Vieducoin.fr, le nouveau site breton qui stimule les initiatives locales

Lucie Pinzano et Adrien Grall, l’une bretonne de cœur, l’autre de sang, ont lancé le site Vieducoin à la mi-avril. Leur site qui se concentre uniquement sur la Bretagne, encourage la discussion entre particuliers, associations et institutions locales pour faire bouillonner de nouveaux projets. Un concours a été lancé pour l’ouverture, « Donnez vie à vos idées locales » : 5 000€ sont en jeu pour concrétiser des idées fédératrices.

Le site Vieducoin est né il y a un an après avoir « germé » dans la tête d’Adrien Grall. « Je l’ai aidé à accoucher [de cette idée] », plaisante Lucie Pinzano qui l’a rejoint dans l’aventure. Après une version bêta en 2012, il est désormais utilisable par tous les Bretons depuis mi-avril. Son but ? « [Que] les acteurs locaux parlent de leur vie, des sujets qui leur plaisent et émettent des idées », explique Lucie. Connaître ce qu’il se passe près de chez soi, à quelles activités participer et dynamiser la vie culturelle de leur coin, voilà les services que le site propose.

A Rennes, Vieducoin parle street painting, festival et service solidaire

Lorsque le compte est crée, plusieurs options s’offrent à l’utilisateur : « définir son coin », « prendre la parole », « voir les prochains RDVs » et « s’abonner aux acteurs/contributeurs locaux ». La première étape permet de définir un périmètre et de signaler que l’on souhaite recevoir les informations seulement sur la ville de Rennes et/ou ses communes avoisinantes jusqu’à 20/50/100 kilomètres et plus. Pour cela, il suffit de mettre le curseur sur « 20km » et le fil d’actualité se met à jour en fonction des critères sélectionnés.

Envie d’un cinéma dans sa commune, d’activités autour du jardinage, de parler d’un festival qui a lieu dans quelques semaines ? Il ne reste plus qu’à « publier une bulle » pour engager une conversation. A Rennes, Cécile a, par exemple, ouvert le débat sur le « street painting ». La raison ? Une œuvre va être réalisée rue Jules Simon à partir du 24 mai par les artistes suisses Lang et Baumann, visible pendant un an. Emmanuel, lui, parle du festival d’art vidéo et d’images nomades Oodaq, qui a débuté le 16 mai dernier et qui continue jusqu’au 26. Dans une autre démarche, Yoann propose de mutualiser ses courses avec d’autres habitant-e-s rennais-e-s. Une association de Gévezé, Gèv’Anim, lance l’idée de renouer avec les traditions bretonnes lors d’IntervRilles.

Avoir un impact concret sur le quotidien

Les propositions peuvent émaner de tout le monde : particuliers, institutions et associations « tant que le sujet a un ancrage local », insiste Adrien. « Et que cela ait un impact concret sur la vie des gens », rajoute Lucie. Ils souhaitent tout deux une « information locale sans frontières » car centralisée même si elle reste « non exhaustive ». Une personne qui habite au nord de l’agglomération rennaise, peut très bien avoir les actualités des communes de Bruz, Nouvoitou ou le Rheu, qui se situent dans le sud du département ou encore de Dinan, qui se trouve dans les Côtes d’Armor.

« A l’échelle locale, les idées ont besoin d’émerger et nous aimerions en être le relais », explique Lucie, comme organiser une animation, un défilé bien que Vieducoin ne soit ni « un site de petites annonces » ni « un réseau social ». Pour favoriser les rencontres, les échanges et faire connaître le site, ces deux Bretons de cœur ont lancé jusqu’au 2 juin un premier concours intitulé « Donnez vie à vos idées locales », où un jury et le public décideront du projet qu’ils préfèrent. A la clef, 5 000€ pour de nouvelles alternatives citoyennes. L’économie collaborative locale et l’entraide, Adrien Grall y croit. Des concours auront lieu plusieurs fois par an pour « fédérer » et permettre à « de belles choses de naître ».

Dormir sous une tente dans la galerie rennaise DMA, c’est possible du 6 au 28 juin

Copyright : Bout de Camp

Pour l’ultime exposition de la DMA galerie dans le local situé au 23, rue de Châteaudun, les designers rennais Thomas Dellys et Thomas Joly ont souhaité concevoir, dans l’enceinte de la galerie, une installation originale intitulée Bout de Camp. Un campement dans lequel les Rennais-e-s pourront dormir la nuit et visiter le jour pendant le mois de juin. Explications.

La galerie DMA déménage officiellement du local rue de Châteaudun fin juin pour se diriger vers les quais. Pour clore cinq ans d’expositions et d’installations artistiques dans cet endroit, elle a fait appel à Thomas Joly et Thomas Dellys, deux designers diplômés des Beaux-Arts de Rennes. Les deux compères qui se connaissent depuis l’école d’art, travaillent sur des problématiques similaires comme la fabrication de mobilier à partir de matériaux bruts tels que la corde polyester. Thomas Dellys a aussi réalisé la scénographie des photographies de la revue rennaise Nos années sauvages.

Campement réalisé à partir de la récupération

Les objets primaires font partie intégrante de leur travail. Pour cette réalisation, ils ont eu l’idée de monter un campement forestier à partir de matériaux bruts récupérés dans des entreprises locales. Cette démarche est propre à DMA qui met en relation artistes et sociétés du coin pour collaborer. Le bout de camp, jeu de mot avec bootcamp qui signifie « camp d’entraînement », est un terrain de jeu pour les designers. « C’est une technique empiriste où on teste la matière », expose Dellys. Thomas Joly qui a étudié l’architecture d’intérieur renchérit : « L’espace est fait pour être utilisé. (…) On rassemble tout nous même et on se débrouille. »

A l’aide de tubes en carton, manches à balai, cordes, taules, Corian, Dibond et plastique, les Thomas relèvent le défi de rendre la galerie DMA habitable pendant trois semaines comme si c’était un « logement d’urgence (…) en forêt » fabriqué avec les moyens du bord. Des couverts à la douche, tout est à faire : la tente, le coin cuisine et salle de bain.

