Focus sur un blog Rennais #20 : La Chronique facile du mercredi

Toutes les semaines, le blog lavierennaise vous fait découvrir un blog à travers une interview du créateur ou de la créatrice. Musique, littérature, cuisine, politique, bande-dessinée, le blog lavierennaise ne ferme aucune porte ! Et si cela vous intéresse, vous pouvez me contacter en remplissant le formulaire ‘Contact’ ci-dessus.

Aujourd’hui, le blog La vie Rennaise vous propose de découvrir La Chronique facile du mercredi tenu par Julien, qui refait le Web en long et en large pour le comprendre et (nous) l’expliquer. Il a choisi d’aborder les mèmes, ces petites bêtes dont tout le monde entend parler actuellement mais dont on sait peu de choses. C’est le moment donc de parler avec lui du Grumpy Cat, du Harlem Shake, du Gangnam Style et du Nyan Cat.

Bonjour ! Peux-tu te présenter s’il te plaît ?

Julien Evrard, en formation de création de site internet, habitant rennais.

Au début, la Chronique facile du mercredi était mise en ligne sur le site du Post.fr puis il y a un an, tu es passé sur WordPress puisque le site a fermé.

Le Post.fr est un site participatif à la base. Je m’y suis inscrit et j’ai été pris au jeu d’écrire quelques petits articles d’opinions. A l’époque, il y avait un petit Président, très énervant appelé Sarkozy… (Sourire) Je ne l’aimais pas et je lui consacrais des éditoriaux. J’ai trouvé des lecteurs, j’étais content et j’ai continué !

Ton aventure sur ce site-là a duré deux ans.

Oui, quelque chose comme cela. Je regardais beaucoup de vidéos sur le Net qui avaient un rapport avec les mèmes. Et puis je me suis dit « Tiens, ce serait marrant de faire tous les week-end un sujet dessus ! ». Au final, ma chronique s’est faite le mercredi car je n’avais pas de temps le samedi et le dimanche. Cela consistait à recopier ou traduire des bouts de textes d’autres sites, donc c’était « facile ». D’où le nom, la « Chronique Facile du mercredi » !

Tu y parles du phénomène Internet et de son actualité ou que des mèmes en général ?

Cela dépend. A une époque, je voulais juste reprendre des trucs d’Internet mais je me suis rendu compte que de plus en plus, les internautes s’en servent pour reprendre l’actualité.

D’ailleurs, qu’est-ce qu’un mème ?

Ah, bonne question ! Je pourrais te donner l’explication concrète qui vient de la génétique. C’est un « truc » qui se duplique tellement qu’il arrive à s’auto alimenter. Tout est parti de gags sur des forums qui devenaient récurrents. Cela en était de la « private joke » à force. Il y a de l’actualité dedans parce que c’est devenu un moyen de faire du gag et de parodier l’actualité. Je me souviens, j’ai écrit toute une série d’articles l’an dernier sur Occupy Wall Street. C’étaient des étudiants très jeunes qui ont une grande culture Internet. Énormément de panneaux faisaient référence à des mèmes ou citations issues de la pop culture comme les dessins animés. Cela devenait très intéressant car ça a commencé à sortir dans la rue, tels des slogans politiques. La phrase « Nous sommes tous les 99% » a été réutilisée par la suite par les mèmes.

Du coup, les mèmes peuvent être aussi bien les rage comics que les gifs.

Cela peut être tout, même de la vidéo. Du moment qu’il y ait une idée. Ce n’est pas un buzz, le buzz c’est une vidéo et puis basta. Le même va être récupéré par des personnes qui vont refaire des choses dessus et la re-parodier presque indéfiniment en créant des parallèles, etc. Du coup, cela devient super dur de savoir d’où cela vient. Il y avait toute une culture derrière.

Celle de la génération des années 90 ?

Voilà, par exemple, le Nyan Cat est devenu un même, pas parce que c’est un chat qui chiait des arc-en-ciel, mais parce que cela reprenait une logique déjà présente avant : une musique en boucle. Ensuite cela a été détourné, le chat se retrouvait dans différents endroits, il y en a eu des milliers ! Et en plus, on ne sait pas d’où cela vient. Un jour, un mec a eu l’idée de faire le Nyan cat et au final, on a pas plus d’informations. C’est tellement parti d’un délire qu’on ne sait même plus qui en était l’auteur à la base.

Tes sources, tu les trouves sur quels sites ?

Beaucoup Knowyourmeme.com ! (Rires) A une époque quand j’ai commencé, ce site n’existait pas. Du coup, je me sourçais à droite, à gauche. Mais ceux qui en parlaient, étaient déjà des sites comiques alors ils traitaient le sujet de façon ironique en anglais. Très difficile à comprendre. Knowyourmeme est très bien sourcé et clair.

« [Comparé à avant,] 4Chan n’est plus le site où les mèmes se créent »

Comme tu l’as dit, cela reprend souvent des faits d’actualité. Par exemple, la démission du pape dernièrement. Faire une chronique hebdomadaire, est-ce que c’est quelque chose de facile à faire pour toi vu l’information qui circule très vite ?

Non ! (Rires) ça devait être facile au début ! Cela me pousse à écrire un article parce que des fois le mardi soir, je ne sais pas quoi faire. Du coup, je vais jeter un coup d’œil sur Knowyourmeme ou 4Chan, le site de base. Même si maintenant, ce n’est plus vraiment l’endroit où cela se crée. C’est aussi l’endroit où le mouvement Anonymous est né. 4Chan, c’est la « poubelle du Net » : il y a à boire et à manger, tout et n’importe quoi mais c’est là-dedans que les mèmes sont nés.

Est-ce que, par exemple, le lundi soir il y a quelque chose qui t’intéresse et tu te dis « Il faut absolument que j’en parle maintenant ! » ?

Non, je me tiens au rythme de l’hebdomadaire. Ce n’est pas de l’actu’ pure, brute. Quand je trouve quelque chose de marrant, je me dis que cela peut alimenter quelque chose d’autre plus tard. Des fois, il y a des articles que je prépare depuis un mois et demi ! Le dernier que j’ai fait sur la bande dessinée Homestuck, une web comic. Elle a une base de fans énorme. Cela m’a pris un temps fou, puis j’ai dû tout décortiquer. J’ai tout collectionné et regardé tous les gags web qui ont été faits autour. Si un mec tombe sur un mème en rapport avec cette BD et n’y comprend rien du tout, j’ai envie qu’après avoir lu ma chronique, il ait compris.

Tu veux expliquer à ton lectorat ce que c’est.

Voilà, montrer pourquoi c’est drôle même si un gag en soi ne s’explique pas, il y a tellement de références dedans…

« Des fois, les mèmes, c’est juste une histoire de coup de pot »

C’est drôle mais cela peut aussi être politique. Par exemple, tu expliquais dans un de tes articles que l’équipe de communication de Barack Obama s’était essayé aux mèmes.

C’est un bon moyen, cela fait une pub gratuite : quand quelque chose est parodié et est expédié partout sur le Net, le publicitaire en rêve ! Mais quand ils tentent le coup, cela se voit à mille kilomètres, du coup ce n’est jamais repris. On se demande pourquoi telle vidéo va être plus reprise plutôt qu’une autre. Des fois, c’est juste le coup de pot.

Par exemple, est-ce que le Harlem Shake en est un ?

Oui !

Une émission de télé-réalité américaine a repris la danse puis Les Anges de la Télé-Réalité, Cauet, Cyril Hanouna, etc., cela ne s’arrête plus… (Rires)

Les grands médias s’accaparent un peu plus Internet et essaient de comprendre un peu ce qu’il s’y passe. Avant avec une chronique toutes les semaines, je me disais  que c’était suffisant pour tout aborder. Mais souvent il y en a qui me passent sous le nez… Comme par exemple, le Gangnam Style. Après coup, je me suis dit que j’aurais dû écrire quelque chose sur le chanteur, Psy. Mais il y avait déjà beaucoup trop d’articles qui en parlaient. Ce gars-là était quand même jugé trop moche pour faire de la musique coréenne à ses débuts. (Rires) C’est une énorme revanche, maintenant on l’entend partout dans le Monde !

« Désormais, le mot mème veut dire tout et n’importe quoi »

Qu’est-ce que cela représente pour nous la culture de l’humour sur Internet ?

Pour nous ? Et bien, cela pourrait ne rien représenter du tout. J’ai peur qu’à un moment, cela redevienne des blagues que l’on retrouve un peu partout depuis que le Net est né. Je crois même que  la première image envoyée sur la Toile était déjà un gag. L’humour n’est pas nouveau et existera peut-être toujours sur le web mais le mot mème est devenu galvanisé pour dire tout et n’importe quoi, du moment où c’est une blague drôle.

Justement, comme sur Internet tout est éphémère, comment vois-tu l’avenir de ces gags ?

Il y a déjà des mèmes morts ! A une certaine époque, on disait qu’un même était mort lorsqu’il devenait trop mainstream (ndlr : trop connu de tous). Maintenant, il y a énormément de rage comics. Beaucoup pensent que ce sont des mèmes d’ailleurs. Avant pour expliquer que ce qu’était, c’était la croix et la bannière. Maintenant, un phénomène comme le Gangnam Style, cela ne sert à rien de le faire parce que tout le monde sait ce que c’est. Personnellement, j’aimerais me plonger dans les vieux gags qui n’ont jamais été expliqués ou les choses moins traitées que d’ordinaire.

Lequel est ton préféré ?

Celui qui me fait le plus rire en ce moment, cela s’appelle The Overly attached girlfriend. Une fille parodie une chanson de Justin Bieber et à un moment, elle écarquille grand les yeux. C’est à mourir de rire ! Certains gags sont très drôles, ils sont totalement anti-politiquement corrects (Rires).

Internet, c’est l’impolitiquement correct.

C’est aussi pour ça que tout cela est né sur 4Chan. Des fois, le mec te lance des blagues néonazies. Tu ne sais pas si il l’est vraiment ou pas. Ce qui est drôle, c’est ce franchissement de la ligne.

Tes prochaines idées d’articles ?

Ce que j’adorerais, c’est parler un peu plus de webcomics, de dessins animés et de les présenter, expliquer pourquoi il y a eu un réel culte autour.

Le même en fait, vient d’un comic, d’un film, etc.

Ou d’un forum ! Cela a toujours son origine quelque part, rares sont ceux qui sont créés ex nihilo. J’ai écrit trois articles l’année dernière sur la série Mon Petit Poney. J’ai regardé deux saisons et je trouve cela très drôle. Sur Internet, il faut toujours être à la page. Les internautes trouveront tout le temps un truc sur lequel ils seront fans, que toi tu ne comprendras pas forcément et qui t’obligeras à aller chercher ce que c’est. C’est toujours infini : je ne pensais pas que j’allais regarder cette série il y a deux ans, je ne savais pas que j’allais lire un énorme webcomic il y a quelques mois et dernièrement, un jeu vidéo faussement japonais en texte. C’est dans les cartons, j’attends le bon moment pour en parler sur mon blog.

Pour Mon Petit Poney, tu as montré des gifs sur ta Chronique…

Oui, des gifs, des images, des parodies. J’ai fait un sous-titre de passages. Il y a tout un groupe de fans très présent sur Internet sur la série, effervescent et qui connaît les codes des mèmes pour les ressortir. Un site est entièrement consacré au Petit Poney, mis à jour quotidiennement avec dix à quinze nouveaux gags. Et ce sont les meilleurs !

Que penses-tu des Tumblrs qui sont de plus en plus à la mode ?

Il faut que je me mette à jour sur les Tumblr, j’ai du mal avec cette plateforme, je n’en ai pas créé. En ce moment, le gif animé est revenu sous le feu des projecteurs. Il y a de très très bonnes choses comme de très mauvaises. Ce qui m’amuse, c’est de savoir comment les internautes expriment leur joie, colère, tristesse. Depuis qu’Internet est né, tous les deux ou trois ans, ils changent notre façon de nous exprimer. Au début, c’était les smileys, ensuite les smileys qui bougent, les acronymes « lol », « mdr », etc., puis les rage comics. Et maintenant, ce sont les gifs animés de films qui renvoient à l’émotion que tu ressens au mome,t même. Ce serait une bonne idée d’article ça ! Peut-être que dans trois ans, cela changera encore ? On se renouvelle tout le temps pour dire exactement la même chose depuis des décennies !

Parlons local, quelles sont tes adresses préférées à Rennes ?

Les bars (Rires) ! Le Papier Timbré, Le 1675 (ndlr : qui a ouvert il y a quelques mois) et le Ty Anna, bonne ambiance. J’aimais aussi beaucoup La Vie Enchantiée ! Le Haricot Rouge aussi avec une petite part de moelleux au chocolat…

Merci d’avoir répondu à mes questions Julien et de m’avoir éclairé sur le sujet !

Focus sur un blog Rennais #19 : Les Rennaises hurlantes

Toutes les semaines, le blog lavierennaise vous fait découvrir un blog à travers une interview du créateur ou de la créatrice.

Musique, littérature, cuisine, politique, bande-dessinée, le blog lavierennaise ne ferme aucune porte ! Et si cela vous intéresse, vous pouvez me contacter en remplissant le formulaire ‘Contact’ ci-dessus.

Aujourd’hui, le blog lavierennaise vous propose de découvrir le blog Les Rennaises hurlantes tenu par Muriel, jeune femme salariée dans une agence web, qui traite des bonnes adresses à Rennes, culinaires et vestimentaires entre autres.  Idée de création de réunions entre blogueurs sur la thématique du blog, quel est le meilleur cupcake entre Bagels & Cakes et Surprise Party, nouvelles boutiques rennaises et la raison du nom « les Rennaises hurlantes », voilà quelques sujets abordés avec elle.

 

Bonjour Muriel ! Peux-tu te présenter s’il te plaît ?

Je suis Muriel, j’ai 25 ans, j’ai fini mes études l’année dernière et j’ai fait un stage en agence web. Je travaille dans la gestion de projets web et la rédaction pour le web optimisée pour le référencement. En parallèle, j’ai monté mon blog pour pouvoir expérimenter WordPress parce que l’agence où je travaillais, avait son propre logiciel. J’avais aussi envie d’écrire pour moi parce qu’à force d’écrire pour les clients, on se perd un petit peu.

Sur ton blog les Rennaises hurlantes, tu parles des bonnes adresses à Rennes.

Oui voilà. Ce que j’aime bien en arrivant dans des grandes villes, c’est découvrir les endroits propres à la ville et pas seulement les grandes enseignes qu’on peut retrouver partout. J’aime bien la vie citadine. Je préférais développer un blog sur ça plutôt que sur ma personne.

Trouves-tu que ce type de blogs, de bonnes adresses, n’est pas assez développé ?

Si, il y en a certains comme Rennes à coup de cœur qui parlent de Rennes ! Mais c’est vrai que dans cette ville, il y a beaucoup de blogs mode dont le principe est d’être centré sur la personne. Je trouve ça un petit peu dommage.

Comment s’est crée ton blog qui est tout nouveau ?

Il s’est avéré qu’après mon stage, j’ai été embauchée à mi-temps et j’avais beaucoup de temps pour moi. En parallèle, j’avais envie de recentrer sur mes compétences web personnelles pour les développer, sur des sujets qui me plaisent.

