Focus sur un blog Rennais #17 : L’atelier de Vyvyane

Toutes les semaines, le blog lavierennaise vous fait découvrir un blog à travers une interview du créateur ou de la créatrice.

Musique, littérature, cuisine, politique, bande-dessinée, le blog lavierennaise ne ferme aucune porte ! Et si cela vous intéresse, vous pouvez me contacter en remplissant le formulaire ‘Contact’ ci-dessus.

Aujourd’hui, le blog lavierennaise vous propose de découvrir le blog l’Atelier de Vyvyane, crée par Viviane, jeune étudiante en prépa Khâgne/Hypokhâgne au lycée Châteaubriand, à Rennes. Depuis août 2011, elle montre à travers des photos sur son blog, ses créations au crochet, tricot et couture. Dans l’interview, on parle de la création Rennaise, des cadeaux de Noël à faire fait main et du tricot qui redevient tendance.

Blog lavierennaise : Bonjour, peux-tu te présenter s’il te plaît ?

Viviane : Je m’appelle Viviane avec deux i, je suis étudiante, je viens d’arriver à Rennes qui est une très belle ville et je fais de la couture, du tricot et du crochet à mes heures perdues… Et j’en ai beaucoup ! (Rires)

Ah, tu trouves quand même le temps malgré la prépa littéraire ?

Techniquement, je n’ai pas beaucoup d’heures. Finalement, j’y passe tout mon temps libre !

Ton blog L’atelier de Vyvyane est la continuation d’un autre blog…

… Qui n’existe plus ! Il y a trois ans environ, j’ai commencé à faire des petites choses à la couture et au crochet donc j’ai crée un blog. J’ai changé de plateforme en août 2011 car il n’était pas beau esthétiquement. Il n’y avait pas de belles photos, c’était juste pour montrer ce que je faisais.

Dans les premières pages de L’atelier de Vyvyane, tu floutais tes photos où tu apparaissais. Au départ, tu voulais garder l’anonymat ?

Ce n’était pas une question d’anonymat mais d’utilisation de l’image. Je n’aime pas le fait de mettre ma tête sur Internet mais depuis peu, je fais attention à la qualité de mes photos. Je trouve que ce n’est pas beau avec du floutage au milieu. Par contre, je continue de couper les têtes des gens que je prends en photo par respect pour leur image.

Tu y montres tes travaux au tricot, couture, crochet, etc., comment ça t’est venue à l’idée ?

J’ai vu mes grand-mère tricoter, coudre. C’est familial, ma mère est une tricoteuse acharnée. Par contre, elle déteste la couture et ne s’est jamais mise au crochet. Moi j’ai commencé par la couture parce que j’aime bien faire des vêtements pour les poupées et pour moi. Ensuite le crochet et le tricot.

« Actuellement, il y a un renouveau de la pratique des travaux manuels »

Charlotte Iung est une « serial tricoteuse », étudiante en arts plastiques, qui a relancé l’idée des cafés tricot pour les jeunes. Est-ce que tu trouves que les 20-25 ans se remettent à ces pratiques ?

Oui et il n’y a pas que les jeunes d’ailleurs. Pendant très longtemps, on a pensé que c’était vraiment pour les grand-mère. Depuis peu, les femmes de tout âge s’y remettent car on est en période de crise et on se dit que cela va être plus économique. C’est vrai, en un sens et c’est beaucoup plus agréable de faire les choses soi-même. En plus, les gens qui font de la couture, du tricot, du crochet en parlent à leur entourage et beaucoup répondent : « Oh, c’est vrai, j’aimerais bien apprendre ! ». Finalement, ça pousse des gens à s’y mettre aussi. Il y a vraiment un renouveau actuellement.

Quelques conseils à ces personnes qui, justement, aimeraient s’y mettre et qui n’osent pas ?

Il ne faut pas avoir peur. Il ne faut pas non plus se dire qu’il faut avoir un matériel énorme car ce n’est pas vrai. On peut très bien commencer sans machine à coudre par exemple. Des aiguilles à tricot et un crochet, ce n’est pas très cher. Il faut se dire que si on rate, ce n’est pas grave, on recommencera. Il existe des bouquins qui nous aident quand on se lance. Mais il ne faut franchement pas avoir peur car on est toujours contents de ce qu’on a fait et plus on progresse, plus on est fiers. Finalement, si cela devient une passion, les outils on les acquiert au fur et à mesure. Les techniques aussi.

Pour toi maintenant, c’est une passion ?

Oui ! Maintenant, j’ai beaucoup d’équipement que je n’avais pas du tout à mes débuts.

« On ne peut pas regarder la société sans regarder les vêtements »

Dans ton blog, il y a une catégorie « Les rubriques de la mode ». C’est un domaine qui t’intéresse ?

Oui mais je ne la suis pas, du tout. Je trouve que c’est un fait sociologique très intéressant, la mode. J’ai des créateurs que j’adore, il me semble qu’on ne peut pas regarder la société sans regarder les vêtements.  Certaines personnes méprisent un peu les couturières car ce sont des « petits métiers ». Et c’est faux ! Pour preuve, on porte tous des vêtements. C’est une des choses principales que l’on fait dans la journée. La mode me fascine complètement. Mais dans les défilés de mode, les vêtements sont bien souvent importables…

J’ai vu que tu aimais bien les vêtements colorés !