Musée le jour, hôtel la nuit

Copyright : Bout de Camp

Cette expérience unique donne la possibilité à des habitant-e-s d’occuper une galerie d’art vide. Mais pas seulement. Les Rennais-e-s pourront dormir dans du mobilier de designers et interagir avec. De façon pédagogique, Thomas Joly et Thomas Dellys exposeront à l’entrée plusieurs de leurs croquis créés pour ce campement-hôtel (voir ci-contre). Cela montrera leurs recherches faites depuis janvier sur ce projet. Tous deux dans la mouvance Do It Yourself (DIY) [ndlr : fais le toi-même], ils aimeraient aussi mettre à disposition des plans pour que les personnes puissent réaliser facilement chez eux le mobilier exposé.

Certains bouts sont déjà assemblés, d’autres devront l’être pendant les trois jours de montage sur place début juin. Il y aura aussi dans la galerie un espace médiathèque où des bouquins de créateurs-trices pourront être feuilletés en journée. Elle sera ouverte le jour pour les curieux-ses aux horaires normaux d’ouverture et la nuit pour les aventureux-ses. Bien que l’idée soit rennaise, le Bout de Camp se destine à se déplacer. Et lors de chaque montage, le campement sera agrémenté d’éléments différents, selon les techniques locales.

 

Page FacebookSite internet

Réservation pour une nuit : 70€ (deux personnes + petit déjeuner)

Vernissage le 6 juin

Ce projet a été réalisé par les deux designers mais a de nombreux partenaires financiers et/ou matériels : en savoir +

Le webzine culturel rennais Alter1fo met sur pied sa première soirée le 19 avril

Ce vendredi soir, le Jardin Moderne a donné carte blanche au site Alter1fo, défricheur de l’actualité rennaise depuis 2007. Lors de cette soirée, les défenseurs de l’information alternative locale présentent deux concerts de groupes rennais, Slim Wild Boar & his forsaken shadow et Palm, et le vernissage de leur exposition, rétrospective de cinq ans de concerts.

Le webzine Alter1fo, on tombe souvent dessus par hasard, au détour d’une recherche sur l’actualité culturelle rennaise. Discrets, les membres de l’association ne sont pas du genre à se mettre sous les feux des projecteurs. Mais quand il s’agit de parler de ce qui les passionne –la musique et la culture-, alors là les langues se délient. Lorsque le Jardin Moderne leur a proposé une soirée-vernissage, l’équipe a foncé. Pour les Rennais, Alter1fo se démène pour cultiver son jard1, terreau de groupes émergents, nouveautés musicales, culturelles avec des articles de qualité et des publications régulières.

Dépaysement en terres connues : direction l’Ouest des Etats-Unis

La soirée débutera avec le vernissage de l’exposition des photographies du webzine. En cinq ans, de nombreux concerts ont été couverts et maintes artistes ont été immortalisés dans les boîtes noires. Chaque photographe a sélectionné par ses soins quelques images de moments qu’il a préféré. Cela couvre de multiples évènements et concerts rennais, dans de nombreuses salles de concerts : festival Mythos, Bars’n’Breizh, Trans musicales, les Embellies, l’Ubu, l’Antipode, le Jardin Moderne, etc.

Pour cette carte blanche, le webzine a souhaité comme à son habitude mettre en avant des groupes rennais : Palm et Slim Wild Boar & his forsaken shadow. Cela entre en résonance avec les interview-focus sur la scène locale que l’on peut trouver sur le site. Les deux groupes donneront du baume au cœur au public et feront oublier le temps grisâtre car leurs musiques sentent bon le retour du printemps. Guitare folk, santiags, chapeau Stetson et grandes envolées lyriques avec en arrière-fond un paysage digne de la Death Valley. La chaleur étouffante en moins. Quoique.

Alter1fo, site musical mais pas seulement

Le tout sera accompagné d’un Dj set de Cedric Bouchu, journaliste bien connu dans le milieu culturel du bassin rennais et animateur de l’émission Les Echos du Oan’s, dont Alter1fo est partenaire. Il choisira ses morceaux en écho aux concerts proposés.

Cette soirée est donc l’occasion, pour ceux qui ne connaissent pas le site, de découvrir tout le travail abattu par ces rédacteurs-photographes passionnés, dans la seule optique de partager leurs coups de cœur et la découverte de nouvelles choses. Alter1fo ratisse largement l’actualité musicale mais revendique ses autres rubriques culturelles :  littérature, culture et +, dossiers détaillés sur une thématique précise et info locale.

 

20 heures – Gratuit – Jardin Moderne
L’exposition restera accrochée quelques semaines 

 

Evènement Facebook

Du 2 avril au 3 mai, l’évènement national Expolaroid s’installe à Rennes avec trois expositions photo

Pour la première fois en France, tout au long du mois d’avril, un événement national est organisé autour des appareils photos Polaroid. A travers entre autres des expositions, ateliers pédagogiques et projections de films, l’Expolaroid met sur le devant de la scène la célèbre marque de photographies instantanées, dans une trentaine de villes françaises et francophones.

Impulsée par une association nantaise, cette manifestation fait donc ses premiers pas à Rennes à partir du 2 avril avec trois expositions photo à l’Antipode, à la friperie Antoine & Colette et au Tambour. La première est organisée par Denis Peaudeau, photographe et les deux autres, par un collectif rennais de photographes passionnés par le Polaroïd.

En 2008, la marque de films instantanés Polaroid est contrainte d’arrêter sa production. Mais « Florian Kaps, un autrichien, a racheté l’usine des Pays-Bas et l’a renommé Impossible », explique Lucile Le Doze, l’une des membres du collectif de photographes amateurs. « Ce nom a été choisi en conséquence car tout recréer à partir de rien était un projet impossible à la base… » L’autrichien a quand même réussi à tenir le cap et créer une nouvelle usine. Désormais le Polaroid est plus qu’une marque de films photographiques mais « un objet à part entière », continue Frédéric Viñolas, lui aussi, membre de ce collectif anonyme.