Tu y parles surtout de restaurants et de petites boutiques…

Oui, ce sont un peu des thèmes « faciles » mais j’écris en même temps pour un autre blog de web-marketing, La Gazelle du web. Lorsque j’ai commencé mon blog, je ne pouvais pas reprendre les sujets dont je traitais sur la Gazelle. Le côté technique du blog m’intéresse mais je ne peux pas trop en parler sur les Rennaises Hurlantes parce qu’en terme de référencement, poster deux fois le même article, c’est de la duplication de contenu donc ce n’est pas joli pour les deux blogs. Pour le moment, je reste sur ces deux thématiques. Je voulais aussi axer sur les sorties mais je n’ai pas encore eu le temps d’exploiter cela, comme le blog est tout récent.

Depuis combien de temps l’as-tu crée ?

Il est référencé par Google et visible sur internet depuis fin novembre-décembre, je dirais. Le référencement, c’est un défaut que j’ai parce que j’ai appliqué ce que je fais professionnellement sur mon propre blog. Il y a toujours cette obsession de bien choisir les mots clefs …

(Rires) Tu as écrit que ce blog est un blog pour les filles. Est-ce que tu souhaiterais aborder d’autres thèmes que ce dont tu traites déjà ?

Comme je le disais, le web-marketing ! Pour moi, il faudrait que je fasse un second blog parce qu’on ne peut pas faire un mélange des genres sur un blog. Cela peut embarrasser les lecteurs. Peut-être conseiller les blogueuses, faire des réunions sur le référencement entre blogueuses à Rennes.

D’accord, donc tu ciblerais vraiment sur les blogueurs, les blogs et leurs outils d’utilisation.

Oui, sur la plate-forme WordPress en particulier.

Que penses-tu de la blogosphère rennaise à part le fait qu’il y ait beaucoup de blogs mode ?

Il y a quelques blogs que je suis comme DansMaCuizine que je trouve très abouti techniquement et graphiquement. Je le trouve magnifique en tout point ! Les réunions entre blogueurs sont un peu moins développées qu’à Nantes, je trouve.

Tu aimerais bien réunir les blogueurs Rennais.

Oui, au delà du thème du blog mais justement réunir autour du blog en soi. Techniquement, il y a plein d’astuces à connaître.

« Cela m’intéresserait d’échanger sur le thème « être blogueur » »

Et même pour se rencontrer !

Il y a quand même un lien qui nous lie, c’est le blog. Donc quelle que soit la plate-forme, il y a toujours des choses à savoir. Cela m’intéresserait beaucoup d’échanger sur le thème « être blogueur » et pas sur le thème du blog.

J’ai vu que tu parlais de créations rennaises. Je voulais savoir quels créateurs préférais-tu ?

The No Factory, créatrice de vêtements, que j’ai rencontré au Marché de la création. Du peu que j’en ai vu, je trouvais que c’était vraiment abouti. Il y a aussi les sérigraphies de l’Atelier du Bourg, découvertes pendant le marché de Noël du Jardin Moderne. Et malheureusement il y avait les Simones, rue Victor Hugo…

… Qui ont fermé mais un nouveau magasin l’a remplacé qui s’appelle Bloom Shop.

Je trouvais ça dommage que les Simones ferment car j’aimais bien ce qu’elles faisaient. Sinon il y a une créatrice de bijoux peu connue, Korinne qui est à la base graphiste et qui fait des bijoux à partir de ses créations réalisées sur Photoshop.

Tu parles sur ton blog de l’Atelier des chefs, as-tu testé ?

Oui, j’ai testé à Nantes car j’en suis originaire. Je voulais vraiment le faire mais il n’y avait pas encore d’ateliers à l’époque, à Rennes. C’était vraiment bien, j’avais pris le thème des toasts, l’atelier avait eu lieu en avril, c’était pas le moment de prendre le thème macarons ! On peut manger sur place après avec un petit verre de vin offert. Juste un petit bémol : j’étais accompagnée d’une personne et les ateliers se faisaient en groupe de quatre. J’aurais bien aimé le faire seulement avec la personne qui était avec moi ! (Rires) Finalement, ce n’est pas facile de cuisiner avec quelqu’un qu’on ne connaît pas. Mine de rien, savoir partager une cuisine ce n’est pas évident, même avec quelqu’un qu’on connaît. Donc je conseille celui de Rennes même si je suis allée à Nantes car sur le concept de l’Atelier des Chefs, c’est le même décliné et souvent le même thème : sushis, macarons, etc.

Il y a de nouveaux restaurants qui ont lancé ce concept d’ateliers de cuisine, en as-tu entendu parler ?

Miss Dom a lancé cela.

Ah oui ?

Samedi prochain (ndlr : samedi 12 janvier), je crois oui. J’ai vu ça sur Facebook.

Intéressant ! Personnellement, je pensais plutôt au restaurant gastronomique Aozen et Les P’tites Bulles qui fait des cours de cuisine à domicile.

On peut commander en plus pour les P’tites Bulles. J’ai aussi été invitée à la conférence de presse de Cook and go, qui va ouvrir rue de la Parcheminerie derrière République. C’est à peu près similaire à l’Atelier des Chefs. Par contre, on ne peut pas manger sur place. C’est moins technique que l’Atelier qui l’est beaucoup, j’ai trouvé. A Cook and go, si on a besoin de cuisiner pour plusieurs et d’être aidé, on choisit le menu qu’on veut faire et on y va. Il y a des menus à la carte. C’est un peu une cuisine décomplexée, peut-être un peu moins conviviale.

Les cours de cuisine et la cuisine se développent beaucoup à Rennes.

Oui, en arrivant à Rennes il y a quelques années, c’est ce que je trouvais dommage. C’est pour cela que je suis partie à Nantes pour faire l’Atelier des Chefs. Au début je m’étais renseigné et j’étais tombée sur un atelier culinaire de Bretagne où étaient proposés des plats bretons, très lourds. Pas de cuisine très actuelle.

Un de tes articles traite des bagels et des cupcakes…

Alors ça au début, j’allais aussi à Nantes en manger ! (Rires) Il y en avait pas à Rennes, de bagels. J’étais déçue qu’il n’y en ait pas à Rennes, d’ailleurs.

Et il y a aussi Surprise party qui a ouvert il y a peu.

J’y suis allée aussi, par contre il n’y a pas de bagels ! (…) La carte de fidélité pour Bagels & Cakes que je trouve sympa, est presque pleine !

Quels cupcakes préfères-tu entre ces deux magasins ?

Je ne les ai pas tous goûtés ! (Rires) Mais j’aime bien le vanille topping fraise, cœur caramel de Bagels & Cakes.

« Je veux garder mon blog sur le long terme »

Pourquoi as-tu appelé ton blog « Les Rennaises Hurlantes » ?

Tu remarqueras que mon nom de domaine n’est pas les Rennaises Hurlantes mais blogueuses hurlantes. Je voulais mettre les rennaises hurlantes au début mais je me suis dit qu’on n’était pas à l’abri d’un déménagement. Je veux garder le blog sur le long terme et je ne veux pas perdre mon nom de domaine et toute son ancienneté. J’ai choisi les blogueuses hurlantes au cas où. Pourquoi le choix de Rennaises hurlantes, alors ? Parce que cela parle de Rennes (pour les « Rennaises ») et hurlantes parce que la première fois que je suis allée à Rennes, j’ai été rue Saint-Malo où se trouve le bar la Bernique Hurlante. La devanture est géniale et je suis longtemps restée devant en me disant « C’est quoi ce nom de malade ?! » (Rires). Cela m’a marqué. Pour moi Rennes, mon premier souvenir est la Bernique Hurlante. Et quand je vois les Rennaises hurlantes, je vois plutôt une femme avec un magnétophone qui crie l’info fort.

Nous sommes le lendemain des soldes, vas-tu en parler ?

C’est chose faite ! Je parle surtout des trucs biens que j’ai vu mais on ne me voit pas en photo avec mes achats. Je parle surtout du mieux que j’ai pu voir. J’ai fait mon petit tour des soldes parce que je ne suis pas accro’ à ça mais j’aime bien les bons plans ! J’aime qu’on me le dise alors j’aime bien dire quand il y a quelque chose de bien. Et j’ai remarqué hier qu’il y avait trois bonnes choses vraiment intéressantes que je voulais partager. D’ailleurs, j’ai fait un appel à témoins à la fin, si quelqu’un a un bon plan, qu’il le partage !

Les Rennaises hurlantes est aussi un blog participatif, c’est ça ?

Oui, on peut pas être partout à la fois. On ne peut pas être au four et au moulin, on ne peut pas faire toutes les sorties, toutes les expos, etc. Et combien de fois j’ai raté des bonnes choses qui avaient l’air super parce qu’on ne m’a pas mise au courant ! Le blog, c’est un moyen d’avoir ces informations là.

Comment cela se mettrait en place ?

De n’importe quelle façon : par mail, dans un commentaire, etc. Je suis toujours preneuse ! (…) Pour l’article des soldes, je parle d’Antoine & Colette. J’aime bien l’idée de la seconde main, de la récup’. Tu me disais que j’aime bien parler des créateurs ou des petites boutiques parce que dans les franchises, on trouve toujours les même choses. Je trouve cela bien de mettre en lumière ce qu’il se passe localement.

« L’homme est une femme comme les autres »

Tu as l’air d’être une Nantaise revendiquée !

Non. (…) Ce que j’aime bien, c’est de découvrir des nouvelles villes. Je ne me revendique pas forcément Nantaise. Je fais forcément les comparatifs car ce sont les deux villes que je connais pour le moment. C’est bien d’avoir ses repères dans plusieurs villes.

Est-ce que cela t’intéresserait d’ouvrir des catégories mixtes pour hommes et pour femmes ?

Oui, totalement ! Je ne cache pas que j’écris des articles en parlant de moi, je suis une fille donc j’écris au féminin c’est sûr. Et si il y avait des articles avec une étiquette « mixtes », ce serait entre-coupé par des articles féminins et je ne crois pas que les hommes s’y retrouveraient vraiment. J’ai envie d’écrire pour les filles. Je n’ai pas envie de perdre la couleur initiale de mon blog. Les restaurants, cela peut aussi intéresser les garçons. A Rennes, c’est vrai qu’il n’y a pas beaucoup de blog lifestyle pour hommes. C’est dommage car c’est bien aussi, l’homme est une femme comme les autres ! (Rires) Les garçons sont contents de découvrir un nouveau pub par exemple.

Dernière question, les trois dernières adresses de Rennes que tu as bien aimé ?

Elles ne sont pas forcément nouvelles mais j’aime bien le Bistrot à tartines. C’est l’endroit où je reviens le plus souvent manger ou boire un verre. Ce que j’aime bien, c’est pouvoir y manger, pouvoir prendre un thé ou un verre sur la terrasse le soir. C’est un peu le bistrot-restaurant multi fonctions ! J’aime bien pouvoir y aller quand je veux, cela ne ferme pas entre midi et 18 heures. Avec une bonne ambiance. Et ce pub, Frogs and Friends (ndlr : où on se trouvait pendant l’interview). Là aussi, il y a une vraie ambiance. On rencontre plein de gens : cela va du groupe de jeunes le soir aux familles le samedi, après le marché des Lices. Niveau vêtements, j’ai envie de dire Suppléments d’âme, rue Victor Hugo. C’est un genre de droguerie, ils vendent de la laine et plein de petits accessoires pour faire bagues, tissus. Do it Yourself quoi, activité que j’adore faire !

Merci d’avoir répondu à mes questions Muriel !

Focus sur un blog Rennais #18 : Culture Extensive

Toutes les semaines, le blog lavierennaise vous fait découvrir un blog à travers une interview du créateur ou de la créatrice.

Musique, littérature, cuisine, politique, bande-dessinée, le blog lavierennaise ne ferme aucune porte ! Et si cela vous intéresse, vous pouvez me contacter en remplissant le formulaire ‘Contact’ ci-dessus.

Aujourd’hui, le blog lavierennaise vous propose de découvrir le blog Culture Extensive, tenu par une dizaine d’anciens étudiants en Master 2 Médiation du Patrimoine, à l’Université Rennes 2 Haute Bretagne. Le fest-noz au patrimoine immatériel de l’Unesco, le flop de la Biennale à Rennes ou encore le rôle d’être médiateur culturel, tels sont les thèmes abordés avec Fanny et Elodie, deux des rédactrices rennaises de ce blog national qui cherche à donner envie de s’intéresser à ce domaine vaste qu’est la culture.

 

Bonjour ! Est-ce que vous pouvez vous présenter s’il te plaît ?

Fanny Kerrien et Elodie Pigeon : Nous nous appelons Fanny Kerrien et Elodie Pigeon, avons respectivement 24 ans et 27 ans, et sortons d’un master à l’université Rennes 2 en médiation du patrimoine.

Quelle était l’idée du blog Culture Extensive ?

Fanny : A la base, on est partis à Berlin avec notre classe et on avait crée un blog sur notre périple. Cela a duré une semaine. Quand on a terminé nos études de master, tout le monde repartait chez soi, dans sa région. On n’était pas nombreux à venir de Bretagne. Le blog, c’était en partie pour garder contact et être au courant de ce qu’il se passait dans les autres endroits de France.

Elodie : Au cours de notre année scolaire, on a pas eu le temps d’en créer un et quand on a fini notre Master, Amélie une camarade de classe a impulsé l’idée.

En tout, il y a une dizaine de personnes de votre promotion qui écrivent des articles sur Culture Extensive. Est-ce que c’est facile de gérer cela ?

Fanny : C’est vrai que comme on ne fait pas de réunions, il n’y a pas de ligne éditoriale précise.

Elodie : Il y a des personnes qui écrivent à plusieurs mains : hier (ndlr : mardi 8 janvier), Marine et Nathalie qui ont écrit à quatre mains et des fois, à six. Mais cela reste tout de même assez rare.

Fanny : C’est pour cela qu’il y a un petit peu de toutes les pattes, de tous les styles d’écriture et de tous les sujets, que chacun aime. On veut que ce soit quelque chose de libre, pas de censure.

Toujours dans le domaine assez vaste de la culture…

Elodie : Oui, c’est ça. Dans notre promo’, cela va de 24 à 30 ans. Il y a vraiment des profils différents, cela se ressent dans les articles.

Comment rédigez-vous vos articles ? Vous vous dites « Tiens, je vais écrire sur ça ! » ?

Fanny : Oui, on se dit « Tiens, ce chanteur j’ai envie d’écrire dessus » ou encore « J’ai vu telle exposition et si je faisais un article pour en parler aux autres ? »

Au final, c’est un blog national plutôt que rennais spécifiquement.

Fanny : Comme on est dans toutes les régions, oui même si à la base, c’était breton.

Est-ce que d’une manière générale les blogs culture manquent ?

Fanny : Non, je ne pense pas. A Rennes, cela bouge beaucoup niveau blog. Entre les blogs culinaires, culturels, etc., c’est très présent sur les réseaux sociaux. Les agences de communication se tournent vers les blogs parce que c’est là qu’il y a de l’émulation.

« Les gens ne vont pas d’eux même vers la culture. »

Votre blog dénombre 15 catégories différentes qui parlent autant du patrimoine que de l’opéra. Est-ce que c’est un moyen de donner à votre lectorat les clés pour découvrir sa ville ?

