chose le mariage et le Pacs sinon il n’y en aurait pas, de Pacs. C’est un peu comme l’IVG, si à un moment tu ne fais jamais passer la loi, l’évolution elle se fera quand ? Ces avancées étaient dans le programme présidentiel et cela faisait parti des choses proposées. François Hollande a été élu avec cette proposition là. »

La démarche d’adoption, « démarche de stabilité »

En ce qui concerne les remarques sur le mariage homosexuel, Claire et Elena font part de leur incompréhension : « Beaucoup de personnes opposées assimilent ça à une démarche décadente, une société pervertie alors que la démarche de se marier, c’est plutôt une démarche de « stabilité » et quelque chose de sain. » Les arguments en défaveur avancent eux qu’une famille ne peut pas se construire sainement avec deux personnes homosexuelles car il n’y a pas une femme et un homme d’où la campagne « Un papa une maman », faite pendant les manifestations anti-mariage gay.

 

« Si on raisonne comme cela, on interdit à une énorme population d’avoir des enfants : famille monoparentale, parents alcooliques, etc. », énumère Elena, la jeune femme aux cheveux bouclés. « On oublie les enfants malheureux d’union hétérosexuelle dans le débat aujourd’hui », commente Pierre. Elle poursuit : « Au final, les personnes anti-mariage gay ont une image faussée de l’homosexualité. Ils y associent tout un imaginaire assez erroné. C’est un problème plus global que le mariage et l’adoption homosexuels.  »

Claire rit jaune : « A un moment, il faut arrêter de se voiler la face en parlant de comportement déviant. Il y a autant de couples hétérosexuels que d’homosexuels qui vont dans des clubs échangistes. » Pour le développement de l’enfant, ce qui compte pour Claire, c’est « l’amour de ses deux parents. » Mais la jeune femme blonde le sait très bien : « De toute façon, après un changement de loi lié à la morale, il y a forcément un changement de mentalité qui se fait sur du long terme. »

« [Les médias] accentuent l’image négative des deux côtés. »

Trop parler du sujet, tue le débat ? Les médias ont, eux aussi, de plus en plus tendance à essayer de trouver la phrase choc, ce qui fera du buzz. « Ils accentuent l’image négative des deux côtés. Pour le milieu gay, on se dit que l’opposition ce sont des extrémistes religieux qui n’ont aucune vision de la modernité. Et dans l’autre sens, ils vont se dire que ce sont des gens pervertis. Regardez ils se trimbalent à poil avec des écritures ! Ça accentue les amalgames des deux forces en présence, on ne parle plus que de cela. Mais il y a quand même des propos du côté contre qui sont très discutables. C’est beaucoup moins développé, intéressant, approfondi que dans le milieu lgbt. Les propos indécents sont beaucoup plus présents, » explique Elena.

Claire précise : « Et surtout, ils n’ont pas d’arguments. Ils ont des opinions. » Ce qui est relayé d’après les deux jeunes femmes, ce sont les propos contre mais surtout pour les critiquer sur les réseaux sociaux. Mais « cela ne laisse pas beaucoup de place aux gens qui ont des avis beaucoup plus modérés », concluent-elles. Pour Pierre, « les gens qui témoignent en faveur du mariage et de l’adoption ne sont peu ou pas représentés dans les médias à grande audience. » Sujet à débattre.

 

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Merci à Benjamin Boré pour ses dessins !

Le Tribunal de Papier, le 27 novembre, à l’ADEC : quand le réel et la fiction s’emmêlent

Mélange de fiction et de réalité, la première pièce de Sarah Marchais et d’Ines Benkhicham, étudiantes en licence de théâtre à l’université Rennes 2, Le Tribunal de Papier, fait réfléchir sur la Liberté humaine et sur la place importante qu’ont les personnages de roman dans notre inconscient collectif. Le projet est dense et complexe mais pas pour autant déclamatoire.

Leur pièce sera représentée pour la première fois pour cette saison scolaire, mardi 27 novembre prochain, à l’ADEC (Maison du théâtre amateur) à 21 heures. Pour comprendre leur démarche ainsi que la pièce, le blog lavierennaise a rencontré les deux initiatrices du projet, Sarah et Ines. Rencontre.