En France, cette boîte noire suscite un vif intérêt. En 2007 est crée le forum français Polaroidpassion, désormais un « site de référence pour ceux qui souhaitent avoir des renseignements avant l’achat d’un Polaroïd ou même des avis sur les photos qu’on met sur la plate-forme », complète Lucile. Il permet aux nombreux photographes de se retrouver et de discuter de leur passion. C’est ainsi qu’il y a deux ans, Lucile et Frédéric ont rencontré trois autres Rennais inscrits sur le site, Alexandre Bouchon, Morgane Caradec et Stéphane Chapon. Pour cet événement national, ils ont décidé d’organiser tous les cinq, deux expositions : l’une dans le hall du Tambour à l’université Rennes 2 et l’autre, dans la friperie vintage Antoine & Colette. De son côté, Denis Peaudeau, photographe amateur et bidouilleur de Polaroid, a lui aussi organisé son exposition Expolaroid à l’Antipode.

De l’urbain, des portraits et des paysages

Les deux expositions du collectif seront très différentes l’une de l’autre : celle au Tambour, Polaroid is not dead !, présentera une dizaine de clichés par photographe en formats agrandis, représentatifs de l’univers de chacun. Par exemple, Lucile a choisi des photos de vacances, Frédéric des paysages et « des photos abstraites ou même ratées. C’est ce qui fait leur charme ! ». Pour la friperie vintage Antoine & Colette, le collectif a sélectionné les tirages en accord avec la boutique : intimistes et rétros qui mettent en scène des objets de la vie quotidienne. Pour son exposition à l’Antipode, Denis, lui, a privilégié des clichés de paysages urbains, à l’image du collectif photographique Urbex auquel il participe, et quelques portraits.

« Le Polaroid, c’est une autre façon de voir la photo : elle est unique. Pour une seule prise, il faut réfléchir à la meilleure prise de vue possible contrairement au numérique », pose Frédéric, enthousiaste. « [Le but d’Expolaroid] est de montrer que le Polaroid existe encore et qu’on peut faire des trucs sympa avec. Il n’est pas mort !», rappelle Lucile. La magie des instantanées se propagera dans les rues de Rennes durant tout le mois d’avril. « En avril, il faut que le nom de la marque soit sur toutes les bouches ! », termine Frédéric. Pari tenu.

Expolaroïd à Antoine & Colette : du 2 au 27 avril. 

Expolaroïd au Tambour : du 8 avril au 3 mai.

Expolaroïd à l’Antipode : du 2 au 30 avril

 

Pendant cinq semaines, l’exposition XYZT questionne les frontières entre monde réel et virtuel

Copyright : Cie AMCB

La compagnie Adrien M / Claire B expose depuis hier, le mercredi 13 mars, aux Champs Libres XYZT : les paysages abstraits et ce, jusqu’au 14 avril. Les dix installations proposées, à l’esthétique minimaliste, en noir et blanc, transportent les spectateurs vers un univers singulier. Une balade dans une Nature numérique, qui sollicite les sens et surtout, l’imagination. Il ne reste plus qu’aux Rennais de pousser la porte de la salle Anita Conti pour atterrir dans un monde aussi poétique et enchanté que celui d’Alice au Pays des Merveilles. A sa façon.

Fondée en 2004 après la rencontre entre Adrien Mondot, jongleur et féru de mathématiques et Claire Bardainne, graphiste et scénographe, la compagnie Adrien M / Claire B allie les compétences des deux compères pour créer des spectacles et des installations à taille humaine. A l’aide de procédés mathématiques, Adrien et Claire créent des espaces qui « offrent la possibilité au public en temps réel de jongler avec la matière, d’entrer dans le décor », explique cette dernière. Comme il est possible de faire avec le jonglage, par exemple. Avec XYZT, les Champs Libres laissent découvrir à la population rennaise un bout de leur Monde, « passerelle entre le virtuel et le réel » : un endroit interactif, ludique rempli de formules d’algébrique.

Toucher du doigt la Nature virtuelle

« La première étape est de traverser la rivière », présente Claire. Pas d’eau artificielle ni de cailloux dans le fond, la rivière n’est matérialisée que par des lignes blanches. Le bruit des clapotis et les vagues demeure tout de même là lorsqu’on pose le pied dessus. « [Notre exposition] revisite la Nature », continue-t-elle. « (…) Cela part du vécu, de l’observation des phénomènes naturels pour les recréer dans un monde virtuel. » Après avoir marché sur l’anamorphose spatiale (voir ci-contre), le public peut jouer avec l’Arbre à lettres et faire bouger ses feuilles. Enfin plutôt … ses lettres. Mais aussi prendre une poignée de sable cinétique, écarter les feuilles d’un arbre à la force de sa main, regarder et toucher une cascade de lettres, marcher dans les hautes herbes vectorielles, regarder des nuées d’étourneaux se former autour de soi ou encore observer des phasmes et des serpents de lettres dans des aquariums.

Anarmophose spatiale (Copyright : Laurence Fragnol)

Inspirées entre autres du land art et de l’univers de Miyazaki (Mon voisin Totoro, 1988), ces images de synthèse ont pour but de montrer que la réalité augmentée peut « créer de l’émotion et des sensations », avec une immersion visuelle et auditive minimale. Cet univers que proposent Claire et Adrien mise tout sur l’évocation des formes et du mouvement et laisse une grande part au hasard entre le geste et l’image : « Nous on voit les installations comme cela [une nature augmentée, ndlr] mais chaque personne peut avoir sa propre interprétation de la chose. A vous de vous construire vos propres histoires », encourage Claire. Et si vraiment, cela est du chinois pour vous, les deux jeunes adultes ont mis à disposition à chaque installation des totems audio où ils expliquent leur démarche.