Elodie : A mon avis, notre blog est géré avec notre regard de médiateur. Quand on va voir une exposition ou un artiste, je trouve qu’on ne prend pas parti. En terme général, on essaye de rester objectifs et vulgariser le plus possible. Car les gens ne vont pas d’eux même vers la culture.

Fanny : Notre blog tend à donner envie de s’y intéresser, en tout cas je l’espère ! (Sourire) Culture Extensive a à peine un an, la ligne éditoriale va se former au fur et à mesure. On prévoit sûrement d’accueillir des personnes de la dernière promotion du Master. On a beaucoup de projets, cela s’est vite développé !

En septembre dernier, j’avais rencontré Anne-Isabelle Gendrot de Balades Armoricaines. Elle m’avait dit que les Rennais redécouvraient leur patrimoine. Est-ce que vous êtes d’accord ?

Fanny : Partout, il y a un nouvel intérêt pour son patrimoine. En témoigne le succès des journées du Patrimoine ! Récemment, Ouest-France a édité le Guide secret de Rennes et de ses environs, écrit par Gilles Brohan. Apparemment, cela a fait un carton !

Elodie : Je pense qu’Anne-Isabelle parlait des gens qui passaient devant les bâtiments sans les voir auparavant. Sans y prêter attention.

Justement les greeters arrivent à Rennes. Ce sont des bénévoles qui font découvrir leur ville de façon personnelle, à leur manière.

Fanny : Cela intéresse, oui ! Les gens ont besoin de se tourner sur eux même, voir d’où est-ce qu’ils viennent. Un sentiment d’appartenance qui est très fort en Bretagne. Les bretons sont très attachés à leur patrimoine. Et pas seulement les personnes d’un certain âge ! Il y a une différente approche actuellement : on se tourne plus vers les jeunes pour créer de l’animation du patrimoine, de la création artistique.

L’un de tes derniers articles Fanny parlait des rencontres du patrimoine immatériel à Brest. Qu’est-ce que cela englobe, au juste ? 

Fanny : Je ne suis pas d’accord avec cette notion car patrimoine matériel et immatériel sont très liés. Patrimoine immatériel, on va dire que cela groupe tout ce qui n’est pas du touchable, de la création de la musique, les danses, les contes. Mais c’est tellement lié au matériel parce qu’il y a les instruments de musique, les pas de danse. C’est dur à déterminer. Au colloque à Brest, personne n’a sur en donner une définition claire et nette. Le patrimoine immatériel est nouveau comme concept, difficile à « conserver ». Je ne sais pas ce que cela implique l’inscription du fest-noz dans le patrimoine mondial de l’Unesco par rapport à un élément du patrimoine bâti… Je ne sais pas ce que cela peut apporter.

Elodie : C’est une sorte de fierté, de reconnaissance.

« Comment savoir faire du beurre fait parti du patrimoine »

Grande question : qu’est-ce que c’est le patrimoine ?

Elodie : Si on va au cœur du mot, patrie c’est l’héritage du père. En gros, c’est l’héritage du passé et du présent qu’on conserve. Ce dont on est garants et qu’on doit transmettre aux futures générations. Cela implique énormément de choses, même ce dont on ne s’attend pas. Il y a le patrimoine gastronomique par exemple, comment faire du beurre. Cela va du beurre à la cathédrale de Metz !

Et quel est votre rôle de médiateur par rapport à ce patrimoine ?

Fanny : C’est tout ce qui va se situer entre l’objet (musique, savoir-faire, patrimoine matériel et immatériel) et le public. On joue le rôle de lien, on donne les clés de compréhension pour aider à appréhender le patrimoine.

A quoi mène votre Master Médiation du patrimoine ?

Fanny : A la conception d’expositions, chargé de communication, guide conférencier, ateliers pédagogiques, etc.

Dans le même article sur le patrimoine immatériel, il y avait écrit quelques lignes en breton. Tu parles breton ?

Fanny : Non, je commence à apprendre mais je ne parle pas breton. J’avais juste recopié les quelques mots. (…) Aujourd’hui, dans plein d’offres d’emploi, il faut parler breton ! C’est une revalorisation de la langue.

Que pensez-vous de la culture à Rennes ?

Fanny : On est chanceux, surtout pour ce qui est de la musique, des festivals à des prix abordables.

Elodie : Il y en a limite trop car tu ne sais pas où aller !

Votre blog aussi en témoigne –même si il ne traite pas que de Rennes-, il y a plein de choses !

Fanny : Pour le cinéma, oui comme le festival Travelling, l’Arvor, le Ciné TNB.

Quel est le dernier événement culturel que vous avez vu et que vous conseillez ?

Fanny : Le Louvre Lens, je le conseille (ndlr : et cela commence déjà à faire polémique, voir ici). C’est une antenne du musée du Louvre de Paris qui s’est déporté à Lens, dans un but de démocratiser la culture. Des œuvres du Louvre sont prêtées au Louvre Lens. Déjà le bâtiment est magnifique en lui-même, crée par de grands architectes japonais. C’est une conception muséographique complètement différente. On a l’habitude dans les musées d’avoir plusieurs salles par époques, par peintres flamants, etc. Là, c’est une énorme salle, un grand hangar. Toutes les œuvres sont alignées. Le parcours va de 300 avant Jésus Christ jusqu’à 1800 et quelque. Tu avances dans le temps et tu voyages de continent en continent. Du Maghreb avec les arts de l’islam aux pays du Nord.

Elodie : Le parcours est assez atypique.

Fanny : C’est abordable au niveau des œuvres mais pas au niveau du prix. Les Lensois, eux, ont une politique tarifaire différente.

Elodie : Moi c’était la Frac (Fonds régional d’art contemporain), lors de la dernière Biennale.

« Le problème de l’art contemporain est de ne pas aller vers les autres »

Ah oui ? Pourtant d’après le Mensuel de Rennes et Alter1fo, cela n’a pas marché du tout…

Elodie : Je suis art contemporain à certaines périodes et certains mouvements. J’ai été assez sceptique quand même par rapport à cette exposition. Le problème de l’art contemporain, c’est de ne pas aller vers les autres. Je trouve ça très élitiste.  Nous en tant que médiatrices, on est censées connaître le domaine et on arrive devant une œuvre et on se demande ce que c’est. Si nous, « professionnelles » de la culture, on ne comprend pas la démarche de l’artiste, forcément le public ne va pas forcément accrocher.

Fanny : Après il y avait des choses très bien aussi avec des messages politiques.

Elodie : C’est une vraie démarche mais il faut savoir la mener aussi. Soit tu t’adresses à un public large, soit tu t’adresses à un public spécifique. Là, cela a été raté pour le public large. C’était tout de même intéressant de découvrir les artistes et de se faire une opinion.

Ce mois-ci, le Mensuel de Rennes a fait un dossier spécial « Pourquoi les Rennais adorent (ou pas) Rennes ». Je voulais savoir quelles étaient vos raisons d’aimer ou ne pas aimer Rennes ?

Elodie : Comment on peut ne pas aimer Rennes ? (Rires)

Fanny : C’est une ville qui bouge tout le temps, sauf l’été. Il y a toujours un concert dans un bar, quelque chose à faire, à voir. Il y a plusieurs cinémas d’art et essai. Cela reste une ville à taille humaine. Tu marches cinq minutes et tu es à la campagne.

Elodie : Pour faire un petit comparatif, Fanny et moi on est parties six mois à Bruxelles, et tu me disais que les cinémas te manquaient.

Ah ? Pourtant le cinéma n’est pas très développé à Rennes, c’est ce dont se plaignent beaucoup de gens.

Elodie : C’est vrai mais au niveau politique tarifaire, à Rennes, c’est très avantageux. A Bruxelles, c’est cher et le seul bon cinéma d’art et essai est menacé. Même si ce n’est pas beaucoup développé, nos petits cinémas résistent.

Fanny : Moi j’adore Rennes pour ses festivals, Travelling, Mythos, le Grand Soufflet… !

L’un de vos derniers articles est « La forêt pour les Nuls », quels sont vos prochains articles à venir ?

Elodie : Un sur le Louvre Lens, d’autres sur le Musée de Bretagne et Les Mécaniques Poétiques d’Ez3kiel aux Champs Libres.

Fanny : Peut-être du cinéma, il y a plein de choses qui sortent ! Le dernier Tarantino, Django Unchained, par exemple.

Elodie : Fanny est une pro du cinéma ! (Rires)

Merci d’avoir répondu à mes questions Fanny et Elodie.   

Focus sur un blog Rennais #17 : L’atelier de Vyvyane

Toutes les semaines, le blog lavierennaise vous fait découvrir un blog à travers une interview du créateur ou de la créatrice.

Musique, littérature, cuisine, politique, bande-dessinée, le blog lavierennaise ne ferme aucune porte ! Et si cela vous intéresse, vous pouvez me contacter en remplissant le formulaire ‘Contact’ ci-dessus.

Aujourd’hui, le blog lavierennaise vous propose de découvrir le blog l’Atelier de Vyvyane, crée par Viviane, jeune étudiante en prépa Khâgne/Hypokhâgne au lycée Châteaubriand, à Rennes. Depuis août 2011, elle montre à travers des photos sur son blog, ses créations au crochet, tricot et couture. Dans l’interview, on parle de la création Rennaise, des cadeaux de Noël à faire fait main et du tricot qui redevient tendance.

Blog lavierennaise : Bonjour, peux-tu te présenter s’il te plaît ?

Viviane : Je m’appelle Viviane avec deux i, je suis étudiante, je viens d’arriver à Rennes qui est une très belle ville et je fais de la couture, du tricot et du crochet à mes heures perdues… Et j’en ai beaucoup ! (Rires)

Ah, tu trouves quand même le temps malgré la prépa littéraire ?

Techniquement, je n’ai pas beaucoup d’heures. Finalement, j’y passe tout mon temps libre !

Ton blog L’atelier de Vyvyane est la continuation d’un autre blog…

… Qui n’existe plus ! Il y a trois ans environ, j’ai commencé à faire des petites choses à la couture et au crochet donc j’ai crée un blog. J’ai changé de plateforme en août 2011 car il n’était pas beau esthétiquement. Il n’y avait pas de belles photos, c’était juste pour montrer ce que je faisais.

Dans les premières pages de L’atelier de Vyvyane, tu floutais tes photos où tu apparaissais. Au départ, tu voulais garder l’anonymat ?

Ce n’était pas une question d’anonymat mais d’utilisation de l’image. Je n’aime pas le fait de mettre ma tête sur Internet mais depuis peu, je fais attention à la qualité de mes photos. Je trouve que ce n’est pas beau avec du floutage au milieu. Par contre, je continue de couper les têtes des gens que je prends en photo par respect pour leur image.

Tu y montres tes travaux au tricot, couture, crochet, etc., comment ça t’est venue à l’idée ?

J’ai vu mes grand-mère tricoter, coudre. C’est familial, ma mère est une tricoteuse acharnée. Par contre, elle déteste la couture et ne s’est jamais mise au crochet. Moi j’ai commencé par la couture parce que j’aime bien faire des vêtements pour les poupées et pour moi. Ensuite le crochet et le tricot.

« Actuellement, il y a un renouveau de la pratique des travaux manuels »

Charlotte Iung est une « serial tricoteuse », étudiante en arts plastiques, qui a relancé l’idée des cafés tricot pour les jeunes. Est-ce que tu trouves que les 20-25 ans se remettent à ces pratiques ?

Oui et il n’y a pas que les jeunes d’ailleurs. Pendant très longtemps, on a pensé que c’était vraiment pour les grand-mère. Depuis peu, les femmes de tout âge s’y remettent car on est en période de crise et on se dit que cela va être plus économique. C’est vrai, en un sens et c’est beaucoup plus agréable de faire les choses soi-même. En plus, les gens qui font de la couture, du tricot, du crochet en parlent à leur entourage et beaucoup répondent : « Oh, c’est vrai, j’aimerais bien apprendre ! ». Finalement, ça pousse des gens à s’y mettre aussi. Il y a vraiment un renouveau actuellement.

Quelques conseils à ces personnes qui, justement, aimeraient s’y mettre et qui n’osent pas ?

Il ne faut pas avoir peur. Il ne faut pas non plus se dire qu’il faut avoir un matériel énorme car ce n’est pas vrai. On peut très bien commencer sans machine à coudre par exemple. Des aiguilles à tricot et un crochet, ce n’est pas très cher. Il faut se dire que si on rate, ce n’est pas grave, on recommencera. Il existe des bouquins qui nous aident quand on se lance. Mais il ne faut franchement pas avoir peur car on est toujours contents de ce qu’on a fait et plus on progresse, plus on est fiers. Finalement, si cela devient une passion, les outils on les acquiert au fur et à mesure. Les techniques aussi.

Pour toi maintenant, c’est une passion ?

Oui ! Maintenant, j’ai beaucoup d’équipement que je n’avais pas du tout à mes débuts.

« On ne peut pas regarder la société sans regarder les vêtements »

Dans ton blog, il y a une catégorie « Les rubriques de la mode ». C’est un domaine qui t’intéresse ?

Oui mais je ne la suis pas, du tout. Je trouve que c’est un fait sociologique très intéressant, la mode. J’ai des créateurs que j’adore, il me semble qu’on ne peut pas regarder la société sans regarder les vêtements.  Certaines personnes méprisent un peu les couturières car ce sont des « petits métiers ». Et c’est faux ! Pour preuve, on porte tous des vêtements. C’est une des choses principales que l’on fait dans la journée. La mode me fascine complètement. Mais dans les défilés de mode, les vêtements sont bien souvent importables…

J’ai vu que tu aimais bien les vêtements colorés !

Beaucoup ! (Sourire) Il fait toujours gris en Bretagne… (Rires) Il faut se créer une mode à soi, suivre la mode servilement c’est accepter de porter des choses qu’on aime pas, juste parce que c’est à la mode. Ce qui est dommage. Et puis la morphologie fait que des fois, on ne peut pas porter tout ce qu’on aimerait. Personnellement, les mini-jupes je ne peux pas… (Rires) ! J’avoue complètement et j’assume de ne pas être à la mode. Finalement, il y a très peu de gens qui le sont tout à fait.

Maintenant, il y a cette envie de ne plus ressembler à tout le monde et faire ses vêtements soi-même y joue peut-être…

Finalement, il y a plein de gens passionnés de couture mais on les trouve sur internet, notamment sur le forum anglophone Thread and needles. On poste les photos de nos projets, cela donne de l’inspiration et on voit ce que font les autres.

Tu connais un peu le milieu des créateurs Rennais même si tu viens juste d’arriver dans la capitale bretonne ?

Honnêtement, non. Après je regarde des petites boutiques de créateurs et je bave devant. (Sourire)

Peut-être n’est-ce pas assez mis en avant ?

Ce qui est mis en avant, c’est le côté « mode » du créateur dans des boutiques mais pas du tout le côté « faire soi-même ». Ce sont des gens qui vendent ce qu’ils ont fait mais par exemple, pour les café-tricot, il n’y a pas de publicité. On tombe dessus un jour comme ça.

Les café-tricot organisés par Charlotte à l’Antipode Mjc à l’occasion du festival Cultures urbaines, tu aimerais y participer ?