Beaucoup ! (Sourire) Il fait toujours gris en Bretagne… (Rires) Il faut se créer une mode à soi, suivre la mode servilement c’est accepter de porter des choses qu’on aime pas, juste parce que c’est à la mode. Ce qui est dommage. Et puis la morphologie fait que des fois, on ne peut pas porter tout ce qu’on aimerait. Personnellement, les mini-jupes je ne peux pas… (Rires) ! J’avoue complètement et j’assume de ne pas être à la mode. Finalement, il y a très peu de gens qui le sont tout à fait.

Maintenant, il y a cette envie de ne plus ressembler à tout le monde et faire ses vêtements soi-même y joue peut-être…

Finalement, il y a plein de gens passionnés de couture mais on les trouve sur internet, notamment sur le forum anglophone Thread and needles. On poste les photos de nos projets, cela donne de l’inspiration et on voit ce que font les autres.

Tu connais un peu le milieu des créateurs Rennais même si tu viens juste d’arriver dans la capitale bretonne ?

Honnêtement, non. Après je regarde des petites boutiques de créateurs et je bave devant. (Sourire)

Peut-être n’est-ce pas assez mis en avant ?

Ce qui est mis en avant, c’est le côté « mode » du créateur dans des boutiques mais pas du tout le côté « faire soi-même ». Ce sont des gens qui vendent ce qu’ils ont fait mais par exemple, pour les café-tricot, il n’y a pas de publicité. On tombe dessus un jour comme ça.

Les café-tricot organisés par Charlotte à l’Antipode Mjc à l’occasion du festival Cultures urbaines, tu aimerais y participer ?

J’en ai très envie, il faut juste que je regarde les horaires…

Tu t’y intéresses toi au phénomène de yarnbombing ?

J’ai vu quelques photos de temps en temps, cela m’amuse beaucoup mais je n’y suis jamais plus intéressée que cela. Si un jour j’avais l’occasion de rentrer dans le mouvement, ça devrait être marrant !

Tu as dit sur ton blog que tu aimais beaucoup la période de Noël. Qu’est-ce que tu conseillerais de faire fait maison pour les cadeaux de Noël, pour les gros retardataires ?

Pour ceux et celles qui savent déjà coudre, recouvrir des cahiers avec une pochette. Cela prend moins d’une heure. On achète un cahier ou on le fait. C’est vraiment très sympa, utile et personnalisé ! Après, les écharpes. En ce moment, c’est la grande mode et accessible à tout niveau. Si on apprend à monter les mailles au tricot, cela ne prend pas beaucoup de temps. Enfin cela dépend de la vitesse à laquelle on tricote… (Rires) En fait, je cherche toujours des idées cadeaux ! Par exemple, faire une petite pochette et y glisser des cadeaux achetés. Quand on fait les cadeaux soi-même, on ne dépense pas beaucoup et on y met tout son cœur même si ce sont des petites choses, comme une écharpe. Finalement un cadeau que quelqu’un nous a fait de ses mains, c’est beaucoup plus important qu’un cadeau plus gros.

Hauts, pochettes, jupes font partis des vêtements que tu fabriques. Quel est l’autre vêtement que tu aimerais savoir faire ?

Mon grand défi là, c’est de faire un pantalon parce que les modèles de beaux pantalons c’est plus difficile à trouver. Le grand défi 2013 ! (Rires)

« La mode découle de la création mais la création ne découle pas de la mode »

La mode et la création, c’est la même chose ?

Créer, c’est indépendant de la mode. La création, c’est d’abord l’imagination et après on se met à faire du dessin, de la couture ou autre chose. La mode découle de la création mais la création ne découle pas de la mode ! Le domaine de la mode m’intéresse beaucoup mais c’est quand même un milieu fermé à une élite qui peut la payer. La création permet de s’en éloigner et de recréer une autre mode.

Trouves-tu que la création est de plus en plus mise en avant ?

Oui parce que justement ces petits créateurs, dans les boutiques sont remis au goût du jour, comme les produits locaux. Effectivement, le fait main est très « tendance ».

D’ailleurs comme l’a dit Coco Chanel, « La mode se démode, le style jamais ». (Sourire) Quels sont les trois choses que tu aimes fabriquer ?

Je crois que la première chose, ce sont les nounours. J’aime l’idée que dans les oursons, il y ait autre chose que simplement de la fourrure à l’intérieur. J’aime prodigieusement l’idée qu’après un peu de laine et de tissu, on ait crée un petit être trop mignon. Même si ce n’est pas la chose la plus facile à faire car c’est petit et demande beaucoup de détails. En deuxième, les hauts car c’est facilement mettable et en dernier, les pulls. Tu y mets un temps fou, tu y passes des mois et des mois et une fois que tu l’as fini, il est chaud et douillet ! (Sourire)

Dernière question, trois endroits culturels que tu aimes à Rennes ?

Le ciné TNB car il passe vraiment des films supers !

D’ailleurs, je ne sais pas si tu as vu le documentaire Les Invisibles  qui y est diffusé ?

Super ! Un beau film ! Après en lieu culturel… Je dirais la bibliothèque Les Champs Libres, tout le monde peut y aller. C’est très important qu’il y ait un endroit comme cela, ouvert à tous. En fait, je trouve que tout endroit est culturel. Tu peux trouver plein de choses biens en fouillant un peu et finalement, ce n’est pas forcément les lieux qui t’apportent le plus. Moi ce matin, j’ai découvert un panneau d’une rue où je passe tout le temps qui raconte son histoire. Je trouve que ce sont des petites choses comme cela que tu découvres en te baladant. Quand tu prends un peu la peine de lever les yeux, ça peut t’apporter beaucoup. Il faut s’intéresser à  sa ville.