 

La filière Arts du spectacle de l’université de Haute Bretagne, surnommée « Rennes 2 », est sûrement l’une des branches qui pousse le plus les étudiant-es à prendre les devants et se lancer dans des projets. Et pour cause, le théâtre et le cinéma sont des arts vivants, chose que l’on a tendance à oublier sur les bancs de la fac. Sarah Marchais et Ines Benkhicham, désormais en troisième année de cette licence en option théâtre, ont mis la main à la patte en 2011 non sans mal avec leur première pièce de théâtre, le Tribunal de Papier.

Deux personnages jugés pour avoir commis un meurtre dans le Réel

L’envie de monter une pièce de théâtre ensemble s’est faite naturellement, par affinité. Quant au sujet, il a été lui aussi facile à trouver : « On est de grandes lectrices depuis toujours et on voulait parler de livres qu’on a bien aimé toutes les deux », dit Ines. « Parler des textes qui existent dans la littérature et d’un procès sur les grands personnages littéraires, les « archétypes », est venu assez rapidement », continue Sarah. Ces archétypes, l’un féminin et l’autre masculin, sont un mélange de différentes figures connues dans la littérature européenne : Don Quichotte, le Petit Prince et le personnage Shakespearien pour l’homme. La personne vertueuse et manipulatrice des Liaisons dangereuses et infanticide et folle de Médée ou Lady MacBeth, pour le rôle féminin. « Il n’y a pas besoin d’avoir lu les livres pour comprendre la pièce », rassure Sarah en souriant. Les traits de ces personnages sont accentués dans les deux rôles principaux de la pièce qui, eux, ont été inventés par les deux étudiantes. Motif du jugement de ces deux individus fictifs : l’assassinat du lecteur. Et pour parvenir à démêler le vrai du faux, tâche fastidieuse, les spectateurs sont de nombreuses fois pris à parti pendant la comédie.

Le Tribunal de Papier traite d’une séance au tribunal, « grand jeu du faux semblant » selon Ines, qui se déroule en trois actes. A chaque acte, les deux acteurs principaux changent. A chaque acte, le personnage se transforme en une autre personne, comme un caméléon en fonction des situations. Ressortira tantôt le côté romanesque de Don Quichotte, tantôt le côté innocent et doux du Petit Prince. Cela crée des situations comiques et farfelues que tout le monde peut comprendre : « Lors de notre toute première représentation l’année dernière [à Bourg l’Evesque], des enfants étaient venus et s’étaient beaucoup amusé », se rappelle Ines. Pour l’anecdote, le juge a une tête d’aigle. Clin d’œil aux fables de La Fontaine, bien entendu, mais aussi plus symboliquement à la justice car ce rapace « impose l’autorité », pour Sarah. Nombreuses sont les références dans cette oeuvre collective.

La sensualité du livre mise en avant

Cette pièce de théâtre aborde, au final, de grandes questions littéraires. Le narrateur manipule-t-il ses personnages ? etc. « Ce sont des personnages en révolte. Ils veulent être libres et donc aller dans la réalité, mais l’est-on vraiment nous-même ? », questionne Sarah, puis rajoute en plaisantant : « C’est un peu comme la petite sirène qui veut devenir une humaine. » Ines précise de suite après : « On ne veut pas tomber dans la réflexion intellectuelle. On se moque, par exemple, de nous-même dans la pièce, du langage précieux ainsi que de la psychologie, entre autres choses. »