J’en ai très envie, il faut juste que je regarde les horaires…

Tu t’y intéresses toi au phénomène de yarnbombing ?

J’ai vu quelques photos de temps en temps, cela m’amuse beaucoup mais je n’y suis jamais plus intéressée que cela. Si un jour j’avais l’occasion de rentrer dans le mouvement, ça devrait être marrant !

Tu as dit sur ton blog que tu aimais beaucoup la période de Noël. Qu’est-ce que tu conseillerais de faire fait maison pour les cadeaux de Noël, pour les gros retardataires ?

Pour ceux et celles qui savent déjà coudre, recouvrir des cahiers avec une pochette. Cela prend moins d’une heure. On achète un cahier ou on le fait. C’est vraiment très sympa, utile et personnalisé ! Après, les écharpes. En ce moment, c’est la grande mode et accessible à tout niveau. Si on apprend à monter les mailles au tricot, cela ne prend pas beaucoup de temps. Enfin cela dépend de la vitesse à laquelle on tricote… (Rires) En fait, je cherche toujours des idées cadeaux ! Par exemple, faire une petite pochette et y glisser des cadeaux achetés. Quand on fait les cadeaux soi-même, on ne dépense pas beaucoup et on y met tout son cœur même si ce sont des petites choses, comme une écharpe. Finalement un cadeau que quelqu’un nous a fait de ses mains, c’est beaucoup plus important qu’un cadeau plus gros.

Hauts, pochettes, jupes font partis des vêtements que tu fabriques. Quel est l’autre vêtement que tu aimerais savoir faire ?

Mon grand défi là, c’est de faire un pantalon parce que les modèles de beaux pantalons c’est plus difficile à trouver. Le grand défi 2013 ! (Rires)

« La mode découle de la création mais la création ne découle pas de la mode »

La mode et la création, c’est la même chose ?

Créer, c’est indépendant de la mode. La création, c’est d’abord l’imagination et après on se met à faire du dessin, de la couture ou autre chose. La mode découle de la création mais la création ne découle pas de la mode ! Le domaine de la mode m’intéresse beaucoup mais c’est quand même un milieu fermé à une élite qui peut la payer. La création permet de s’en éloigner et de recréer une autre mode.

Trouves-tu que la création est de plus en plus mise en avant ?

Oui parce que justement ces petits créateurs, dans les boutiques sont remis au goût du jour, comme les produits locaux. Effectivement, le fait main est très « tendance ».

D’ailleurs comme l’a dit Coco Chanel, « La mode se démode, le style jamais ». (Sourire) Quels sont les trois choses que tu aimes fabriquer ?

Je crois que la première chose, ce sont les nounours. J’aime l’idée que dans les oursons, il y ait autre chose que simplement de la fourrure à l’intérieur. J’aime prodigieusement l’idée qu’après un peu de laine et de tissu, on ait crée un petit être trop mignon. Même si ce n’est pas la chose la plus facile à faire car c’est petit et demande beaucoup de détails. En deuxième, les hauts car c’est facilement mettable et en dernier, les pulls. Tu y mets un temps fou, tu y passes des mois et des mois et une fois que tu l’as fini, il est chaud et douillet ! (Sourire)

Dernière question, trois endroits culturels que tu aimes à Rennes ?

Le ciné TNB car il passe vraiment des films supers !

D’ailleurs, je ne sais pas si tu as vu le documentaire Les Invisibles  qui y est diffusé ?

Super ! Un beau film ! Après en lieu culturel… Je dirais la bibliothèque Les Champs Libres, tout le monde peut y aller. C’est très important qu’il y ait un endroit comme cela, ouvert à tous. En fait, je trouve que tout endroit est culturel. Tu peux trouver plein de choses biens en fouillant un peu et finalement, ce n’est pas forcément les lieux qui t’apportent le plus. Moi ce matin, j’ai découvert un panneau d’une rue où je passe tout le temps qui raconte son histoire. Je trouve que ce sont des petites choses comme cela que tu découvres en te baladant. Quand tu prends un peu la peine de lever les yeux, ça peut t’apporter beaucoup. Il faut s’intéresser à  sa ville.

Focus sur un blog Rennais #16 : On teste pour toi

Toutes les semaines, le blog lavierennaise vous fait découvrir un blog à travers une interview du créateur ou de la créatrice.

Musique, littérature, cuisine, politique, bande-dessinée, le blog lavierennaise ne ferme aucune porte ! Et si cela vous intéresse, vous pouvez me contacter en remplissant le formulaire ‘Contact’ ci-dessus.

Aujourd’hui, le blog lavierennaise vous propose de découvrir le blog On teste pour toi, de Romain et Callie, duo Rennais de 23 et 30 ans qui testent pour les autres et disent ce qu’ils en pensent. Blog crée depuis le 14 novembre dernier, il prend encore ses marques mais foisonne déjà d’idées ! Ce couple d’amis détonne et a toujours le mot pour rire. Éloge de Rennes, expositions à l’Antipode et aux Champs Libres ainsi que les délicieux cupcakes du nouveau magasin Surprise party : voilà quelques sujets qui ont été abordés avec eux. 


Bonjour ! Pouvez-vous présenter s’il vous plaît ?

Callie : Je m’appelle Callie, j’ai 30 ans, je suis à Rennes depuis cinq mois et je viens de Paris.

Romain : Moi c’est Romain, j’ai 23 ans, à Rennes depuis plusieurs années. Je suis venu dans cette ville pour mes études, que j’ai arrêtées. Je cherche du travail actuellement, du coup on a du temps libre pour aller voir des expositions, etc.

Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Callie : Grâce au réseau social Twitter. Quand j’étais encore à Paris et que je voulais venir sur Rennes. Il y a eu un retweet de toi qui est apparu sur ma timeline (ndlr : fil d’actualités) ! Je suis tombé sur Romain et on a discuté comme ça. Et quand j’ai emménagé, on s’est rendus compte qu’on habitait à cinq minutes l’un de l’autre.

C’est comme cela que le blog a été crée ?

Romain : Oui, au début on se voyait souvent et puis on s’est dits : pourquoi pas en parler via un blog ? Vu que Callie adore les blogs.

Callie : Cela fait six ans que je suis dans ce milieu-là. J’ai fait des tas de blogs et j’étais « à la tête » d’un blog participatif il y a quelques années. C’est quelque chose que j’aime bien, faire des blogs à plusieurs, je trouve ça plus sympa. Pouvoir échanger à la fois avec les lecteurs et en même temps à l’intérieur du blog. Comme Romain s’ennuyait (rires), je lui ai proposé et il a été emballé. C’est comme ça qu’on en est arrivés là.

Romain : Quand on arrive à Rennes, finalement il y a pas mal de choses à faire. C’est une ville qui bouge bien. Moi j’étais de Brest avant, c’était plus petit et moins actif. Du coup moi à Rennes, j’adore faire plein d’activités. On en profite pour les faire à deux et en parler.

Le principe du blog est de tester de nouvelles choses, restaurants, films, etc. qui viennent d’arriver à Rennes…

Romain : Nouveau ou pas d’ailleurs !

Callie : On teste tout, on s’arrête pas seulement à ce qu’il y a à Rennes.

Oui, vous voulez aussi agrandir vos horizons…

Callie : Voilà. On s’élargit partout ! On teste tout : bouquins, ciné’, musique, cosmétique. On est un peu cobayes quoi !

D’où l’intérêt du participatif pour que cela devienne un blog national.

Romain : On aimerait que des gens viennent nous dire « Nous on a fait ça et on a envie d’en parler. » Ce serait génial que cela soit hyper communicatif avec plein de monde.

Callie : Que les lecteurs viennent nous parler de ce qu’il y a dans leur ville à eux. Parce qu’on aime tous notre ville sinon on y reste pas ! (Sourire) Ce serait bien que les gens nous donnent leurs bons plans ou leurs coins sympa pour que s’il y a des personnes qui vont en week-end là-bas ou qui y emménagent, comme nous l’avons fait à Rennes, on puisse savoir où aller et quoi faire.

Vous dites autant vos coups de cœur que vos coups de gueule.

Romain : Au début, on en avait parlé et Callie disait de dire quand il y a du négatif.

Callie : Moi, par exemple, je me suis retrouvée dans une crêperie. Forcément la parisienne qui arrive en Bretagne veut aller dans une crêperie (Sourire). Le service était lamentable, les prix exorbitants. Cela se trouve c’était un mauvais jour pour eux, pas de bol j’étais là ! Moi je viens à tomber là-dessus, je sais que je ne vais pas chez eux.

J’ai remarqué que ces derniers temps dans les médias web, comme le site Madmoizelle, les « J’ai testé pour vous … » se répandent de plus en plus. Vous avez été influencés par cette « mode » ?

Callie : Justement, il y en a beaucoup partout mais ce n’est jamais que ça. Dans mon ancien blog, je le faisais aussi. Mais on a pas trouvé de blog qui ne faisait que ça. On s’est dits qu’on se basait là-dessus et que nous, on ne faisait que ça.

Votre domaine de prédilection, c’est plus culturel.

Romain : C’est vrai. On fait ce qu’on trouve autour de nous. Pour l’instant, c’est très culture.

Callie : Après on ne demande qu’à découvrir d’autres horizons ! C’est selon nos envies. Il y a une expo’ qui nous intéresse, on y va. Un film qui nous intéresse ? On y va. Demain il y aura une brosse à dents qui nous intéressera, on ira ! Moi je n’aime pas l’idée d’être enfermée dans quelque chose, l’idée de la ligne éditoriale qui est comme ça et dont on ne sort pas. J’aime bien quand ça part dans tous les sens ! On peut parler d’un sujet très sérieux comme une manif’ ou une expo’ et le lendemain, faire un article sur les cupcakes du coin (ndlr : le magasin Surprise party a ouvert ses portes le 21 novembre dernier et ne fait que des cupcakes).

Très bons, d’ailleurs !

Callie : Très bons, très très bons ! Très sympa, l’ambiance est vraiment bien.

Romain : J’espère que cela va durer. Je suis content qu’il y ait un magasin qui ne fait que des cupcakes à Rennes.

J’ai vu que vous aviez un article sur « S’expatrier au Québec ». On peut appeler ça un témoignage de société.

Callie : Carrément. C’est parce qu’on se dit qu’il y a peut-être des lecteurs qui veulent avoir des informations sur le Québec, car c’est une destination assez à la mode en ce moment. Du coup, on suit comme ça quelqu’un qui veut partir là-bas. Il y aura une suite à cet article. Au fur et à mesure de l’avancement des choses…

Romain : Là, c’est s’expatrier donc c’est vraiment pour aller vivre. Mais il y a aussi l’idée d’aller pour étudier ou faire des stages. On a d’autres personnes qui ont fait ça et qui vont nous donner leurs avis. Cela viendra prochainement sur le blog. Il y a différents moyens de partir à l’étranger.

Callie : Après, on ne s’arrête pas qu’au Canada.

Depuis votre arrivée à Rennes, quels sont vos coups de cœur en choisissant un lieu, une exposition et un restaurant ?

Romain : Pour le resto’, c’est facile. Notre coup de cœur à tous les deux, c’est l’Ambassade. Pour le lieu, j’aime beaucoup le marché de la place des Lices, le samedi matin. J’aime bien l’ambiance et y aller même si je n’achète rien.

Callie : Moi le lieu, je prends le Thabor. C’est très cliché aussi mais si je pouvais passer ma vie assise sur les transats devant la fontaine… Je viendrais avec mon sandwich et je serai là du matin au soir. Il y a toujours une dame qu’on appelle « la folle aux chats », « la dame aux pigeons », moi je serais la dame au transat du Thabor ! (Rires) En expo’, j’ai beaucoup aimé Condemned_bulbes, aux Champs Libres lors du festival Cultures Electroni[K].

Romain : On a pas encore fait tant que ça d’expositions, j’ai l’impression. L’atelier Saint-Germain à côté de la rue Saint-Georges. La dame était trop mignonne et ses peintures étaient biens. On a fait ça pendant le circuit des Têtes de l’art. Et elle, elle expose et elle donne des cours. Très accueillante.

Et ce que vous n’avez pas aimé ? Toi Callie, c’était la crêperie… (Rires)

Callie : Elle n’était pas à Rennes même non plus. S’il y avait un truc que je n’aimais pas ici… République à l’heure de pointe. Il y a trop de monde !

Romain : Moi je ne sais pas ce que je n’aime pas à Rennes. Je tombe vraiment amoureux de tout ce que je vois ici. Moi ce qui m’énerve c’est quand il y a trop de monde et que je ne peux pas marcher tout droit dans une rue. C’est le point négatif ! (Rires) Je ne sais pas quoi dire d’autre. Je suis amoureux de Rennes.

Quand on s’intéresse à la ville, on découvre plein de choses.

Romain : Quelqu’un sur Twitter nous a dit une fois : « Rennes, c’est trop nul. Il n’y a rien à faire. »

Callie : Il avait quinze-seize ans je crois, en pleine âge de la rébellion ! Mais non, il y a tout le temps des choses à faire ici. Cela ne s’arrête jamais.

Actualité culturelle abondante ?

Romain : Complètement. Ça, c’est vachement bien.

Callie : Et très abordable. Je reprends toujours mon expérience de Paris. Forcément je ne connais que celle-ci. Quand il y avait des expos sympa à Paris ou c’était excessivement cher et donc pas adapté à tout le monde ou alors tu passais deux heures, deux heures et demi pour rentrer dans l’expo. Ici, à Rennes, c’est accessible à tout le monde.

Romain : La nouvelle exposition aux Champs Libres, les Poétiques mécaniques, on a vraiment envie de la voir. Je pense qu’on va y aller début décembre.

Je voulais savoir ce qu’était la rubrique « Le son du mercredi » dans votre blog ?

Romain : On a commencé à la faire parce qu’on avait envie de parler de musique.

Callie : Nous sommes tous les deux fans de musique à la base mais on a deux genres différents.

Romain : C’est ça qui est bien. Là je suis tombé amoureux d’une musique que j’ai découvert il n’y a pas longtemps mais qui est sortie depuis un petit moment déjà, et du coup on a voulu en parler. C’est génial, original. On cherche aussi des musiques qui ne passent pas tout le temps à la radio.

Callie : Ce mercredi, Romain a parlé de Macklemore et Ryan Lewis. Du coup, on se dit que des lecteurs vont connaître et vont nous dire : « Tiens, je connais ça aussi » et on va rebondir là-dessus dans un article suivant.

Quelle est the place to be à Rennes (ndlr : l’endroit où il faut être) en ce moment ?

Callie : Dans mon salon ! (Rires) Sympa comme question… partout ! Il y en a tellement que je pense qu’on ne peut pas se limiter qu’à un seul. C’est sûrement encore à cause de mon esprit « je n’aime pas me limiter à quelque chose » mais je pense qu’il faut être partout. Rennes ce qui est bien, c’est que tu pars quelque part et tu ne sais pas où tu vas te retrouver, tu te perds dans la ville.

Romain : Ah ça, c’est son truc !

Callie : A chaque fois, il me dit « Ah mais non, c’est impossible de se perdre ici ! ». On l’a fait deux fois et deux fois, j’ai réussi à l’emmener dans des endroits qu’il ne connaissait pas.

Romain : En fait, on arrive toujours à découvrir des coins sympa.