 

Pour connaître les secrets d’ateliers de la compagnie Adrien M / Claire B, comment ils ont crée les installations présentées à XYZT : paysages abstraits, les Champs Libres proposent une soirée Un point, c’est tout ce vendredi soir à 19 heures, salle Hubert Curien. Le « manifeste » de la compagnie. Réservation conseillée.

 

Salle Anita Conti – Prix : 3€ – Tarif réduit : 2€
Plus d’informations : ici 

 

Interview : le premier mook rennais d’Arts et d’Histoire EPOKA arrive ce jeudi au Jardin Moderne

Delphine Priet-Maheo, Binôme, 2012

Actives sur le plan culturel et associatif rennais, Dorothée Petroff et Alisée Casanova -l’une des créatrices de ShareLOC– ne chôment pas. Après avoir créé l’association EPOKA en novembre dernier, elles lancent ce jeudi le premier numéro intitulé Mythologies de leur revue éponyme, au Jardin Moderne.

220 pages en grand format sur la mythologie vue sous tous les angles, du Dieu grec qui fait ses courses aux chiens de Cerbère sur une nappe de pique-nique, ce premier numéro part à la recherche de ses origines avec pour mots d’ordre : collaboratif, pluridisciplinaire et mise en avant des Arts. Deux concerts auront lieu pour animer la soirée : le multi-instrumentiste soliste Yakoba et le Dj Rohr Sha. Et pour pouvoir en profiter un peu plus, le Jardin Moderne expose jusqu’au 7 avril les travaux de la quinzaine d’artistes qui a participé à la revue dont certains inédits. Interview d’Alisée Casanova, la directrice de publication.

 

D’où vient le nom de votre revue EPOKA ?

On voulait jouer sur la notion de temporalité, ce n’est pas un nom de magazine. C’est à mi-chemin entre la revue et du livre : un « mook » dédié à l’art et à la littérature, aux antipodes du numérique. Pour ce premier numéro, on a voulu parler de l’époque latine.

D’où le thème choisi, les Mythologies, au fondement des origines.

Oui, nous avons collaboré avec les artistes sur une thématique pour qu’ils puissent réagir dessus. Pour eux, cela nécessite toute une réflexion avec des approches différentes selon les sensibilités. Minako Ueshima, une artiste japonaise qui collabore à la revue, a appréhendé complètement différemment ce thème par rapport aux autres et a été au fondement de ses origines à elle. EPOKA ne contient pas que des œuvres artistiques mais aussi des articles, des essais écrits par des chercheurs dans une véritable démarche professionnelle. Les dessinateurs, plasticiens, graffeurs, etc., que nous avons choisi sont en voie de se faire connaître mais il y a aussi des noms reconnus comme Mardinoir.

Vous privilégiez tout de même les rennais. Dans les artistes choisis, on peut trouver un professeur d’arts plastiques de Rennes 2 ou encore le collectif RA Crew.

A la base, des parisiens devaient faire partis du projet mais ils n’appréhendaient le projet de la même façon que nous alors cela ne s’est pas fait. On a aussi des contacts pour vendre à Lyon mais pour le moment, notre association est basée à Rennes. Concernant la diffusion de notre revue, on favorise la vente directe. Comme cela, on peut connaître notre lectorat, ses préférences et avoir des retours. Cela rend l’expérience plus humaine et très collaborative avec une démarche d’échange et pluridisciplinaire. EPOKA a aussi pris le parti d’éditer en noir et blanc pour rendre l’objet esthétique.

Est-ce que ce type de magazine manquait à Rennes ?

Ce que nous proposons est de l’information travaillée, pas immédiate comme le fait Internet. L’article le plus grand de la revue va jusqu’à 10 000 signes. C’est à la croisée du journalisme et de la littérature : on y trouve des critiques universitaires, des recherches sur la Poésie et de l’art graphique. Avec EPOKA, on essaie de toucher tous les domaines artistiques avec un grand A. L’association éponyme s’est créée en novembre 2012 mais l’aventure a commencé il y a un an environ.

La confection de ce premier numéro vous a donc prise un an ?

Oui car à la base, on était trois personnes mais une s’est réorienté, a dû travailler et n’avait plus assez de temps pour s’y investir autant que nous. EPOKA est le premier mook qui fait la promotion d’un art très peu côtoyé habituellement par le grand public. Je pense que nous sommes l’intermédiaire entre les artistes et les lecteurs. J’espère que nous sommes un tremplin pour eux. Nous ne sommes pas dans la perspective de traiter des sujets dont tout le monde parle déjà. Vu la liste de commandes, le lectorat est intéressé par cette démarche. Il y a une demande.

Vous avez fait financer l’impression de vos numéros via la plate forme KissKissBankBank dont l’objectif a été largement atteint.

Oui, la revue est financée par les lecteurs eux même. Nous avons concouru dans des milieux artistiques (ndlr : comme La Dînée) pour « combler » les besoins financiers dont le coût de l’impression est le plus important. On peut dire que le public fait un retour sur l’investissement car le résultat final est la revue. Nous restons toujours dans cette démarche collaborative, au sein même de l’équipe et entre les artistes qui travaillent sur un sujet commun, et de façon totalement bénévole. On a tout de suite été suivis par des donateurs qui ne savaient pas ce qu’était précisément EPOKA mais qui avaient envie de connaître quelque chose de nouveau !

Votre premier numéro contient 220 pages et est dimensionné vingt centimètres par vingt centimètres.

L’ouvrage est un livre à part entière. Tu peux l’emmener partout, sur le canapé ou dans le bus. C’est un objet lourd et beau, en noir et blanc. Le travail esthétique devait être important sur le format, la lumière, les productions graphiques, les photographies. Les artistes ont joué le jeu et ont crée des travaux spécialement pour ce premier numéro. Ces derniers sont mis en valeur par un format différent que l’on peut conserver dans une bibliothèque.

K.Cendre (aka. Cassandre Cardiet), Cerbère, Série les XII travaux d’Hercule, 2012

Il en devient lui-même un objet d’art.

