Interview : Misst1guett inaugure ce jeudi soir sa première exposition au Jardin Moderne, « Cloudy Home »

La graphiste rennaise Misst1guett est sur tous les fronts. Connue du grand public depuis l’année dernière pour son visuel coloré du festival Quartiers d’été 2012, la jeune femme enchaîne depuis les projets. Faire la communication visuelle du groupe The Wâll Factory en fait parti. Et réaliser son premier clip vidéo sur l’une des chansons du groupe, Cloudy Home, lui a pris un an.

Mise en ligne en octobre, l’animation a beaucoup plu et c’est ainsi que Misst1guett, depuis le 15 février, dévoile au Jardin Moderne  l’envers du décor de ce clip vidéo. La soirée d’inauguration a lieu ce jeudi soir, à 20 heures avec pour invités : The Enchanted Wood, Trunks, FiliaMotsa et bien entendu, The Wâll Factory.

Bonjour ! Comment s’est passé la réalisation de ton premier clip « Cloudy Home » ?

Michaël de The Wâll Factory que je connais, m’a proposé de faire un clip, chose que je n’avais jamais faite. C’était un défi pour moi, j’en avais vraiment envie. Je suis tout de suite partie sur l’idée que j’allais faire quelque chose en dessin animé.

Animer tes dessins, tu n’avais jamais fait ?

Non, c’était tout nouveau. Un ami qui travaille à la société Spectaculaires, m’a appris à me servir du logiciel After Effects. De la conception à la réalisation, cela a pris presque un an : pendant quelques mois, je préparais les dessins à côté d’autres projets que j’étais en train de faire. Puis je les prenais en photo et les animais. Pour l’animation, cela m’a pris 3, 4 mois. Quand j’ai commencé à capter le truc et voir mes dessins se mettre en mouvement, c’était magique ! Depuis, j’ai très envie de recommencer. (Sourire)

Ton univers artistique est très proche de celui du groupe The Wâll Factory…

Oui, nos deux univers se mélangent. Pour la conception du clip, il m’a donné carte blanche à part pour le fait que le personnage principal mi homme-mi bison devait être représenté.

Dans le clip « Cloudy Home », on retrouve les thèmes principaux du groupe : le bison et l’usine.

Oui, il fallait retrouver ces codes là. L’idée de la maison nuage, une usine avec des nuages, m’a tout de suite parlé. Quelque chose de très poétique : le nuage est beaucoup présent dans mon univers.

Et le dragon, d’où vient-il ?

A un moment donné, Michaël en parle dans les paroles. En fait Cloudy Home raconte l’histoire d’un personnage qui, à force, de faire tout le temps la même chose, se met à rêver. Du coup, les machines deviennent des animaux. Une machine se met à cracher du feu et devient un dragon. Je me suis inspirée de ce passage-là.

Ce clip a été projeté pour la première fois lors de la Release party de l’Ep de The Wâll Factory, le 19 octobre. Il a été ensuite publié dix jours après sur Internet où il a reçu un très bon accueil du public. C’est cela qui t’a donné envie de faire l’exposition ?

Oui puisque déjà, je me suis dit « Il a l’air de plaire ! ». C’était mon tout premier donc j’étais toute fière (Sourire). J’étais assez contente de ce qu’on avait fait avec Manu, qui m’a aidé à réaliser le clip. Je me suis rendue compte à la fin que j’avais vraiment beaucoup de dessins. En les exposant, peut-être que cela va intéresser les gens de voir l’envers du décor. J’ai demandé au Jardin Moderne si ça les intéressait et ça a eu l’air de leur plaire. Au départ, ils n’avaient pas de créneau à me proposer et en fin de compte, cela s’est fait assez rapidement.

De quoi se constitue-t-elle ?

Il y a tous les dessins que j’ai fait pour le clip. Il y a des éléments qui reviennent régulièrement mais des fois, je les ai répété pour qu’il y ait une lecture au niveau de l’exposition pour comprendre les différentes scènes. Des fois, j’en ai fait carrément autre chose : de plusieurs petits dessins qui m’avaient servi pour une scène, j’en ai recrée un nouveau. Je me suis amusé avec tous ces petits éléments là que je gardais dans le fond de mes pochettes. Du coup, cela représente bien l’univers du clip car tout a servi à sa réalisation. J’ai aussi fait une fresque sur l’un des murs du Jardin Moderne, qui reste dans l’univers : cela reprend l’usine, la colline et le dragon.

Cela a été fait à partir de collages ?

C’est un mix d’éléments en papier que j’ai dessiné chez moi et ensuite, je suis venue faire quelques éléments à la craie directement sur le mur.

Est-ce toi qui as choisi les groupes pour ta soirée de vernissage ?

Non, pas du tout. C’était déjà prévu que pour le vernissage de l’exposition, il y ait en même temps la soirée de lancement du CD de Trunks et Filiamotsa, avec invité The Enchanted Wood. Vu que mon exposition se passait en même temps, je me suis greffé à la soirée. The Wâll Factory jouera aussi pour l’occasion.

Le clip va être projeté pendant le concert ?

Oui. Je pense que The Enchanted Wood jouera en premier, puis projection du clip avec le concert de The Wâll Factory et ensuite Trunks et FiliaMotsa.