Callie : (…) On est allés à l’Antipode pour aller voir l’exposition de Niark 1, à l’occasion d’Avatars & Cie. Au niveau couleurs, ses tableaux sont vraiment très beaux. On était déçus parce qu’il n’y en avait pas beaucoup, seulement une dizaine de tableaux. Mais la fresque était très jolie. On a trouvé que c’était sympa mais pas assez mis en valeur. Par contre si Niark veut refaire une expo’ plus grande, dans mon salon si il veut, il n’y a pas de problèmes. Et là, ce sera the place to be ! (Rires) Un truc que de lui, je signe sans problème.

Vos prochains articles, vous avez une idée ?

Callie : Oh, il y en a plein ! On a à peu près pour six mois d’articles. (Rires)

Romain : Dimanche prochain, on va aller voir « l’Opéra s’invite aux Champs Libres » pour les premiers Dimanche du mois. Il y a aussi une soirée gratuite à l’Opéra, le même jour. Cela peut être sympa, cela nous donnera une occasion d’y aller pour la première fois.

Callie : On y connaît rien et on se dit que cela peut nous faire un « Son du mercredi ». On va balancer de la musique classique ! C’est ça qui est bien, d’aller dans un truc où on y connaît mais rien du tout. Voir comment on perçoit ça, avec un avis novice.

Romain : C’est bien qu’ils mettent ça en place. Je pense que cela peut être pas mal.

Callie : On va faire le marché de Noël aussi, place du Parlement et le marché des créateurs, début décembre, place Hoche. Il y a aussi des films qui vont passer encore et la musique tous les mercredi.

Du coup, pas du tout les Trans musicales ?

Callie : Cela va dépendre si on gagne au loto (Rires) !

Enfin un blog qui ne parlera pas des Trans (Sourire) !

Romain : Sur Rennes, tout le monde en parle. Nous, on en parlera pas. (Rires)

Callie : On sera le blog fainéant qui envoie les autres faire des articles. (Sourire)

Merci d’avoir répondu à mes questions Callie et Romain !

Focus sur un blog Rennais #15 : Mes contemplations et mes digressions

Toutes les semaines, le blog lavierennaise vous fait découvrir un blog à travers une interview du créateur ou de la créatrice.

Musique, littérature, cuisine, politique, bande-dessinée, le blog lavierennaise ne ferme aucune porte ! Et si cela vous intéresse, vous pouvez me contacter en remplissant le formulaire ‘Contact’ ci-dessus.

Aujourd’hui, le blog lavierennaise vous propose de découvrir le blog de chronique littéraire, Mes contemplations et mes digressions, crée par Solenn, jeune maman, actuellement en congé maternité. Bonne critique littéraire (ou non), littérature internationale, cafés-librairies, monde de l’édition et des librairies indépendantes à Rennes : voilà quelques sujets abordés avec Solenn, jeune femme, pleine de bonne humeur et d’humour.

Bonjour Solenn ! Est-ce que tu peux te présenter ?

Je m’appelle Solenn, j’ai 34 ans et deux enfants. Je suis revenue à Rennes, il y a un an et demi. Avant, j’ai vécu cinq ans et demi à Madrid, au Pérou et à Paris. En ce moment, je suis en congé parental avec un projet de restauration rapide, salon de thé et café littéraire. Je travaille là-dessus, c’est ce qui m’intéresse énormément. Ce projet que j’ai sous le bras, a besoin d’aboutir un peu plus mais est déjà bien marche. Je n’ai pas du tout le temps de m’y mettre actuellement à cause de mon nouveau né qui est tout le temps avec moi.

Tu as crée ton blog, il y a six ans.

Oui, c’est toujours le même ! Il n’a pas changé. Après il y a eu des époques un peu plus fastueuses en terme de constance et des époques comme celle-là où j’avance moins comme je voudrais. Je m’y tiens depuis six ans.

Quelle est la raison de sa création ?

Tout simplement parce que cela faisait des années que je consignais dans mes petits cahiers, mes opinions, mes émois de lectrice. Le blog est arrivé en 2006. Je ne sais pas trop comment je me suis mise vraiment dans l’idée d’avoir un blog. Je me suis dit que cela pouvait être une plateforme intéressante d’échanges et d’interactivité. C’était pour éviter que mes carnets restent dans mon tiroir et juste pour moi, en fait. Ce blog, c’était pour partager mes coups de gueule, mes coups de cœur littéraires.

La littérature pour toi, c’est une passion ?

Oui, cela fait depuis toute petite que je lis ! Enfin comme tout le monde, au CP, pas à trois ans. (Sourire) J’ai toujours lu et beaucoup lu. Si tout va bien, je lis un livre par semaine et si tout va mal comme là, je lis dix bouts de livres sur trois mois.

Tes publications sont hebdomadaires ?

Oui, toutes les semaines au mieux. Toutes les deux semaines sinon. Je voudrais rendre mon blog un peu plus actif quand je vais trouver le temps. Peut-être ne pas partir que sur des livres, je ne sais pas.

« Si je peux apporter un petit quelque chose en plus, (…), je trouve ça bien. »

Comment fais-tu pour chroniquer un livre ?

Quand je lis un livre, soit je prends des notes au fur et à mesure sur des phrases qui vont m’interpeller. Soit je corne des pages et j’essaye de me rappeler pourquoi je les avais cornées, quelle était l’idée. (Sourire) Souvent, dans le cadre d’un auteur que je connais peu, je fais des recherches. Je bosse vraiment mon truc pour ne sortir qu’une connerie sur dix lignes. Par exemple, si cela se passe dans un contexte historique particulier, je vais faire des recherches pour en savoir un peu plus, même si au bout du compte, je ne garde que le côté rigolo et abrégé. (…) Si je peux apporter un petit quelque chose en plus, autre que mon point de vue, je trouve ça bien.

Quels sont ceux que tu as préféré critiquer ?

Finalement, ce qui est étonnant, c’est que les livres que j’aime le plus qui sont les plus difficiles à chroniquer. Je ne veux pas me louper, je veux respecter l’auteur. C’est là où je me prends le plus la tête et encore plus quand ils ont une dimension politique. J’essaye quand même de rester assez impartiale, même si ce n’est pas évident. Après mes livres préférés, il y en a plein ! Je suis fan de Mario Vargas Llosa, auteur péruvien qui a gagné le prix Nobel en 2010. Amanda Steers, en auteur française. Dès qu’elle sort un bouquin, je le lis. En général, j’attends que les livres paraissent en poche mais elle, jamais. Je pourrais te citer autant Le Clézio que Beigbeder. Ou encore deux autres auteurs sud américains : Santiago Roncagliolo, pas très connu en France, journaliste et auteur péruvien qui n’a que deux livres de traduit en français. Luis Sepulveda, aussi. En général, je suis très éclectique dans ce que je lis. J’essaye de ne pas avoir d’à priori.

Dans les différentes catégories qu’il y a sur ton blog, il y a beaucoup de littérature non-européenne. Tu m’as dit que tu avais vécu à l’étranger. Comment t’est venu cet intérêt pour l’international ?

Depuis que j’avais 10 ans, j’ai toujours voulu voyager. Quand j’étais gamine, je me suis toujours dit que j’irais au Pérou. Je crois que c’est un peu à cause du dessin animé, Les Cités d’or. Le hasard a fait que j’ai eu un stage qui m’a été proposé dans ce pays et j’y suis allée. De fil en aiguille, après plusieurs voyages là-bas, j’ai rencontré mon mari. Je suis restée. Globalement, j’ai toujours beaucoup bougé.

Tu chroniques même des livres écrits en espagnol.

Oui mais par contre, les livres que je lis en langue étrangère, j’essaye toujours de voir s’ils sont traduits en France parce que ce n’est pas intéressant sinon pour mes lecteurs. A part une ou deux exceptions.

Au début, tu parlais de ton lectorat. Tu voulais que cela soit un peu vivant…

Non, pas trop et ça, c’est mon grand regret. Je n’ai pas beaucoup de commentaires. De temps en temps. Cela fait toujours plaisir car en général, c’est pour proposer une autre lecture. J’ai quand même mes petits lecteurs fidèles qui sont toujours là. Je les appelle « mes lecteurs de l’ombre » car je ne les connais pas. Mais ils sont là. J’aimerais donner une autre dynamique à ce blog.

En parlant de cela, j’ai vu que tu ne fais pas que des chroniques mais parles aussi d’exposition.

Ah mais oui, ça c’était en 2006 ! (Sourire) A la base, je voulais faire ça. Que ce soit pluridisciplinaire parce que je ne suis pas intéressée que par la littérature. Mais je me suis rendue compte qu’il fallait que je maintienne qu’une seule chose. L’autre domaine qui m’intéresse énormément, c’est la nourriture. La cuisine, c’est mon autre passion. Et c’est pour cela que je veux trouver un pont entre la cuisine et les livres. Mais je n’ai pas la prétention d’en parler sur mon blog, pour que cela ne soit pas trop fouillis. J’ai plus l’idée de vidéos, que ce soit plus ludique.

« Rendre plus accessible la lecture »

Un peu à la façon de Pénélope Bagieu ?

Exactement. Je trouve que c’est plus accessible pour certaines personnes qui ne vont pas se donner la peine de lire ce que j’écris. L’idée est de motiver un peu tout le monde à lire. Même ceux qui n’aiment pas du tout.

Dans les choix de tes livres, j’ai vu que c’était globalement des auteurs peu médiatisés. C’est un choix ?

Non, c’est un hasard. Je ne vais pas plus vers des petits auteurs.

Je veux dire, tu ne vas pas vers les grosses sorties littéraires du moment.

Ce n’est pas que cela ne m’intéresse pas mais, par exemple, le bouquin, 50 Nuances de Grey, qui vient de sortir, j’ai la curiosité de le lire. (…) Ce n’est pas que je ne veux pas mais vu que cela risque de ne pas trop me plaire, et que cela va me coûter 25€, je me dis que je vais attendre le poche. Dans mon blog, je milite contre le snobisme littéraire. Une de mes meilleures amies a énormément de qualités… mais elle aime Marc Lévy ! Elle a cette tare. (Rires) Tu peux aimer Lévy et on peut considérer ça comme un livre. Je ne suis pas trop d’actualité mais c’est une raison purement économique, je préfère attendre la sortie en poche et m’en acheter trois. Le dernier livre de J.K Rowling, Place à prendre, je suis très curieuse de voir ce qu’elle a écrit plus qu’E.L. James, de 50 Nuances de Grey. Ce genre de bouquin grand public, où tu sens un peu le piège commercial, je vais le lire en espagnol, comme avec Le Diable s’habille en Prada de Lauren Weisberger. Je vais même faire l’effort de le lire en anglais pour que cela ne soit pas vain, si cela ne me plaît pas.

En 2006, tu as crée ton blog mais tu as dit que tu ne lisais pas tellement de blog littéraire, à cette époque.

Non mais même maintenant. Par contre, je lis beaucoup de blog BD, de blog déco’, mode. Bizarrement, je ne lis pas trop ça. Je lis beaucoup de blogs BD. (…) Je suis revenue à la bande dessinée il y a trois ans. C’est quelque chose que j’aime énormément. C’est ce qui fait qu’en général, je n’achète pas les livres dès leur sortie car j’achète des BDs !

Il y a deux semaines, j’ai interviewé Nicolas Keraudren, de The 92nd Street, site de critique musicale. On s’était demandés ce qu’était une bonne critique musicale. Alors, pour toi, qu’est-ce qu’une bonne critique littéraire ?

Je pense qu’une bonne critique n’appartient pas qu’à sa subjectivité et essaye de penser aux autres. Par exemple, je pense à des profils d’amis complètement différents et j’essaye de voir ce qui peut leur plaire à eux. Une critique est par essence subjective mais j’essaye d’être impartiale, vraiment. Si c’est ça une bonne critique, je n’en sais rien mais je pense qu’être impartial, c’est déjà pas mal.

As-tu entendu parler du café-librairie spécialisé dans les polars, le Dahlia Noir, qui va remplacer le bar La Vie Enchantiée à la fin du mois (ndlr : fin novembre, début décembre) ?

Non, pas du tout. Dans les polars ? ça, c’est bien. D’ailleurs, j’ai lu un polar génial, dernièrement, Mapuche de Caryl Férey.  Extraordinaire ce bouquin. Non, je ne savais pas, Le Dahlia Noir. Cela porte bien son nom ! C’est bien, j’irai faire un petit tour. Je connais aussi comme ça de nom, La Cour des Miracles.

Tu trouves qu’il y a une bonne dynamique à Rennes dans ce domaine ?

Oui, il y en a une mais une dynamique de cafés. Les cafés littéraires sont plus anglo-saxons. C’est plus quelque chose que tu vas retrouver en Angleterre ou aux Etats-Unis. Souvent ici, cela reste vraiment l’idée de café. Ça va être le café et quelques petits gâteaux. Je voudrais aller un petit plus loin dans ma démarche de projet. Mais ce n’est pas spécifique à Rennes. II y en a de plus en plus, je trouve ça bien.

« Aller acheter les bouquins dans les librairies indépendantes [rennaises] »

Dernièrement, à Rennes, le directeur de la maison d’éditions La Part Commune est décédé, Yves Landrein. Le bail de la librairie spécialisée dans la bande-dessinée, Alphagraph, est en vente. Et d’autres maisons d’édition indépendantes sont entre deux eaux. Tu es un peu au courant de ce qui se passe en ce moment dans ce milieu, à Rennes ?

Je n’ai pas trop d’opinion là-dessus, je ne suis pas assez renseignée. Ce que je peux dire, en terme de librairies, avec l’histoire de la TVA qui a augmenté dernièrement, c’est que ce sont des choses qui ne vont pas du tout dans le sens de la vente des livres. Je trouve cela purement scandaleux. Tout ce qu’on peut faire en tant que militant à deux balles, c’est au moins d’acheter ces bouquins dans des librairies indépendantes.

Dans un de tes articles, tu disais que tu avais plein de livres qui s’entassaient sur ta table de chevet. Je voulais connaître les prochains que tu vas chroniquer sur ton blog ?

Je vais surtout faire une chronique des dix livres que j’ai commencé et que je n’ai pas terminé. Entre autres, Charly 9 de Jean Teulé, Extrêmement fort et incroyablement près de Jonathan Safran Foer, L’œil de la lune d’un auteur anonyme qui a écrit la trilogie, Le livre sans nom. Il y en a qu’il faut que je les lise l’esprit plus reposé et je suis sûre que je les terminerai. En gros, au pied de mon lit, j’ai plus de magazines ou des BDs… Ah si, j’en ai commencé un dernièrement que j’accroche bien, Le vieux qui voulait pas fêter son anniversaire de Jonas Jonasson.

Tu fais des critiques négatives et positives de tes livres ?

Quand ça me plait pas, je le dis aussi même si je ne me sens pas du tout la légitimité de le faire. J’essaye d’argumenter. Mes coups de gueule, il y en a pas beaucoup car je suis super gentille avec les auteurs.

Dernière question :  tes bonnes adresses gastronomiques à Rennes ?

Il y en a un qui est génial, la Table Vasselot. Pour 30€ le soir, tu as un repas très bon, limite gastronomique. Il y a aussi le Café Breton, l’Arsouille, la crêperie Saint-Georges, le Bocal et le libanais Al Saje.