Oui, cela se transforme. EPOKA n’est pas une revue que tu vas feuilleter dans la salle d’attente du médecin à côté d’un Marie-Claire ! (Sourire)

Peux-tu me parler de la soirée de lancement qui a lieu ce jeudi ?

Cela s’est fait grâce au bouche à oreille, en fait. Au départ, on ne préparait que le premier numéro de la revue mais on nous a dit que ce serait une bonne idée si on organisait une exposition pour la première soirée de lancement. Les artistes étaient d’accord et grâce à Dorothée [ndlr : la rédactrice en chef de la revue], on a pu mettre en place une collaboration avec le Jardin Moderne qui a accepté une exposition d’un mois.

On pourra voir des œuvres inédites pour l’exposition ?

En effet, il y en aura faites pour l’exposition uniquement et des reprises qui se trouvent déjà dans la revue. Ce sera très diversifié. Jeudi prochain, deux artistes qui n’ont pas collaboré, Armel Rubigny et Mélanie Lemaître, exposeront aussi car ils aimaient le projet et ont réalisé des travaux en noir et blanc.

Deux groupes Yakoba, un multi-instrumentiste soliste, et le Dj Rohr Sha sont programmés pour la soirée.

Oui, je ne peux pas trop t’en parler car c’est Dorothée qui s’en est occupée. On s’est dits qu’on ne pouvait pas ne pas faire une soirée sans un aspect musical derrière car EPOKA touche tous les arts. Le concept même plaisait : deux personnes qui s’invitent le temps de quelques heures sur la scène musicale de façon bénévole.

200 tirages uniques pourront être achetés sur place ce jeudi.

On a dû revoir nos effectifs à la baisse. Il y aura donc 80 exemplaires au Jardin Moderne mais la moitié est déjà réservée…

Avez-vous pensé à une seconde revue ?

Oui mais ce n’est pas un périodique comme le mensuel qui sort tous les mois. Il ne faut pas oublier qu’on travaille avec les artistes, on ne veut pas leur donner de contraintes de temporalité, ne pas leur mettre le couteau sous la gorge. Si on doit attendre six mois, un an pour faire un second numéro, on attendra ! Je dois dire qu’on ne s’attendait pas à un tel succès avant même que le numéro ne soit lancé. Les lecteurs, dès le début, nous ont montré leur soutien.

Propos recueillis par Manon Deniau

 

Jardin Moderne – 20 heures – Entrée libre

Prix du n°1 Mythologies : 20€ (Frais de port exclus) | Possibilité d’acheter dans les librairies spécialisées ou en contactant l’association

En mars, les Rennaises dévoilent leurs corps et leurs identités

Mars est un mois pendant lequel la ville de Rennes et ses partenaires locaux abordent les Femmes. En 2013, c’est le thème « Corps et identités » qui a été retenu. Riche et intéressant, il permet à partir d’une soixantaine de manifestations culturelles, d’aborder à la fois les femmes d’ici, à Rennes, et d’ailleurs (françaises, européennes, africaines et asiatiques), leurs représentations sexuelles, culturelles et leurs interrogations sur leurs corps et son évolution à travers les âges.

Depuis 1977, la journée du 8 mars célèbre internationalement les Femmes. Comme tous les ans, Rennes a mis en place un forum de deux jours aux Halles Martenot, organisé par le Centre d’information des droits des femmes et des familles (CIDFF) 35. Une cinquantaine d’associations, collectifs, centres d’informations, librairies y tiendront des stands de renseignements et de prévention. Le 8, une projection a lieu au centre social du Ty Blosne, sur les Documentaires au Féminin proposés par les Comptoirs du Doc, Nue (Catherine Bernstein, 2009) et Le Corps Amazone (Anja Unger, 2010) qui traitent de la nudité et du corps de façon très touchante.

Choix subjectifs du programme du mois de la Femme par le blog La vie Rennaise

Pendant tout le mois de mars, Rennes vivra au rythme des conférences, expositions, projections de documentaires, débats, questionnements sur la Femme, son corps et ses identités plurielles. Le blog La vie Rennaise en a profité pour faire sa sélection subjective des rendez-vous immanquables, d’actualité et des problèmes qui méritent (encore) d’être posés :

  • Les Femmes et leurs droits :

Samedi 2 mars, 15h30, Champs Libres : Champs contre Champs : les luttes pour le droit des femmes | Droits à la contraception et droit de vote des femmes animée par Anna Sarah Bouglé-Moalic et Bibia Pavard (Réservation conseillée)

Le Corps Amazone (Anja Unger)

Samedi 9 mars, 20h30, Maison Internationale de Rennes (MIR) : Procréations médicalement assistées en France : sexe, genre et filiation | Conférence de Corinne Fortier, anthropologue et psychologue, animée par Hélène Nicolas, anthropologue

Mardi 12 mars, 18h30, Institut Franco-Américain : « Women’s Issues », la condition féminine dans le monde | Conférence de Diane Kelly, Consule générale des Etats-Unis à Marseille. Présentation de sa vision de la condition de la femme dans le monde à partir d’expériences personnelles

Jeudi 14 mars, 18h, Chapelle du Conservatoire de Rennes : Archives à l’écran : les luttes féministes de Rennes dans les années 70 | Rencontre avec Patricia Godard et Lydie Porée autour de documents d’époque

Vendredi 15, 18h, et samedi 16 mars, 16h30, rendez-vous dans le centre-ville : Le Rennes féministe des années 70 | Visite guidée des lieux significatifs des luttes féministes rennaises (Réservation obligatoire à histoire.feminisme.rennes@gmail.com)

Vendredi 15 mars, 12h30-14h, MIR : Femmes et féminismes à Rennes | Conférence-débat organisée par la revue Place Publique qui consacre son dernier numéro à ce thème et la Maison des Sciences de l’Homme

Vendredi 22 mars, 21h, Cinéma Arvor : « Histoires d’A », documentaire de Charles Belmont et Marielle Issartel (1973). A l’époque diffusé illégalement, ce film fût important dans la lutte pour la libéralisation de l’avortement.