Pour aérer l’écriture étoffée de l’œuvre -car elle a été écrite pour être lue et jouée-, les deux jeunes femmes ont beaucoup travaillé la mise en scène. La pièce était d’ailleurs destinée, dès le début, à devenir un spectacle : son écriture a été faite au fur et à mesure des premières répétitions de la troupe. En ce qui concerne le décor, la scène sera jonchée de feuilles de livres pour qu’il y ait aussi quelque chose de visuel. « Dans le Tribunal de papier, on voulait aussi avoir un rapport sensuel avec l’objet livre », explique Ines. C’est une ode aux bouquins que ces deux « livrovores » ont décidé de faire, en y consacrant une pièce de théâtre et en le mettant littéralement sous le feu des projecteurs. Pour continuer à en faire une star d’un soir, Ines et Sarah ont crée le collectif, Le Mot Nu Ment il y a peu pour pouvoir se produire dans des festivals régionaux et nationaux. La création de cette compagnie signifie beaucoup : « Désormais, il n’y a pas seulement deux visages pour le projet. C’est une œuvre collective où les comédiens sont autant investis que nous, » concluent-elles.

 

Avec Matthieu Lamour, Tiphaine Galinier, Teddy Mercier, Thibaut Madani, Glenn Corbel et Jessica Stephan  

Tarif réduit : 3 € Tarif normal : 5 €

Dans sa dernière exposition, l’artiste Tr.Kaos malmène l’argent

En octobre 2011, le blog lavierennaise a rencontré l’artiste franco-autrichienne et ancienne psychologue dans le centre psychiatrique Guillaume Régnier de Rennes, Tr.Kaos lors du vernissage de son exposition, Machine à fabriquer des fous ?. Personne révoltée et surtout passionnée, sa rencontre avait été marquante et éclairante sur le sujet de l’Art et sa relation avec la maladie mentale.

L’aliénation humaine, Tr.Kaos alias Traudi, gravite toujours autour de ce sujet. En 2011, la folie et cette année, l’argent. Les dollars et les pièces de monnaie sont omniprésents dans cette exposition. Provocante et dérangeante, comme à chaque fois, le thème et le travail de l’artiste ne laissent pas indifférent. La galerie de l’Orangerie du Thabor accueille ses travaux, qui seront peut-être les derniers exposés en France, jusqu’au dimanche 25 novembre.

 

Photographies de femmes et de poupées entourées de dollars au thème gothique, le message de cette troisième exposition de Tr.Kaos, artiste française d’origine autrichienne, est on ne peut plus clair. L’argent est, selon elle, partout : sur les vêtements, dans les bouches et dans les abysses ou encore sur la croix de Jésus. « Je fais des expositions par révolte. Dans mes expositions, je traite toujours de quelque chose qui me préoccupe, » pose l’artiste et ancienne psychologue dans les centres psychiatriques. « Le monde contemporain ne fonctionne que par l’argent. Cela m’écœure. » « L’argent, c’est très dur d’en parler, » continue sa fille, Yuna Blum. « Cela peut facilement tomber dans le cliché car des centaines de choses existent sur l’argent. C’est même à la mode en ce moment. Dans les magasins, beaucoup de gadgets représentent des dollars. »

« J’aime l’art contemporain et [cet art] est très cruel »

« C’est l’une des expositions de Tr.Kaos qui est la plus explicite. Il n’y a pas besoin d’explications sur ce que l’on voit, contrairement à la précédente, Machine à fabriquer des fous ?, » explique Yuna. Ces motifs interrogent, mettent à mal notre moyen de paiement principal, l’argent. Pour traiter d’un tel sujet, l’artiste a voulu montrer les choses de façon cru : « Je n’aime que l’art contemporain. Et il est très cruel. Il y a du sexe, du sang et de la violence. C’est comme ça qu’est notre société actuelle. » Sur les deux pans de mur blanc amovibles sont mises en scène des personnes qui jouent avec des dollars jonchés sur le sol. Cette performance artistique a été faite dans le cadre de cette exposition. Tr.Kaos l’explique : « J’aime les performances, il faut jouer dans l’Art. »

Anciennement peintre qui considère que la peinture est du « journalisme noble », elle change désormais de cap et se met à la photographie. « J’ai de moins en moins envie de peindre. Désormais, il existe les vidéos et les photos qui sont un recommencement dans l’art. (…) Tout le monde en fait, alors pourquoi pas moi ? » Et en effet, à part une installation, la galerie ne contient que des photographies. Une vidéo a été faite par sa fille et Eva Branellec, vidéaste, pour le vernissage, The Money Race : un personnage androgyne prend son envol à l’aide d’un billet et dégringole aussi vite de ce voyage. Les interprétations sont multiples et Yuna Blum souhaite que chacun ait un propre avis sur le sujet. Comme pour le travail de sa mère lui-même. « Les gens ont plein de choses à dire sur le sujet. Ils ont souvent envie de râler, cela donne à réfléchir. Les réactions sont drôles », s’amuse l’artiste autrichienne.