Merci d’avoir répondu à mes questions, Solenn ! 

Focus sur un blog Rennais #14 : Pierre Bunk

Toutes les semaines, le blog lavierennaise vous fait découvrir un blog à travers une interview du créateur ou de la créatrice.

Musique, littérature, cuisine, politique, bande-dessinée, le blog lavierennaise ne ferme aucune porte ! Et si cela vous intéresse, vous pouvez me contacter en remplissant le formulaire ‘Contact’ ci-dessus.

Aujourd’hui, le blog lavierennaise vous propose de découvrir le blog éponyme de Pierre Bunk, graphiste indépendant, illustrateur et auteur de bandes dessinées. Comment devenir illustrateur de BD ? Comment réussir à être reporter-dessinateur ? Qu’est-ce que le découpage dans une bande dessinée ? Voilà les questions existentielles (ou non) que l’on s’est posés avec Pierre. A vos crayons !

 

Bonjour Pierre ! Peux-tu te présenter s’il te plaît ?

Bonjour ! Je m’appelle donc Pierre Bunk, j’ai 30 ans, je suis graphiste indépendant, illustrateur et auteur de BD. J’habite à Rennes depuis mon déménagement de Paris, en 2010.

Tu avais déjà un blog, A cUI A Day, mais tu en as crée un nouveau blog en 2009. Peux-tu expliquer quelles en sont les raisons ?

L’idée du blog vient de mon ancien atelier de free-lances, à Paris : UI Studio. J’avais créé un petit oiseau comme mascotte, parce qu’un oiseau, ça fait cUI. Mes copains, à l’atelier, m’avaient demandé de faire vivre un peu le site en changeant de manière régulière le header du site. Tout a dérapé et j’ai commencé à faire un peu n’importe quoi avec le cUI et j’ai ouvert un blog pour montrer ma production, vu que la plupart n’ont jamais été utilisés sur le site !

Tu as changé ton coup de crayon sur ton nouveau blog et dessines de façon réaliste, entre autres, personnages, évènements de ta vie personnelle, jeux de carte. Graphiquement, de qui t’inspires-tu pour dessiner ?

En fait, c’est le contraire, j’utilisais une technique principalement à l’ordinateur à ce moment pour m’entraîner à faire de l’illustration tout public. Pour mon blog, je suis retourné à mon style de dessin plus naturel, plus personnel. Pour mes inspirations, il y en a des tonnes ! Je me suis autant inspiré d’auteurs de BD que d’autres personnes, travaillant sur d’autres médias, principalement pour le rythme. C’est quelque chose de très important pour moi dans la BD. Je pense à Kiloffer et Taiyou Matsumoto, Libon, Cha, Ibn Al Rabin, Nicolas Presl, Winschluss, Boulet ou encore Shintaro Kago, l’inventeur de l’eroguro, mélange d’érotisme et de gore, qui, à côté de ça, a fait les plus impressionnantes BD à contrainte que j’aie jamais lues. Pour les autres, je pense à Don Hertzfeldt, un animateur américain ou encore François Pérusse, le comique Canadien… Je ne peux pas citer tout le monde, il y en a tant et à chaque fois qu’on me pose cette question, je panique et j’oublie tout le monde… (Sourire)

Dans une interview pour EspritBD, tu parles justement de tes influences et fais notamment référence à François Pérusse, comme tu viens de le faire, pour son « sens de l’humour et son rythme » qui ont influencé ton « découpage ». Peux-tu en dire plus ?

Dans la BD, c’est le lecteur qui a le pouvoir là-dessus. Il peut lire une page en 4 secondes comme en 30 minutes. J’essaie donc d’entraîner mes lecteurs dans l’histoire et de lui instiller ce rythme, un peu comme dans une chanson. Ça peut se faire de plein de manières différentes : on peut faire une grande pause en prenant toute une page pour faire une grande case, c’est une belle respiration. On peut juste intercaler une case silencieuse, qui marquera un temps. Si on en met trois d’affilée, ça donnera un silence gênant, etc. C’est dans cette optique que je m’inspire de Pérusse. Ces temps sont complètement différents à mettre en place à la radio que pour une structure « classique » de BD avec des cases ou dans mes Chroniques Bretonnes. Bon, enfin, j’essaie de faire cela dans mes BDs, j’espère que ça fonctionne et que les gens apprécient autant que moi quand j’en lis !

Tu racontes que pendant ton lycée, tu étais avec des passionnés de bande dessinée. Tu as intégré plusieurs fanzines dont « Turkey Comix » et en as crée un, « Motosex ». Pour les néophytes, qu’est-ce qu’un fanzine de bande dessinée ? Cela a l’air très répandu dans ce milieu…

Historiquement, c’est un mot valise anglais qui vient de fan et magazine. Tu t’intéresses à un sujet, et hop c’est parti ! Pour moi, c’était un peu une phase obligatoire du jeune dessinateur : on travaille en collectif, on s’impose un rythme de parution, on se débrouille pour en poser chez des libraires etc. Mais maintenant, c’est plus facile d’ouvrir un blog et ça te permet une meilleure visibilité, vu que les fanzines débutants sont généralement tirés entre 50 et 250 exemplaires, mais je ne sais pas si ça apporte autant d’émulation…

Quand je suis arrivé chez Turkey Comix, on se retrouvait très régulièrement même si c’était trimestriel. On se montrait nos travaux, on se critiquait, on s’admirait et on copiait éhontement les dessins et styles qui nous plaisaient. (…) On recherche sans cesse de quoi raconter quelque chose et si on ne trouve pas, on trouve le moyen de rendre intéressant quelque chose qui ne l’est pas du tout ! L’idée est de se débarrasser du plus gros blocage du scénariste et du dessinateur : la peur de produire de la merde. Et sans s’entraîner l’imagination, on se bloque tout seul ! De cette période, je garde en plus d’un esprit général, mon lettrage, que j’avais piqué à Zéphirin Zéffirelli et la patience, que j’ai acquise en pompant les trames grises en petits traits de Tarabiscouille, deux super auteurs de Turkey Comix !

Ton blog a été le blog révélation de l’année 2012 sur EspritBD, pour tes « Chroniques bretonnes ». Tu as commencé à les réaliser en 2010, lors de ton déménagement de Paris pour Rennes, de la Capitale à la province (rires)… As-tu des anecdotes à raconter par rapport à ces chroniques ?

Oh oui, certainement ! Tout d’abord, je dois préciser que j’ai passé la plus grande partie de ma vie en région parisienne. Ce déménagement, qu’on avait voulu avec Djoul, ma copine, c’était un peu un saut vers l’inconnu pour moi. Je me suis donc dit que j’allais commencer à faire ce blog pour m’aider à réaliser et pour tenir les copains au courant des fabuleuses aventures qu’on allait vivre si loin de la capitale ! Je me suis lancé un peu à l’aveuglette, c’est pour ça que les premiers posts sont un peu chaotiques, pas très harmonisés entre eux. Et puis, assez rapidement, l’idée de traiter l’ensemble sous l’angle renaissance-parisiano-colonisateur m’est apparu comme celui qui portait le plus de promesses en décalages, qui me permettrait le mieux de tordre la réalité un peu chiante en quelque chose de marrant ! (Rires) J’ai le rôle du colonisateur, ce qui est plus marrant pour le lecteur. J’aime jouer avec les clichés, mais doit y avoir mieux… Sinon, je peux certifier que toutes les chroniques sont basées sur des histoires vraies !

Sur ces planches de bande dessinée, tu exagères les traits et y mets beaucoup d’humour. Rennes est devenue, sous tes traits, une ville médiévale où tu y découvres le monde des paysans. Comment réagissent tes amis de Paris en lisant cela ? (Sourire)

Comme je te disais, à Paris, on est très Parisiano-centrés. Pendant toute la période où j’habitais en banlieue, c’était la mort pour faire venir les copains chez moi, alors que j’habitais à une demi-heure du centre ! Après le périph ou le métro, on a tendance à considérer qu’on est en zone inconnue… Alors imagine-toi. La Bretagne… c’est la jungle ! (Rires) Mais au final, tout le monde prend ça à la rigolade, les Parisiens ne se sentent pas trop agressés par leurs représentations de colons snobs super sapés et les bretons aiment bien être représentés en africains à marinière !

« Sans déconner, fermer les bars à minuit et demi [à Rennes], c’est un peu couillon. »

Que penses-tu de Rennes ?

On avait choisi Rennes parce qu’on connaissait déjà du monde sur place et qu’il y avait une bonne vie culturelle et des loyers moins chers qu’à Paris. Et depuis que je suis arrivé, je ne regrette pas d’avoir fait le trajet ! L’atmosphère y est en général assez détendue, les automobilistes te laissent passer sans qu’on les y oblige ! C’est impensable à Paris. Bref, il fait bon vivre à Rennes ! Mais sans déconner, fermer les bars à minuit et demi, c’est un peu couillon.

Dans le milieu de la bande dessinée, il faut avoir plusieurs projets pour pouvoir vivre de ses dessins. A ce propos, quels sont tes projets actuels ?

Pour l’instant, on traverse une grosse période de trou financier avec Djoul, alors la priorité est : survivre jusqu’à ce qu’on ait un HLM. A partir de là, je vais pouvoir me concentrer sur divers projets, mettre le blog un peu plus souvent à jour, etc. Mais je voudrais bien me consacrer de plus en plus à la BD, si c’est possible. En attendant, je continue à bosser pour des projets collectifs, comme le fanzine Liégeois Münster Mind, qui devrait sortir sous peu, le Speedball, le ‘zine du collectif Humungus.

Tu as été membre du jury à Rennes pour le tremplin CROUS de BD pour l’année scolaire 2011-2012, sur le thème de la « Vie étudiante ». Alors, en Bretagne, y a-t-il une relève ?

Je suis assez mitigé sur ce concours : on n’a eu que 7 participations ! Alors qu’il y avait trois prix de 300 à 700 € à la clef ! Aux étudiants qui nous lisent, tentez le concours BD, il y a peu de concurrence, ça peut valoir le coût ! Mais revenons à nos moutons : ce que j’ai vu du concours de BD étudiante était intéressant mais pas encore mature. Il y avait beaucoup d’univers récupérés de la culture populaire, comme le Seigneur des anneaux ou Super Mario ! C’est marrant de faire de la parodie, du détournement ou du clin d’œil, mais le plus important est de raconter quelque chose dans un univers qui t’est personnel. Donc tout cela doit mûrir et je chercherais plutôt la BD à Rennes vers les éditions l’Oeuf.

« Pour faire ce métier, il faut s’accrocher. »

Quelques conseils pour des étudiant-es qui veulent être dessinateurs/dessinatrices de Bds ?

D’une : de s’accrocher. Ce n’est pas demain qu’ils pourront se nourrir avec un métier pareil. De deux : de remettre souvent son dessin en question et de s’imprégner de tout ce qu’ils peuvent. Y’a pas de honte à pomper, tant qu’on ne fait pas du bête recopiage. De trois : de se mettre en groupe. A plusieurs, si on a un coup de mou, on peut compter sur les autres pour se booster et on ne s’émulera jamais si on est tout seul. De quatre : amusez-vous ! N’ayez pas peur de faire n’importe quoi. Faites des fanzines en une nuit, avec quelques copains et de la bière pas cher !

Discret mais bien présent, tu fais aussi des reportages BD pour Rennes1720.fr qui mélangent humour et actualité. Comment t’y prends-tu quand il y a un événement à couvrir ? Tu prends un petit carnet et notes tes idées ?

C’est Julien Joly, le rédac chef et créateur du site qui m’a contacté pour que je bosse là-dessus. Le jour dit, on part à deux couvrir un évènement. Je préfère car comme en général, je n’y connais un peu rien, c’est plus facile de trouver un angle quand on a les sous-titres ! Sur place, on prend quelques photos, je prends des notes principalement écrites, plus que dessinées. Je m’imprègne de l’ambiance et je cherche de l’œil quelque chose qui pourrait valoir le coût de raconter. Je ne suis pas là pour faire un compte-rendu donc je cherche un moyen de rendre les faits un peu marrants !

Prends par exemple le premier reportage que j’ai fait, sur le conseil municipal : c’est le plus flagrant. Je me suis retrouvé face à un parterre de gens en costard-cravate ou tailleur que je n’avais jamais vu ou jamais entendu parler. Julien m’avait expliqué en gros qui était qui et à partir de là, tu as un œil complètement neutre. Les mecs de droite qui votent contre, les autres pour, ils sont plus nombreux, ça passe. Sujet suivant. C’est ça pendant trois heures. De temps en temps arrivent des sujets où il faut argumenter, alors ils font passer un papier avec leur discours à la presse et ils les lisent. C’était un peu ubuesque comme situation, j’ai trouvé ça marrant donc je suis parti là dessus ! Et on m’a dit que depuis, les élus ne distribuent plus de copies de leurs discours à la presse !

Cela fait quoi d’être dessinateur-reporter ? (Rires)

C’est bizarre, parce que d’un côté, je n’y connais rien du tout. Et de l’autre, j’ai les mains complètement libres pour raconter ce que je veux, alors c’est assez plaisant. Quand on est allés au SPACE pour couvrir la venue du président, on s’est vite rendu compte qu’on ne verrait que des perches de micros et l’arrière du crâne des autres reporters. On est allés visiter le salon en lui-même et discuter avec les gens, ce qui était beaucoup plus intéressant !

Festivals d’Angoulême, de Paris -le Festiblog avec Pénélope Bagieu et Bastien Vivès, entre autres- et récemment de Saint-Malo, lequel est ton préféré ?

Eh bien chacun est différent, Angoulême, c’est la grosse machine, mais ça me permet de revoir des potes qui sont dans les milieu, mais qui habitent loin etc. Le Festiblog, c’est encore autre chose, c’est beaucoup plus petit, c’est tout gratuit et convivial, les auteurs viennent dédicacer des bouquins que les gens ne sont pas obligés d’acheter sur place, à des fans ou à des gens qui veulent juste un dessin gratuit, peu importe qui leur fait… Honnêtement, j’aime bien les deux et j’espère que je retournerai à Angoulême et que je serai réinvité au Festiblog !


Quels sont tes futurs projets personnels et pour ton blog ?


Pour le blog, je vais essayer, dès que j’aurais la possibilité, de m’y remettre plus sérieusement, pour essayer d’arriver à une ou deux chroniques par mois pour un jour les proposer à une maison d’édition. Sinon, avec les éditions Même Pas Mal, j’ai un contrat avec Pierrick Starsky et Julie Djoul pour un livre d’une soixantaine de pages. Pierrick est au scénario et on s’occupera du dessin à deux mains avec Djoul. Mais c’est un projet qui prend beaucoup son temps ! Alors en attendant, je bosse et je réfléchis à faire une série de peintures. J’aimerais bien faire une petite série de dieux ou de talismans utiles : des protections pour empêcher de te faire piquer ton briquet en soirée, pour mieux se réveiller le matin, ce genre de trucs. Tout ça est en réflexion mais je vous tiendrai au courant par le blog !

Focus sur un blog rennais #13 : The 92nd Street

Toutes les semaines, le blog lavierennaise vous fait découvrir un blog à travers une interview du créateur ou de la créatrice.

