Les études supérieures décryptées par … #1 : Leïla, étudiante en droit

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La ville de Rennes est l’un des pôles estudiantins les plus importants de France.  La capitale bretonne comptabilise en tout, environ 60 000 étudiants. Mais après l’obtention du baccalauréat, les lycéens rennais ont peu d’informations.

Explications sommaires, pas de pôle d’orientation, les étudiants n’arrivent pas à se rendre compte véritablement vers quoi ils se dirigent : les études supérieures. A partir de l’idée d’une lectrice, Claudie Trégouët, le blog lavierennaise a décidé d’ouvrir une nouvelle rubrique, les Etudes supérieures décryptées par … . Le but ? A travers un témoignage subjectif, un-e étudiant-e parle de ses études, de son adaptation du lycée à la première année, des  attentes de la filière, de l’ambiance et surtout (vous) conseille. 

Pour l’ouverture de cette nouvelle rubrique, le blog a rencontré Leïla, 24 ans, en troisième année de faculté de droit qui a choisi le parcours Droit international. Elle livre ici son avis sur sa licence et compare l’université de Rennes 1 à celles où elle a été auparavant, à Aix-en-Provence et Vannes.

 

L’adaptation du lycée à la faculté de droit ?  « Je ne savais pas à quoi m’attendre. Dans mon lycée français qui se trouvait à l’étranger nous n’avions pas de visites de la faculté comme elles sont organisées aujourd’hui, c’était un univers inconnu. Il y avait des conseillers d’orientation mais on ne nous en disait pas plus. C’est aussi pour cela que je veux témoigner. Au départ, j’étais un peu perdue. Heureusement, lors de la journée de pré-rentrée, Rennes 1 met  à disposition différents outils. Ils t’apprennent la méthodologie, la rigueur, et même l’orthographe. Les profs sont très sévères à ce sujet car on est amenés à beaucoup rédiger. »

Les différentes matières ? « En première année, les matières principales que l’on appelle les  « majeures »  sont le droit civil, le droit constitutionnel et l’histoire du droit. Pour approfondir ces trois matières, on a des travaux dirigés (TD), qui sont l’application concrète des cours magistraux (CM). On apprend notamment à faire des commentaires d’arrêts : exercice essentiel en droit. Ce que les étudiants digèrent le moins en général, c’est tout ce qui est lié au droit public et l’histoire du droit. En deuxième année, il y a l’apparition d’une matière essentielle pour la formation, le droit des obligations. Elle te suit durant tout ton parcours de droit. Au concours d’avocat, il y a une épreuve spéciale « droit des obligations ». En droit, on te propose de choisir entre plusieurs parcours : parcours standardéco-gestion, droit franco-allemand et parcours environnement. En troisième année on se spécialise davantage, on choisit nos matières. Plus d’étudiants choisissent le droit privé. J’ai choisi, pour ma part, le droit international public. »

Le suivi de la formation ? « En première année, il y a un système de tutorats. En fait, au bout d’un mois de cours, il y a un examen d’introduction au droit. Cela va montrer si tu es confronté à des difficultés en droit. Si tu as moins de 10, tu vas en tutorat, aide proposée aux étudiants. Une conférence est également organisée dans laquelle des professionnels nous présentent leur métier. Ils donnent des conseils et nous enlèvent les préjugés qu’on peut avoir sur différentes professions comme les huissiers de justice. Ils nous montrent aussi que tous les chemins mènent à Rome et qu’il existe plusieurs passerelles pour arriver au même métier. En travaux dirigés, les professeurs sont parfois des avocats. C’est un plus ! Ils sont sur le terrain, ils nous apportent leur expérience. »

Bons côtés ? « L’avantage principal est la culture générale. Des matières comme l’Histoire du droit nous en apportent beaucoup et nous servent dans la vie de tous les jours.  Le Droit est présent partout. On peut désormais comprendre nos relations avec notre propriétaire, si on est locataires par exemple. Cette formation ouvre une réflexion sur le monde. Beaucoup de conférences, colloques sont organisés. Et nous devons assister à des procès. La formation de droit incite aussi à bien savoir rédiger. »

Mauvais côtés ?  « Il y a beaucoup de travail. A chaque semestre, les étudiants passent des galops d’essai pour chaque matière principale. C’est-à-dire des examens préparatoires aux partiels. Puis des travaux nous sont exigés pour s’entraîner. C’est pour notre bien évidemment mais c’est beaucoup d’efforts à fournir. Les vacances au cours de l’année on les passe à réviser. La fac de Rennes 1 est très bien réputée mais elle fait un peu trop « usine », comparé à la faculté de Vannes où j’ai étudié un an. Il y avait une proximité avec les profs qu’on ne retrouve pas à Rennes, on échangeait davantage avec eux. Il y a une forte sélection durant les deux premières années. Ce sont les plus dures. C’est un écrémage intensif. En troisième année, nous sommes moins nombreux, il y a donc une plus grande solidarité entre nous car la sélection a déjà été faite. On échange désormais nos cours via les réseaux sociaux et on s’entraide. A la faculté, ce qui manque c’est les stages, la pratique. En deuxième année, j’ai eu la chance de pouvoir faire un stage d’une semaine car j’avais intégré le parcours éco-gestion. Nous étions les seuls. »

Tes conseils pour réussir en droit ?  « Ne pas se décourager devant le travail qu’il y a à fournir. Surtout pas. Il ne faut pas oublier qu’à la fac, la liberté n’est pas entière et totale. Les deux premières années nécessitent beaucoup de travail. Il faut apprendre à se maîtriser, à s’organiser. Mais si on aime le droit, il ne faut pas lâcher prise ! Personnellement, j’ai fait des erreurs qui m’ont fait perdre du temps, je ne travaillais pas assez. Mais si on veut pouvoir choisir notre master 2, année sélective, mieux vaut avoir un bon dossier et bien travailler tout au long du cursus. »

 

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