 

20 heures – Jardin Moderne – Gratuit

The Wâll Factory sort son premier EP, le 19 octobre

Vendredi soir prochain, le 19 octobre, la salle du Crij, le 4Bis, accueille le groupe rennais The Wâll Factory pour la sortie de son premier EP, The Initiatory Road. Mais pas seulement. La soirée the wâll factory release party présente aussi l’exposition « Dessine moi une usine/un bison » et projection de clips.

Pour en savoir plus sur cette soirée étonnante, le blog lavierennaise est allé à la rencontre de Michaël, le créateur du projet et Misst1guett, que le grand public connaît grâce à l’affiche de l’édition 2012 de Quartiers d’été, graphiste et illustratrice qui a réalisé la pochette du CD.

 

L’adage dit que le phœnix renaît de ses cendres. Pour la musique aussi, cela fonctionne. The Wâll Factory est né après la fin du groupe, Lebowski, groupe de chansons françaises. Michaël, à la tête du projet du « mur de l’usine », en avait fait parti en tant que chanteur et accordéoniste. La formation s’est arrêté il y a deux ans pour différents « choix de vie », explique Michaël.

L’idée de créer un projet solitaire a germé dans la tête du jeune trentenaire un an plus tard. Depuis membre dans un autre groupe The Doods, le jeune homme avait aussi envie de créer quelque chose qui lui ressemble personnellement. Pour cela, il a réuni deux éléments qui lui sont chers : l’usine et le bison. Ces deux symboles se retrouvent très clairement sur la pochette du premier EP, The Initiatory Road (voir ci-dessus). Misst1guett, l’illustratrice de l’album, l’avoue : « C’était vraiment un projet personnel, c’est Michaël qui m’a dit quoi faire. J’ai juste eu l’idée de le dessiner en bison et cela lui a plu. (Sourire) »

Bison + usine = The Wâll Factory

« Le bison vient d’un voyage au Mexique », se souvient-il, « quand je l’avais vu, il m’avait fasciné. » Avec une touffe de cheveux encore plus volumineuse et un air agressif, la ressemblance entre lui et l’herbivore serait frappante. Ou presque. En ce qui concerne l’usine, cela fait un clin d’oeil à une industrie visible route de Lorient à Rennes, qui a une architecture psychédélique. « Je l’ai surnommé l’usine Pink Floyd », plaisante-t-il. Ce surnom n’a pas été donné au hasard. « Ce groupe fait parti de mes influences musicales », précise Michaël. Et ses influences, elles sont diverses et variées. Cela va de Nirvana à Beck en passant par des mélodies « plus rythmées, plus pop, moins grand public », ajoute-t-il, comme 31 Knot et Why ?.

Dans The Initiatory Road, le jeune homme a voulu joindre des « sons industriels » à ses morceaux. « Cela donne une rythmique différente de celle des groupes de rock. » Il y ajoute aussi des bandes son qu’il enregistre auparavant, avec différents instruments, synthé, guitare et accordéon. Cet EP, il l’a fait seul chez lui avec son ordinateur et quelques logiciels. Miguel Constantino, portuguais d’origine et quimperlois désormais, a produit ses chansons : « il est très reconnu dans le milieu indépendant musical. » D’ailleurs, la chanson Constantino lui est dédicacée.

The wâll factory release party

A la fin de l’enregistrement de son EP, Michaël veut donner une « vie aux réseaux sociaux » en lançant un concours en rapport avec l’album. Pierre deux coups. Cela a aussi montré une visibilité à son projet sur Internet. C’est ainsi que « Dessine-moi un bison/une usine », et non un mouton, est né. Les dessins ont afflué, « il y a eu des trucs vraiment pas mal », dit-il. Pour les remercier, une vingtaine de dessins sera accrochée pendant la soirée du 19 octobre, au 4Bis. Mais ce n’est pas tout ! Quelques-uns de ses anciens camarades de l’Esra (Ecole supérieure de cinéma et d’audiovisuel) de Rennes et amis ont réalisé pour l’occasion des clips inspirés de ses morceaux, selon leur sensibilité artistique. Par exemple, Misst1guett a crée un clip animé à partir de croquis qu’elle a faite. Trois sont finis et vont être visualisés avant le concert. Deux sont inédits. « Quand il y aura plus de matière, les clips seront peut-être projetés pendant les concerts », espère Michaël.

Ce vendredi, c’est aussi la première fois que The Wâll Factory ne se produira pas tout seul mais accompagné. Michaël a invité deux anciens membres du groupe Lebowski, le chanteur du groupe avec qui il joue The Doods, le chanteur du groupe Tahin ainsi que celui de Seeya. Toute cette troupe de musiciens sera présente pour jouer et chanter avec Michaël pendant ses différents morceaux. L’ultime chanson du concert les réunira tous. Cette soirée, au final, c’est Une route initiatique musicale qui rejoint le passé, Lebowski, le présent, The Doods, et le futur, The Wâll Factory, projet qui prend son envol à partir du 19 octobre.

 

Vendredi 19 octobre. 4Bis. 21 heures.
Prix d’entrée : 5€ Prix d’entrée + l’EP : 8€