Musique, littérature, cuisine, politique, bande-dessinée, le blog lavierennaise ne ferme aucune porte ! Et si cela vous intéresse, vous pouvez me contacter en remplissant le formulaire ‘Contact’ ci-dessus.

Aujourd’hui, le blog lavierennaise vous propose de découvrir le site musical, The 92nd Street, crée par Nicolas Keraudren, étudiant à l’université de Rennes 1. Critique musicale, festivals de jazz, la scène rennaise, la fin du monde et les élections présidentielles des Etats-Unis : voilà différents thèmes abordés dans cette interview.

 

Bonjour ! Peux-tu te présenter s’il te plaît ?

Je m’appelle Nicolas Keraudren, NK sur le site, je vais avoir 20 ans (NDLR : le 7 novembre) et je suis étudiant en troisième année de droit à l’université de droit et de sciences politiques à Rennes.

Peux-tu expliquer l’origine du site, The 92nd Street ?

Je vais commencer par le nom, The 92nd Street (à prononcer, the ninety second street), la 92ème rue en anglais. Ce nom n’est pas du tout anodin. C’est le nom d’une avenue dans Manhattan, un quartier de New-York, qui est réputée pour être relativement culturelle. Musique populaire, surtout allemande et juive. Il y a aussi un conservatoire de musique et une salle de théâtre. A la base, on voulait aussi faire des critiques théâtrales. Mais il n’y avait aucun article dans la rubrique et la partie « Musique » prend beaucoup de temps. Alors on a laissé tomber.

Sur votre bannière, il y a Dizzy Gillespie, jazzman et trompettiste américain. Est-ce qu’au départ, The 92nd Street était un site musical plus orienté jazz ?

Non. Toujours musico’, c’était vraiment la base. La seule chose sur laquelle on accentue le plus, c’est la musique de découverte et « non commerciale ». Il n’y aura jamais de Rihanna, par exemple, sur notre site. Cela n’a pas de sens et ne nous intéresse pas. En général, la musique qui nous intéresse nous, c’est de la musique qu’on entend pas tous les jours.

Vous êtes trois rédacteurs sur le site Manon, Valentin et toi…

L’idée originelle vient de moi. Je suis le créateur du site. Cela m’est venu au lendemain des Trans musicales 2011. J’avais vraiment envie de créer une plateforme et cela me fait une bonne expérience journalistique. Je me suis dit que j’étais incapable de faire ça tout seul, pour que le site tourne un minimum. J’ai fait appel à deux amis les plus connaisseurs en musique de mon entourage. Valentin a déjà eu des expériences dans le milieu musical, Manon c’était sa première.

Ce n’est pas difficile de faire fonctionner le site avec trois personnes ?

Non, au contraire. Il tourne plus facilement. Autre point sur lequel je voulais parler : il n’y a pas de hiérarchie entre nous trois. Je suis le créateur mais on est tous les trois rédacteurs. Dès qu’on a une idée, on la propose et si les autres sont d’accord, ça marche.

Comment vous organisez-vous ? Y a-t-il des rubriques attitrées ?

Il n’y a aucune directive. On fait ce qu’on veut, quand on veut ! Dès qu’il y a un artiste ou un album qui nous plaisent, on écrit dessus.

Cela vous intéresse de couvrir des festivals de jazz comme Jazz à l’étage (NDLR : la troisième édition a eu lieu en mars dernier) ou Jazz à l’Ouest qui a lieu du 8 au 16 novembre prochain ?

Oui, carrément ! Pour revenir à Dizzy Gillespie, pour moi, le jazz, c’est peut-être le style musical que je préfère. Ce n’est pas évident d’en parler et ce n’est pas un style exposé médiatiquement. Si on pouvait se lancer dans cette branche, pourquoi pas ! Arriver à être encore plus varié car on parle déjà de rap, de rock, de hip-hop, etc. La musique classique aussi, ce serait génial, j’adorerais. Aux Vieilles Charrues, l’ensemble Matheus est passé et c’était super. Le jazz et la musique classique sont des styles encore marginalisés.

Vous faites des live report, des critiques, des interviews et des playlists. Est-ce que c’est difficile de se démarquer à Rennes en tant que site musical ?

La scène musicale rennaise dans son ensemble, aussi bien les artistes que les critiques et les programmateurs, est très importante et sans doute l’une des meilleures de France. L’objectif quand tu crées un site, c’est de voir tout les sites spécialisés autour, comme Pop is on fire, et se démarquer. Avoir un petit plus par rapport à eux.

Et c’est quoi votre petit plus ?

On ne fait pas des interviews basiques.

… Que vous faites par écrit et vidéo.

Oui et si on pouvait faire que des vidéos après, ce serait encore mieux. Les vidéos, cela se diffuse plus facilement. Les gens n’aiment pas lire des pavés. Alors soit on se concentre sur des interviews beaucoup plus courtes par écrit soit on développe plus un sujet en vidéo. Pour les interviews, on ne pose plus des questions du type « Pourquoi avez-vous choisi ce nom ? ». Sur The 92nd Street, on essaye de trouver une thématique par interview comme avec Pégase ou aux Vieilles Charrues avec le thème « Super héros ». Les questions qu’on pouvait poser, c’était « Si t’étais un super héros, qu’est-ce que tu ferais pour sauver l’industrie musicale ? ».

(Rires) Vous interviewez beaucoup d’artistes pendant les festivals, d’ailleurs. Quelle interview a été la plus intéressante pour toi ?

Je n’en ai pas fait beaucoup mais techniquement, la plus intéressante a été celle des Clockwork of the Moon parce qu’on était dans un environnement très sympa, près des Prairies Saint Martin. L’artiste que j’ai le plus apprécié, je dirais les Christine, super chouette ainsi que l’artiste Rich Aucoin. Dans sa tête, il y a plusieurs personnes (Rires) !

Rich Aucoin qui est programmé aux Bars en Trans

Oui et il faut aller le voir ! Je couvrais avec Valentin le festival des Vieilles Charrues et si on avait un souvenir de concert à garder, ce serait Rich Aucoin. C’est l’un des meilleurs concerts qu’on a vu de toute notre vie. Il passe la moitié de son concert dans la foule, il n’est jamais sur scène. Au début du concert, on était à tout casser 20 et on a terminé à 5 000.

Votre site est d’envergure locale ou nationale ?

Pour l’instant, c’est indéniable, d’envergure locale. Après est-ce que c’est un objectif d’avoir une envergure nationale ? Mhhh… Quand tu fais de la critique, le but est d’être lu. C’est le travail du journaliste. Tu fais du journalisme pour informer. Si on pouvait avoir une envergure nationale, ce serait chouette, oui ! Mais c’est difficile, très difficile.

Vos critiques musicales sont écrites par rapport à vos goûts propres. Pour toi, qu’est-ce que sont les ingrédients d’une bonne critique ?

J’ai déjà écrit un article là-dessus sur le site, d’ailleurs. C’était un article sur l’avenir de la critique musicale. Je suis parti de cette problématique. Je me suis demandé, quand on nous lit, est-ce que c’est intéressant ? Je trouve qu’il y a un souci dans la critique aujourd’hui. Le souci, par exemple avec les Inrocks, c’est qu’ils sortent des phrases incompréhensibles. Quand tu es novice, tu ne comprends rien. L’objectif du journalisme, c’est d’être intelligible aux autres. Il faut être très simple, tout vulgariser sans tout de même prendre le lecteur pour un idiot.

L’originalité de votre site, c’est les playlists hebdomadaires.

On peut dire ça comme ça. Hebdomadaires, au départ. Désormais, c’est surtout quand on en a envie. Ce week-end, il y a le festival Les IndisciplinéEs à Lorient et on a fait une playlist spéciale pour l’occasion. La toute première que j’ai faite, c’était spécial vacances de Noël, assez chaleureuse. Cela revient à ce que j’ai dit à propos des interviews, sur le site, on reste très thématique. On prend un sujet et une thématique liée.

Je me demandais qu’est-ce que cela donnerait une playlist spéciale « Fin du monde » ?

Je mettrais du hard, du métal partout ! (Rires) Nan, peut-être le contraire tiens ! De la pop, quelque chose de très réjouissant, mais pas dans le sens bisounours du terme. Je prendrais BRNS, Dark dark dark et Gomina. De la musique très agréable mais qui peut être très triste dans les paroles. Mais quand tu écoutes cette musique, tu te sens bien en fait. Dans ce genre de moment, ce serait la musique à écouter.

Quel est ton coup de cœur de la programmation les IndisciplinéEs, festival qui a lieu du 6 au 11 novembre dans le pays de Lorient ?

Les Two Door Cinema Club ! Le dernier album, Beacon, est génial, vraiment très bon. Les Two Door ont fini chez le label Kitsuné. C’est le meilleur label qui puisse exister, d’après moi. Ils ont fait découvrir il y a pas longtemps le groupe Saint Lou Lou. C’est un exemple pour nous puisque ce sont deux auto entrepreneurs. Ils sont partis de rien. Aujourd’hui, c’est une entreprise qu’ils ont. Autrement, il y a le groupe Mermonte qu’il faut suivre de près.

Dans vos articles, vous avez souvent vos avis assez tranchés, par rapport au public de la Route du Rock entre autres. Vous avez déjà eu des remarques là-dessus ?

Non, aucun retour sur ça. C’est l’objectif de la critique. On est pas hyper méchants mais quand on a quelque chose à dire, on le dit. La critique est aussi bien positive qu’elle peut être négative. Quand on retranscrit une interview, on ne l’envoie jamais directement à l’artiste pour lui demander s’il veut modifier certaines choses.

Revenons au jazz. As-tu déjà eu l’occasion d’aller au nouveau club de jazz, le 1988, et le restaurant, le 47, qui ont ouvert en septembre dernier ?

Aaaah, ça me dit quelque chose ! J’en ai déjà entendu parler mais je n’y ai jamais mis les pieds. (…) Honnêtement, d’ici la fin de l’année, ce serait bien de s’ouvrir avec le site sur le jazz. En plus, cela attirerait d’autre monde. Notre lectorat est ciblé dans la tranche d’âge 18-24 ans. Cela permettrait de les initier à ce style de musique. Ce serait bien !

Tu parles de développer le site, quels sont vos projets ?

On grouille de projets ! On est très ambitieux et je pense que c’est nécessaire. Là, on va couvrir les Trans musicales. On a un partenariat avec la mairie de Guichen, dans le sud de Rennes. Ils nous accompagnent pour ce projet. Ruth Alvarez sera notre photographe pendant le festival. Au lendemain des Trans musicales, toujours en partenariat, on va organiser une exposition photo à Guichen. Les interviews sonores réalisées pour les Trans musicales passeront sur Radio Laser. Pour les « 1 an » du site, en janvier, on réfléchit à un concert ouvert au public. On a déjà le nom du groupe mais on ne le dévoile pas encore. Et pourquoi pas sortir un exemplaire d’un magazine pour l’occasion.

Vos prochains articles à part les IndisciplinéEs ?

J’en ai déjà un en cours de rédaction. Je vais rédiger un article sur l’évolution et l’origine de la musique pop, à partir d’une conférence qui avait lieu avant le concert de Pégase. Je vais sans doute aussi voir le concert de Django Django à Rennes donc j’écrirai un live report et les Trans, c’est notre prochain projet pour lequel on se concentre activement. On travaille actuellement sur une thématique spéciale Trans musicales 2012… Qui est « Les élections présidentielles aux Etats-Unis ». Ce n’est pas encore sûr mais c’est ce sur quoi on travaille.

 

 

Focus sur un blog Rennais #12 : Nouvelles perspectives

Toutes les semaines, le blog lavierennaise vous fait découvrir un blog à travers une interview du créateur ou de la créatrice.

Musique, littérature, cuisine, politique, bande-dessinée, le blog lavierennaise ne ferme aucune porte ! Et si cela vous intéresse, vous pouvez me contacter en remplissant le formulaire ‘Contact’ ci-dessus.

Aujourd’hui, le blog lavierennaise vous propose de découvrir le blog, Nouvelles perspectives, de Thibaud Denolle, l’un des fondateurs de Fastcook et étudiant à l’université de Rennes 1. On y parle éducation, économie et nouvelles technologies.

Blog lavierennaise : Bonjour Thibaud ! Peux-tu te présenter s’il te plaît ?

Thibaud Denolle, 28 ans et titulaire d’une licence de science économiques obtenue en juin dernier. Je suis entrepreneur, on a monté avec des amis le concept fastcook : un restaurant rapide avec prise de commandes sur iPads. J’ai travaillé 5 ans pour McDonald’s comme directeur de restaurant. Je suis passionné de sports de glisse et d’économie.

Tu as crée ton blog en mars dernier, qu’est-ce qui t’a poussé à te lancer dans la blogosphère ?

J’ai ouvert un premier blog très politisé en 2009 que j’ai fermé en 2011 quand on a lancé le projet. J’en ai ouvert un nouveau cette année moins politisé, qui traite encore d’économie mais aussi des nouvelles technologies.

Un rapport avec l’ouverture de Fastcook, dont tu es l’un des fondateurs ?

Non absolument aucun. Je parle de sujets qui m’intéressent quand ça me chante, alors que le premier était plus soutenu. Je me tenais à au moins 2 publications par semaine. Les articles étaient travaillés, je cherchais mes chiffres sur les sites de l’OCDE (NDLR : Organisation de coopération et de développement économique) et de la banque mondiale. Je structurais bien ma pensée et j’en faisais des tartines. Aujourd’hui j’écris ça en quelques minutes sur un coup de tête. C’est plus léger.

Sur la description de ton blog, tu expliques ta démarche : « Je tiens ce blog pour donner mon sentiment sur l’actualité. Je suis politiquement révolté (…) ». C’est une démarche citoyenne, pour toi, ce blog ?

En quelque sorte. Je défends des idées qui ne sont pas du tout « mainstream » (NDLR : de l’avis de tout le monde). Ce blog est mon humble contribution à leur propagation. La technologie a mis à la portée de presque tout le monde la possibilité de donner son avis sur un peu tout et n’importe quoi… pour le meilleur et pour le pire.

Dans ton blog, quand tu parles d’économie, tu fais principalement référence à la marque Apple et au réseau social Facebook. Tu es aussi auto-entrepreneur du restaurant Fastcook qui concilie les deux, à la fois Apple pour les appareils nouvelle technologie et Facebook, pour le design et le jeu de mots avec Fastcook. Tu as une affinité particulière pour eux ?

J’étais l’un des nombreux détracteurs de l’hystérie autour de la marque à la pomme… jusqu’à ce que je touche un iPad. Une semaine plus tard j’avais un iPhone… Une autre semaine plus tard l’idée de fastcook était lancée et je suis devenu aujourd’hui l’un des plus fervent défenseur de cette secte (Rires) !

Tu te dis faire parti du mouvement libertarien. Concrètement, qu’est-ce que cela change par rapport au libéralisme ?