  • Les Femmes et leurs identités :

Vendredi 8 et samedi 9 mars, 14h30, Chapelle Saint-Yves (Office du Tourisme) : La ville au Féminin | Découverte du centre de Rennes sous le regard des femmes qui ont vécu ou témoigné de l’Histoire : un parcours au hasard des rues et des façades, où édifices et décors nous transportent d’une époque à l’autre.

Dimanche 10 mars, 14h30, Champs Libres : Documentaires au Féminin | Des saris et des hommes – Between the lines  (Thomas Wartmann, 2006), Etrangère (Christophe Hermans, 2010), L’âge adulte (Eve Duchemin, 2012) Réservation conseillée

Jeudi 14 mars, 12-14h, Caf et familles : Filles ou garçons, naître son identité | Débat animé par Marie Loron conseillère conjugale et familiale à l’Association Française des Centres de Consultation Conjugale 35 (AFCCC 35). Quels sont les effets et les enjeux de l’éducation ? La part du biologique, du social et du rêve.  (Inscription au 02 99 35 09 02 ou 02 99 29 82 02)

Vendredi 15 mars, 20h, Cercle Paul-Bert des Longs Champs : Entre toutes les femmes | Spectacle tout public de Patrick Cosnet, dans le cadre de Parcours de femmes du festival Quartiers en scène. « Nous sommes en 1974, période d’effervescence dans l’église catholique, apostolique et romaine. La confrontation de deux mondes va générer du drôle, du cocasse, mais aussi de l’amitié. La place de la femme dans l’église, la loi Veil, le célibat des prêtres sont abordés avec humanité. »

Thérèse Clerc, fondatrice de la maison Babayagas

Dimanche 17 mars, 15h, MIR : Bien vieillir dans la maison des Babayagas | Thérèse Clerc, aussi connue pour avoir témoigné dans le film-documentaire Les Invisibles, primé aux Césars 2013, tient une conférence sur la maison de retraite féministe et autogérée qu’elle a créée et sa vision de la vieillesse où peut s’épanouir une sexualité sans contraintes de la performance.

Lundi 18 mars, 15h45-16h45, Le Tambour (Rennes 2) : Je suis une fille, et alors ? | Vraie « fausse » conférence pour faire bouger les lignes, par la Compagnie Quidam Théâtre organisé par le collège Rosa Parks. (Réservation conseillée au 02 99 59 19 89)

Lundi 18 mars, 18h30, MIR : La peau et la trace | Conférence de David Le Breton, professeur en sociologie à l’Université de Strasbourg, membre de l’Institut Universitaire de France. Point de contact avec le monde et les autres, la peau est fortement investie dans le tatouage ou le piercing mais pour d’autres, elle est le lieu de l’enfermement en soi dont il faut se délivrer en le rayant, en la scarifiant.

Lundi 18 mars, 20h, Centre Paul-Bert Nord : « Des filles, etc. » | Spectacle tout public de La Station Service, dans le cadre du Parcours de Femmes du festival Quartiers en Scène. « Passer trente ans est une étape que nous avons toutes deux franchie, et de Mademoiselle nous sommes passées à Madame, cela voulait-il dire que nous étions enfin devenues des femmes ? Que sont devenus nos rêves de petites filles ? Nous voulons… le beurre, et l’argent du beurre !» (Tarifs : 10 € / 5 € / Sortir ! : 4 €)

Jeudi 21 mars, 20h, MIR : Comment favoriser l’égalité entre filles et garçons dans l’éducation des enfants ? | Conférence de Violaine Dutrop-Voutsinos de l’Institut Egaligone – Fille ou garçon, des stéréotypes en moins, des choix en plus.

  • Les Femmes et leurs sexualités :

Mardi 5 mars, 20h-22h, Salle associative de Bourg-l’Evêque : Prévention et santé des personnes, gays, lesbiennes, bi.e.s et trans : parlons-en ! | Lieu d’accueil et d’écoute pour toutes et tous, le Planning familial d’Ille-et-Vilaine propose une réunion d’information et d’échanges aux gays, lesbiennes, bi.e.s et trans sur les questions de santé affective et sexuelle.

Lundi 11 mars, 20h, MIR : « L’envie de clitoris » et « le traitement des trans par l’Etat » | Conférences de Lou Robiche et de Raphaël Magnan. Sexisme dans la psychanalyse et rapport de l’État français aux personnes trans. Projection du court-métrage « Beware», du collectif Spottons la transphobie.

Jeudi 14 mars, 17h30-20h, Le 4Bis (le CRIJB) : Le harcèlement sexuel : cadre juridique et conséquences sur l’identité

Jeudi 21 mars, 20h30, ADEC : Le clito, un petit nom qui en dit long, plaisir et politique au pays de la sexualité féminine | Conférence gesticulée qui a eu un très grand succès l’année dernière. A partir d’histoires communes mais singulières autour du sexe, du savoir et du pouvoir, du désir et de la servitude sexuelle, du non-dit, de la reconquête permanente de nos corps… (Réservation conseillée)

Dimanche 24 mars, 19h, MIR : Vivre l’égalité homme/femme dans l’intime | Conférence et débat de Grégoire Théry, Secrétaire Général du Mouvement du Nid.

Mercredi 27 mars, 18h30, Le 4Bis (CRIJB) : Le désir de la personne en situation de handicap. Sexualité, maternité et parentalité | Table ronde, avec projection et témoignages de parents en situation de handicap, et de professionnel-le-s.

 

 

Voir le programme complet : ici

Interview : Misst1guett inaugure ce jeudi soir sa première exposition au Jardin Moderne, « Cloudy Home »

La graphiste rennaise Misst1guett est sur tous les fronts. Connue du grand public depuis l’année dernière pour son visuel coloré du festival Quartiers d’été 2012, la jeune femme enchaîne depuis les projets. Faire la communication visuelle du groupe The Wâll Factory en fait parti. Et réaliser son premier clip vidéo sur l’une des chansons du groupe, Cloudy Home, lui a pris un an.