Mêler l’Art à la maladie : une passion depuis toujours

L’art fantastique qu’elle crée, largement inspiré de la demeure du Chaos, n’aurait pas la patte de Traudi si cela n’avait pas de rapport avec son ancien métier. Il y un an, elle expliquait au blog lavierennaise que « la seule différence entre les malades mentaux et les artistes, c’est que les malades subissent cette folie et les artistes la contrôle ». Fondatrice des ateliers artistiques dans le centre psychiatrique rennais, Tr.Kaos a toujours accordé une grande place pour ses patients, dans sa vie et dans ses lieux d’exposition. « C’est là-bas que j’ai mes plus beaux souvenirs », confesse-t-elle, sourire aux lèvres.

Ainsi, elle laisse à chaque fois une place pour des œuvres réalisées par des malades, autistes principalement. Cette année, elle a épaulé Marc-Antoine pour travailler autour du dollar. Elle avait trouvé ses croquis bons et lui a demandé d’en faire quelques uns pour l’exposition. Tr.Kaos a aussi accroché une illustration sur le thème de l’argent en hommage réalisé par un patient décédé. Michael, lui, a réalisé la bande son qui accompagne l’exposition jusqu’à dimanche à l’Orangerie du Thabor, où pièces de monnaie et froissement des billets s’entrechoquent.

 

Entrée gratuite. Ouverte de 14 à 18 heures.
Le week-end : 10-12 heures et 14-18 heures 

« ça se passe comme ça », la nouvelle web-série Rennaise

En 2007, quatre étudiants Rennais lançaient la web-série, « Mythique », qui parle des aventures d’amis sur un site de rencontres. Puis vint septembre 2011, l’avènement de la web-série grâce à Bref., créée par Kyan Khojandi et Bruno Muschio, diffusée sur Canal +. Un an après, Nicolas Fabié, jeune étudiant de 19 ans, décide de lancer la sienne, épaulé par sa bande de potes, Rémi Loussouarn, Guirec Flecher et Alan Scaviner. La web-série Rennaise est de retour.

« Ca se passe comme ça » met en scène un bachelier qui vient d’arriver à Rennes pour commencer ses études supérieures. Pour l’instant constituée de trois épisodes -et déjà un petit nombre de fans sur Facebook-, cette web-série mûrit au fur et à mesure qu’elle avance, dans la tête des quatre jeunes hommes. Rencontre avec Nicolas Fabié et Rémi Loussouarn, les deux colocataires dans la série comme dans la vraie vie.

 

Ça se passe comme ça a germé dans l’esprit de Nicolas lorsqu’il travaillait à la chaîne, l’été dernier. Déjà un habitué des podcasts sur Internet depuis 2007 avec la Nicosphère ou encore les Reconnus joué avec son compère Teige, l’étudiant en information-communication voulait parler de son arrivée à Rennes sans que cela soit autobiographique. Avec un concept de départ innovant mais pas évident à mettre en place : le personnage principal est dans une situation précise, en soirée par exemple. Il est filmé dans un plan large. Et dès qu’un élément perturbateur apparaît, comme l’arrivée d’une fille à côté de lui, l’environnement est mis sur « pause ». A ce moment-là, le jeune homme énumère plusieurs possibilités d’agir pour enfin conclure par un « ça se passe comme ça quand …». A chaque fin d’épisode, un enseignement. Lors de leurs premiers tournages, Nicolas Fabié, Rémi Loussouarn, les deux acteurs, Guirec Flecher le metteur en scène et Alan Scaviner le caméraman, se laissent prendre par l’histoire et dérivent de cette idée de base. Les premiers épisodes présentent le personnage principal, Nicolas, et son colocataire, Rémi.