C’est à peu près la même chose. C’est une sorte d’anarchisme qui reconnaît le droit de propriété. Le droit de propriété, c’est juste le prolongement de la liberté de disposer de son corps. Un exemple, je décide avec mon cerveau que mon corps va plus ou moins travailler. Avec les fruits de mon travail, je vais m’acheter un jean, un iPhone, une maison, etc. Tout cela, c’est la même chose. Nous pensons que l’Etat, qui détient le « monopole légal de la violence », (NDLR : référence à Thomas Hobbes, philosophe anglais) n’a pas à nous expliquer quels vêtements on doit porter, si il ne doit y avoir qu’un seul ou dix opérateurs téléphoniques, où j’ai le droit de construire ma maison, est ce que je peux monter mon entreprise, etc. Comme les citoyens ont donné à l’Etat le droit de les priver de leur liberté, il faut être méfiant vis à vis des pouvoirs qu’on lui accorde en lui en donnant le moins possible. Contrairement à ce que 99% de la population pense, les vrais libéraux et les libertariens fustigent la connivence qui existe entre les hommes politiques et les patrons du CAC40 (NDLR : bourse française) qui sortent souvent des cabinets ministériels et de l’ENA (Ecole Nationale de l’Administration). Nous sommes contre le sauvetage des banques, qui comme toute entreprise, devraient pouvoir faire faillite.

A ce sujet, tu as écrit un article sur le rôle de l’éducation dans le recueil Libres, édité par La Main Invisible en juillet dernier. Peux-tu en dire plus sur ton article ?

J’explique dans cet article que l’éducation devrait être repensé à la lumière du principe de subsidiarité. C’est-à-dire que la responsabilité d’une action publique, lorsqu’elle est nécessaire, doit être allouée à la plus petite entité capable de résoudre le problème d’elle-même. Le meilleur moyen de contrôler un peuple, c’est de lui faire rentrer dans la tête des idées toutes faites jusqu’à ce qu’il en vienne à aimer son propre bourreau. J’avais évoqué dans un article un syndrome de stockholm scolaire : des jeunes font des blocages pour que le système éducatif ne change pas alors que ce même système éducatif les brime et ne les aide pas toujours à trouver un travail. Pour moi, chaque établissement devrait pouvoir tester de nouvelles méthodes éducatives, choisir ses programmes, son équipe pédagogique… pour qu’on apprenne enfin aux jeunes à penser par eux même, à travailler en groupe et à savoir où trouver l’information au lieu de privilégier le par coeur individuel.

Pourquoi as-tu choisi ce sujet ?

J’ai choisi ce sujet car je suis révolté de voir à quel point les principaux intéressés, les étudiants, sont aveugles sur ces questions. Ils se battent pour sauvegarder un système qui les a opprimé. Quel est aujourd’hui le Graal de la réussite scolaire? Être doué en math jusqu’à 18 ans, aller en prépa dans une logique de sélection intensive. Si vous passez cette sélection, une fois qu’on vous a bien trainé par terre psychologiquement avec des notes les plus basses possibles, vous intégrez une belle école et le jour de la rentrée, on vous explique que vous être désormais l’élite de la nation, amenée à diriger les moutons. Ce n’est pas parce que vous n’êtes pas doué à l’école ou en math qu’en vous humiliant, on va vous aider. Il faut installer un nouveau logiciel beaucoup plus décentralisé qui permette l’expérimentation. Qui permette aux responsables d’établissements de composer leur équipe pédagogique, de réorienter les « mauvais » profs dans une autre voie qui leur correspondra mieux, et de récompenser ceux qui font bien leur travail.

Est-ce facile d’être à la fois un pied dans l’entreprise et un pied à la faculté d’économie ?

C’est beaucoup de travail mais c’est très enrichissant. Je n’imagine pas une seule seconde arrêter de me former un jour. Ça permet de découvrir de nouvelles choses, de les mettre en pratique en entreprise et de voir d’un oeil beaucoup plus concret pleins de théories vues en cours.

Alors, qu’est-ce que ça fait d’avoir des idées de « droite » dans une ville dite « de gauche », quand on est jeune ?

En bon libértarien, je suis favorable à l’union entre des personnes de même sexe, à la légalisation de toutes les drogues, pas juste la dépénalisation, et l’ouverture totale des frontières. Je ne me sens pas donc pas spécialement de droite. C’est juste que je ne vois pas comment on peut intellectuellement justifier qu’il faille être libre dans certains domaines, mais que dans d’autres une autorité centrale devrait avoir le contrôle. Ceci étant dit, Rennes reste une ville remplie de bohémiens et de hippies mais ça fait partie de son charme ! (Sourire)

Tu es aussi mordu des nouvelles technologies et cela se voit. Penses-tu qu’à Rennes, cela se développe de façon pertinente ? La Cantine Numérique rennaise remporte un franc succès, ces derniers temps alors qu’elle a été ouverte il y a deux ans. Autre exemple actuel : le Star lance un nouveau service, les codes 2D à l’arrêt des bus pour consulter les horaires.

Rennes est une métropole très dynamique à côté de beaucoup d’autres en France. Après, j’ai l’impression que culturellement, certains français restent très réfractaires aux nouvelles technologies. Ce n’est pas l’ambiance de la sillicon valley (NDLR : Aux Etats-Unis, dans le désert ouest américain) mais ce n’est pas le pire endroit non plus pour innover.

Quelle est l’actualité économique ou politique, qui t’a le plus marqué en septembre, à l’échelle internationale, nationale et locale ?

Je suis de très prêt la campagne électorale américaine. Je suis un fervent supporter de Ron Paul qui n’a malheureusement pas été nommé pour représenter le parti républicain. J’espère que Barack Obama sera battu… Sa politique économique est catastrophique, il n’a pas fermé la prison de Guantanamo, il a continué les guerres en Irak et en Afganhistan. Ce qui est drôle pour un prix Nobel de la paix. Au niveau national, j’ai été désagréablement surpris par la perte de confiance en François Hollande. Une telle baisse indique qu’il y a une bonne partie de la population qui était convaincu que le ciel serait plus bleu après le 6 mai… Localement… j’ai eu très très peu de temps pour sortir en septembre. Je ne sais donc pratiquement pas ce qui se passe autour de moi.

Cela sera-t-il sujet à des articles ?

La campagne américaine très certainement, la politique économique du gouvernement peut-être. Pour le niveau local je ne vois pas comment je pourrais concurrencer ton blog ! (Rires)

Ton blog, est-ce une façon d’expliquer vulgairement l’économie aux étudiants ou simplement de le garder pour soi ?

Il y a un peu des deux. J’aimerais pousser un jour l’idée de vulgariser l’économie qui est un domaine beaucoup trop obscur aux yeux des français.

Le 11 mai dernier, tu as écrit l’article « Quand tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens », où tu expliques la mondialisation souffre d’un consensus français. A l’époque où le local est prôné et où la mondialisation est blâmée par certains politiques -on dit qu’après la fin du communisme, c’est désormais la fin du libéralisme-, penses-tu que le libéralisme tire à sa fin ?

La fin de l’Europe peut-être… La fin du libéralisme? Impossible. Les recettes libérales permettent à de très nombreux pays de sortir du sous-développement. Les pays autrefois communistes savent les désastres qu’il a produit. Ils libéralisent leurs économies et en peu de temps, leurs niveaux de vie augmentent. L’Europe, par peur du déclin, se repliera-t-elle sur elle même ? C’est possible mais je ne le souhaite pas… Je souhaite vivre dans un monde ouvert où les gens comprennent que les Chinois ne sont pas nos ennemis. Qu’on ne peut pas d’un côté être indigné par la pauvreté dans le monde et de l’autre empêcher qu’ils se développent et nous rattrapent.

D’autres perspectives sont-elles envisageables, pour toi ?

Ce serait très poétique de dire à la nouvelle génération que c’est à elle de penser un nouveau monde harmonieux. La réalité, c’est que nous parlons d’outils: les marchés, la finance, un état plannificateur… Une hache peut servir à couper des arbres et construire des maisons. Elle peut aussi tuer des hommes. On n’accuse pas une hache d’un meurtre. Pour ces outils, c’est la même chose. On leur attribue des maux dont il ne s’agit que de la nature humaine. Et même sous la torture et avec des lavages de cerveaux, il ne me semble pas que ceux qui ont essayé de changer la nature humaine aient réussi à l’infléchir.

Merci Thibaud d’avoir répondu à mes questions !

Focus sur un blog Rennais #11 : Faunerie

Pour la rentrée, le blog lavierennaise continue la rubrique « Focus sur un blog Rennais », rubrique qui a remporté un succès non négligeable dès le début de sa création, en avril dernier. Toutes les semaines, le blog lavierennaise vous fait découvrir un blog à travers une interview du créateur ou de la créatrice.

Musique, littérature, cuisine, politique, bande-dessinée, le blog lavierennaise ne ferme aucune porte ! Et si cela vous intéresse, vous pouvez me contacter en remplissant le formulaire ‘Contact’ ci-dessus.

Aujourd’hui, le blog lavierennaise vous propose de découvrir le site littéraire et artistique Faunerie de Fanny, étudiante en Lettres à l’université Rennes 2.

 

Bonjour Fanny ! Peux-tu te présenter s’il te plaît ?

J’ai 22 ans et je suis en première année de master enseignement à Rennes 2 pour devenir professeure de Français.

Tu es la chef d’orchestre du webzine Faunerie, qu’est-ce qui t’a donné envie de le créer ?

J’écris depuis longtemps, dans un genre qui est très mal représenté, peu lu et où il est encore très dur de se faire publier : la poésie ! Je me suis dit qu’il fallait prendre les choses en main : j’ai décidé de créer un webzine, qui permettrait de rendre plus visible ceux qui, comme moi, écrivent anonymement. De plus, comme je m’intéresse à la peinture, la photographie, aux arts en général, j’ai trouvé que ce serait bien de créer une plateforme qui rassemble tout ceci.

Magazine littéraire, il a une ligne éditoriale tout à fait différente de celles qu’on trouve d’habitude : «  vitrine d’idées et d’idéaux « vintage » vouant une adoration au Beau et au Bizarre ». Le Beau fait référence à Baudelaire qui est cité à la première page du site et le Bizarre fait référence au fantastique, à la mythologie. Le mélange des deux, ça donne quoi ?

Question difficile ! Le mélange donne ce que nous avons sur le site. Des textes poétiques souvent avec un regain classique inspirés de la nature, la mythologie, des saisons, ou très sentimentaux et des articles photographiques, c’est à dire sur des photographes ayant un univers oniriques assez marqué. Il y a aussi des découvertes picturales, dans lesquelles le Préraphaélisme (NDLR : mouvement artistique né au Royaume-Uni fin XIXè siècle) est très apprécié. Le Bizarre se retrouve dans certains textes, à la fois beaux et grotesques, ou dans les illustrations, qui peuvent être assez inquiétantes.

D’ailleurs, es-tu déjà allée au cabinet des Curiosités de Robien qui a réouvert il y a quelques mois, à Rennes ?

Oui, j’y suis allée et je n’ai pas été emballée plus que ça. Ce n’est pas assez « magique » à mon goût. Il n’y a même pas de fœtus dans du formol, pas drôle ! (Rires)

Chroniques littéraires, artistiques, photographies, interviews, Faunerie traite de beaucoup de choses. Est-ce facile de trouver des idées d’articles sur un thème peu développé de nos jours ?

Oui plutôt, il y a beaucoup d’artistes qui entrent dans nos critères, et à passer beaucoup de temps sur le net, on en découvre des choses…

Votre rubrique la plus active est celle consacrée à la poésie. Mais est-ce vraiment « vintage » comme tu l’as dit dans la description ? La poésie est toujours présente mais n’est juste pas mise en avant…

Le vintage n’est pas forcément dans la poésie. Ce sont surtout les idées et les inspirations qui font assez surannées. Je défends une poésie plus mystérieuse que celle que je peux lire de temps en temps, très ancrée sur le quotidien et comme détachée d’une certaine musique… La poésie est toujours présente, mais bien moins représentée, nuance.

Ce n’est pas que littéraire mais aussi très artistique. Sur le site, on y voit beaucoup de photographies et de photographies de tableaux. Démarche intéressante pour un webzine. D’où te vient ce goût pour l’art ?

Cela fait environ 5 ans que je m’intéresse de très près à l’art, surtout la peinture. Depuis la découverte de The Lady of Shalott de Waterhouse à Londres, à mes 17 ans. Depuis, je n’ai plus cessé de découvrir des nouvelles choses. Ça m’inspire, me permet de rêver, et dans un monde plutôt recouvert de béton et d’idéaux consuméristes et tristes, l’art est une bouffée d’air.

Nouveauté de la rentrée : les dossiers. Le premier est de saison ! En effet, il est consacré à l’automne. Peux-tu en dire plus ?

Il s’agit simplement de quelques articles que je mettrai en ligne tout au long de la saison, contenant un peu de poésie connue ou non, de tableaux et de photographies, axés sur l’automne ! Cela permet de découvrir tranquillement de belles choses, ou de s’en rappeler.

Cinq autres personnes, toutes étudiantes, se sont associées à toi. Cela montre un contraste avec le fait que les jeunes ne lisent et ne s’intéressent plus. Qu’en penses-tu ?

Nous ne sommes que six, ce n’est tout de même pas beaucoup ! (Sourire) C’est évidemment une minorité mais grâce au net, les gens se remettent à lire et à découvrir. L’accès aux œuvres devient gratuit donc je ne sais pas si c’est une réalité, que moins de gens lisent. Peut-être que les « jeunes » ne lisent plus mais ils reprendront peut-être plus tard…

Dans ton magazine, tu as une démarche de faire découvrir les jeunes talents. Est-ce que tu souhaites aussi adresser Faunerie à un public étudiant ?

Oui bien sûr, Faunerie est tout spécialement indiqué pour les étudiants. Je comptais d’ailleurs imprimer des affiches et les coller dans toute l’université Rennes 2 pour faire découvrir le site.

Une publication trimestrielle est prévue des « meilleurs » articles du site, s’il fonctionne bien. Et comment cela se passe depuis la création ?

Pour l’instant, je développe simplement le site, ce qui n’est pas facile. Je ne peux pas encore commencer la publication papier, il n’y aurait pas assez de lecteurs, surtout que je ne ferai pas cela gratuitement. Il y aura, si le projet s’installe bien, des articles du site ainsi que des inédits, sinon cela ne servirait à rien.

Tu es très ambitieuse. Il n’y a pas que le magazine que tu as monté toute seule. Il y a aussi la maison d’édition Les Editions du Faune, qui compte publier uniquement poésie et nouvelles illustrées. Comment cela t’est venu à l’idée ?

La poésie et la nouvelle ne sont pas assez représentées et j’aimerais qu’elles le soient davantage. Je n’ai pas l’ambition d’être le nouvel Albin Michel, simplement de pouvoir faire quelques petits tirages. Pour l’instant c’est en stand by, il faut des fonds pour cela !

Comment comptes-tu développer ton activité ?

D’abord en publiant davantage d’articles, pour cela j’aimerais bien deux autre chroniqueurs motivés. Et davantage de lecteurs prêts à donner un peu pour l’achat futur des magazines papiers. Et si tout cela marche bien, que je récolte suffisamment de fonds, je commence l’édition. Évidemment, il y aura beaucoup de démarches administratives, ça me fait déjà froid dans le dos ! Mais il y a le temps de toute façon.

Que penses-tu de la situation des maisons d’édition et librairies indépendantes à Rennes ?

J’avoue que je ne me suis pas trop renseigné, je me concentre d’abord sur mes études et mon webzine. Mais je devine que ça ne doit pas être facile tous les jours…