Mise en ligne en octobre, l’animation a beaucoup plu et c’est ainsi que Misst1guett, depuis le 15 février, dévoile au Jardin Moderne  l’envers du décor de ce clip vidéo. La soirée d’inauguration a lieu ce jeudi soir, à 20 heures avec pour invités : The Enchanted Wood, Trunks, FiliaMotsa et bien entendu, The Wâll Factory.

Bonjour ! Comment s’est passé la réalisation de ton premier clip « Cloudy Home » ?

Michaël de The Wâll Factory que je connais, m’a proposé de faire un clip, chose que je n’avais jamais faite. C’était un défi pour moi, j’en avais vraiment envie. Je suis tout de suite partie sur l’idée que j’allais faire quelque chose en dessin animé.

Animer tes dessins, tu n’avais jamais fait ?

Non, c’était tout nouveau. Un ami qui travaille à la société Spectaculaires, m’a appris à me servir du logiciel After Effects. De la conception à la réalisation, cela a pris presque un an : pendant quelques mois, je préparais les dessins à côté d’autres projets que j’étais en train de faire. Puis je les prenais en photo et les animais. Pour l’animation, cela m’a pris 3, 4 mois. Quand j’ai commencé à capter le truc et voir mes dessins se mettre en mouvement, c’était magique ! Depuis, j’ai très envie de recommencer. (Sourire)

Ton univers artistique est très proche de celui du groupe The Wâll Factory…

Oui, nos deux univers se mélangent. Pour la conception du clip, il m’a donné carte blanche à part pour le fait que le personnage principal mi homme-mi bison devait être représenté.

Dans le clip « Cloudy Home », on retrouve les thèmes principaux du groupe : le bison et l’usine.

Oui, il fallait retrouver ces codes là. L’idée de la maison nuage, une usine avec des nuages, m’a tout de suite parlé. Quelque chose de très poétique : le nuage est beaucoup présent dans mon univers.

Et le dragon, d’où vient-il ?

A un moment donné, Michaël en parle dans les paroles. En fait Cloudy Home raconte l’histoire d’un personnage qui, à force, de faire tout le temps la même chose, se met à rêver. Du coup, les machines deviennent des animaux. Une machine se met à cracher du feu et devient un dragon. Je me suis inspirée de ce passage-là.

Ce clip a été projeté pour la première fois lors de la Release party de l’Ep de The Wâll Factory, le 19 octobre. Il a été ensuite publié dix jours après sur Internet où il a reçu un très bon accueil du public. C’est cela qui t’a donné envie de faire l’exposition ?

Oui puisque déjà, je me suis dit « Il a l’air de plaire ! ». C’était mon tout premier donc j’étais toute fière (Sourire). J’étais assez contente de ce qu’on avait fait avec Manu, qui m’a aidé à réaliser le clip. Je me suis rendue compte à la fin que j’avais vraiment beaucoup de dessins. En les exposant, peut-être que cela va intéresser les gens de voir l’envers du décor. J’ai demandé au Jardin Moderne si ça les intéressait et ça a eu l’air de leur plaire. Au départ, ils n’avaient pas de créneau à me proposer et en fin de compte, cela s’est fait assez rapidement.

De quoi se constitue-t-elle ?

Il y a tous les dessins que j’ai fait pour le clip. Il y a des éléments qui reviennent régulièrement mais des fois, je les ai répété pour qu’il y ait une lecture au niveau de l’exposition pour comprendre les différentes scènes. Des fois, j’en ai fait carrément autre chose : de plusieurs petits dessins qui m’avaient servi pour une scène, j’en ai recrée un nouveau. Je me suis amusé avec tous ces petits éléments là que je gardais dans le fond de mes pochettes. Du coup, cela représente bien l’univers du clip car tout a servi à sa réalisation. J’ai aussi fait une fresque sur l’un des murs du Jardin Moderne, qui reste dans l’univers : cela reprend l’usine, la colline et le dragon.

Cela a été fait à partir de collages ?

C’est un mix d’éléments en papier que j’ai dessiné chez moi et ensuite, je suis venue faire quelques éléments à la craie directement sur le mur.

Est-ce toi qui as choisi les groupes pour ta soirée de vernissage ?

Non, pas du tout. C’était déjà prévu que pour le vernissage de l’exposition, il y ait en même temps la soirée de lancement du CD de Trunks et Filiamotsa, avec invité The Enchanted Wood. Vu que mon exposition se passait en même temps, je me suis greffé à la soirée. The Wâll Factory jouera aussi pour l’occasion.

Le clip va être projeté pendant le concert ?

Oui. Je pense que The Enchanted Wood jouera en premier, puis projection du clip avec le concert de The Wâll Factory et ensuite Trunks et FiliaMotsa.

 

20 heures – Jardin Moderne – Gratuit

Jusqu’au 30 mars, le Grand Cordel met à disposition un décor forestier pour réaliser des clips vidéo

Après le succès de l’atelier de pocket films Tricks ! l’année dernière, la Maison des Jeunes et de la Culture (Mjc) du Grand Cordel a souhaité renouveler l’expérience avec un décor cohérent, immersif et rempli d’imaginaire réalisé par le collectif Podenciel, la forêt. Depuis le 4 février, l’installation Visiotope qui se situe dans la grande salle de la Mjc, n’attend qu’à être utilisée pour des clips vidéo ou court-métrages.


Beaucoup d’étudiants s’intéressent au cinéma et à l’image. Pour preuve, les effectifs de la licence Arts du Spectacle à l’université Rennes 2 ne cessent d’augmenter d’année en année : 362 étudiants inscrits à la rentrée 2010-2011, 462 l’année suivante. Effervescence d’associations en lien avec le monde de l’audiovisuel (Laïka production, le FIST, etc.), de blogs de critiques cinématographiques, de festivals de court-métrages comme Clap ou pas Clap ? et Court Métrange ; la liste est (très) longue. Malgré son déficit en salles d’art et essai, Rennes est résolument cinéphile. Le festival Travelling, depuis vingt-quatre ans, bat son plein. La cérémonie d’ouverture de Travelling Ecosse : Edimbourg et Glasgow qui a lieu mardi dernier à l’Etage, a affiché complet.