« Je n’ai pas envie que cela devienne Plus Belle La Vie »

Le décor est planté : le protagoniste arrive dans un nouvel environnement, à la faculté de Rennes. Sa copine vient de rompre avec lui, il ne supporte plus son colocataire qui ramène des filles à longueur de journée. Il le met à la porte. « C’est un nouveau départ pour ce personnage », explique Nicolas Fabié, « qui ne va pas bien du tout, qui est paumé ». Rémi et Nicolas s’accordent sur ce point : la web-série va traiter d’un sujet réfléchi. « Je n’ai pas envie que cela devienne Plus Belle La Vie avec les problèmes de relations sentimentales, des soucis « gentils » », continue-t-il. Ce dernier, adepte des vidéos drôles et fan de Norman Thavaud, Cyprien, du Palmashow ou encore des Inconnus, avait envie d’arrêter le trop plein humoristique de ses podcasts.

Mettre en lumière un jeune mal dans sa peau, sans pour autant généraliser, est-ce une réalité contemporaine ? « Je me suis rendu compte que pas mal de monde se cachait sous un masque heureux alors qu’au final, le soir, tout seul chez soi, cela ne va pas. » C’est aussi un choix personnel : « Savoir pourquoi il va aussi mal sera l’un de nos prochains épisodes. » Mener une réelle réflexion et ne pas s’en tenir qu’aux soucis quotidiens superflus, voilà l’ambition de la série  ça se passe comme ça . « Cela peut très bien ne pas fonctionner. Il suffit de peu de choses pour que cela devienne caricatural », concède le créateur de la web-série. Mais c’est un risque à prendre.

« Faire découvrir Rennes en même temps » avec des bonus

Pour l’instant, ça se passe comme ça dénombre 3 épisodes, sur un format de 5 minutes -qu’ils souhaitent conserver-. Le problème actuel des jeunes hommes est de ne pas avoir de scénario encore bien défini. Mais ils ont déjà l’évolution de la série bien en tête. Dans le troisième et dernier épisode posté sur internet, la jeune fille, jouée par Maud Grippon, qui retrouve le portable de Rémi prendra une place plus importante dans la série. En somme, créer des saynètes autour de tel ou tel personnage, telle ou telle situation. Cela fait, bien entendu, penser à Bref.. Sur ces paroles, Rémi Loussouarn brandit, d’ailleurs fièrement, l’intégrale de la saison de la série à succès : « Voilà notre idole. » « Le fait que [cette série] se soit arrêté en juin dernier, cela laisse des possibilités car ils avaient le monopole de la web-série », commente Nicolas. Mais ce n’en est pas pour autant une imitation et cela ne se veut pas l’après Bref.

Le montage n’est pas le même, le découpage pas aussi rapide et la voix off peu omniprésente dans Ca se passe comme ça. Les plans sont larges et laissent le temps de suivre les personnages, en mettant en lumière des endroits de Rennes comme le quartier Kennedy ou le quai Chateaubriand. « On veut faire découvrir Rennes en même temps », s’enthousiasme Rémi. Et parler de Rennes, de l’entourage du personnage, de sa vie, veut aussi dire, parler des soirées étudiantes. « Tiens, on fera peut-être un bonus pour les Rennais, un spécial « ça se passe comme ça Rue de la Soif ! » » Les quatre jeunes hommes ont pensé à l’avenir de la série, la première saison sera constituée de 10 épisodes de cinq minutes. L’accueil de « ça se passe comme ça » est favorable sur les réseaux sociaux, depuis sa création en septembre dernier. Il y a cinq ans, Mythique, la série Rennaise, avait été arrêtée pour faute de temps. Mais avec ça se passe comme ça, l’avenir des web-séries à Rennes n’est pas mort. Les séries rennaises sont mortes, vive les séries rennaises !

 

Voir les épisodes de « ça se passe comme ça » :
Episode 1Episode 2Episode 3