La forêt, clin d’oeil à l’Ecosse mise à l’honneur pour le festival Travelling

Cinéphile, le Grand Cordel l’est aussi. Cette Mjc souhaite donner l’occasion aux jeunes de faire des court-métrage par eux même, avec leurs propres moyens : téléphone portable ou caméra amateur. En 2012, Tricks !, projet inspiré par le cinéaste Michel Gondry (The Eternal Sunshine of the Spotless Mind, Soyez sympas, rembobinez !), avait bien fonctionné. Cette année, la Maison des jeunes et de la culture réitère le même genre d’activité : ceux qui le souhaitent ont la possibilité de réaliser des clips vidéo dans un décor fait main par le collectif Podenciel. Pourquoi la forêt ? Amandine Braud, l’une des membres l’explique : « C’est un espace graphique et esthétique. Tu y es absorbé physiquement et c’est un décor dans lequel tu peux te mettre en scène facilement. » Raison de plus, le partenariat de Visiotope avec le festival Travelling Ecosse où la forêt est prépondérante dans les paysages écossais.

Blanche-Neige, Le petit chaperon rouge et autres Petit Poucet alimentent cet imaginaire créé autour de la forêt, à la fois rassurante et dangereuse. « Cela parle à tous, la forêt on pourrait la faire de 1000 façons différentes », continue Amandine. C’est l’univers des contes que Podenciel a choisi de recréer. Dans la grande salle du Grand Cordel se trouvent donc trois lieux distincts : la cabane, le ruisseau et la flaque d’eau. En quelques heures, équipés d’une caméra, les étudiants peuvent réaliser des court-métrages ou des clips pour s’essayer à l’exercice de réalisation et de montage avec l’aide d’un médiateur. Car l’équipe doit monter son film sur place et peut y ajouter une musique d’ambiance si elle le souhaite.

 

Les clips sont ajoutés sur le site du Grand Cordel Mjc au fur et à mesure. Ceux qui ne se sentent pas l’âme d’un réalisateur, peuvent quand même aller voir les décors.

 

Gratuit – Du 6 au 23 février, du 15 au 30 mars au Grand Cordel Mjc – Stages d’hiver de 12 à 17 ans

Les lundis, mardis, vendredis > 17H – 20H

Tous les mercredis > 10H – 12H / 14H – 17H

Samedi 23 février > 10H-12H / 14H-17H  

En partenariat avec le festival Travelling Edimbourg et Glasgow

 

 

L’exposition Contempo’Rennes (re)met en lumière les immeubles de la ville

Copyright : Clémentine Lassey

Depuis hier, samedi 2 février, et pendant tout le mois qui suit, Clémentine Lassey, étudiante à l’université Rennes 2 Haute Bretagne, affiche une quinzaine de photographies au Café Laverie, de sa ville de toujours Rennes, perçue de façon Contempo’Rennes. 

Dans la pièce à gauche de l’entrée du Café Laverie situé dans le centre-ville rennais, se trouvent les photographies encadrées de Clémentine Lassey, étudiante de 25 ans. Au total quatorze clichés ont été accrochés dans cet espace « qui ressemble à une pièce d’appartement », confesse la photographe. Les quinze tirages en majorité noir et blanc se mêlent parfaitement aux canapés vert, rouge et bleu. L’endroit est cocooning et la décoration amusante : par exemple, une photo côtoie un fer à repasser et une table portable de baby-foot.

Contempo’Rennes capte l’urbanité rennaise brute

Lors du vernissage samedi soir dernier, c’est l’occasion pour la jeune femme d’expliquer sa démarche : « Quand je me balade en ville, j’aime bien me divaguer pour découvrir des choses que les gens ne voient pas forcément. J’aime tout ce qui est urbain, je suis une citadine et j’aime Rennes, ville dans laquelle je vis depuis toute petite. » Ainsi il y a quatre ans, Clémentine a un projet en tête, « sublimer les bâtiments » qui ne sont pas tape à l’œil à première vue. « Les Habitations à loyer modéré (HLM) m’ont toujours fait penser à des cages à lapin où on est tous entassés, sourit-t-elle. Mais j’ai essayé de montrer à travers mes photos que cela avait une autre utilité : une utilité graphique, esthétique. »

Les cinq bâtiments qu’elle a photographié comme les Horizons ou la tour de l’Eperon ne sont pas exposés dans la même série de photos par hasard. C’est la volonté d’une cohérence visuelle. Car la plupart ont été construits par deux architectes rennais des Trente Glorieuses, Georges Maillols -qui a construit 10 000 immeubles à Rennes- et Louis Arretche. Les formes symétriques et géométriques des HLM donnent des reliefs intéressants, un côté brut accentué par le noir et blanc. C’est ce qui se ressent dans les photographies où Clémentine s’amuse avec les reflets, les nuages et les lignes architecturales. A l’image de l’art de Maillols et Arretche : un exercice photographique simple mais efficace.

La singularité de Rennes ? « Que ce soit [sa] ville »

Copyright : Clémentine Lassey

La jeune femme aux cheveux bouclés a toujours été attirée par la ville et son environnement. Tout le temps équipée de son appareil photo lors de ses nombreux voyages européens, elle capture l’urbanité de la ville moderne, (re)construite après la Seconde Guerre Mondiale. Elle « pose un rapport différent sur les HLM » désormais. Et ce qui différencie la ville de Rennes aux autres agglomérations, « c’est d’être [sa] ville », tout simplement.

 

A voir pendant le mois de février – Gratuit

 

 

Les photographies sont en vente :

Petit format : 30€

Grand format : 60€

 

TumblrFacebook